Jour J pour le Rafale de Dassault Aviation au Brésil

Par Michel Cabirol  |   |  474  mots
L'armée de l'air brésilienne (FAB) devrait en principe décider de choisir vendredi le Rafale. Même si les relations entre la FAB et Lula sont extrêmement compliquées.

C'est en principe ce vendredi que l'armée de l'air brésilienne (FAB) va annoncer le choix de l'avion de combat sélectionné dans le cadre de l'appel d'offre de 36 appareils, destinés à moderniser la chasse du Brésil. En principe, seulement parce que les « relations sont très, très compliquées » entre la FAB et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui avait tordu en septembre le bras de son Etat-major militaire lors de la visite de Nicolas Sarkozy, en donnant sa préférence au Rafale, l'avion de combat de Dassault Aviation.
 

En tout état de cause, en dépit de sa mauvaise humeur et de sa préférence mystérieuse pour le Gripen NG suédois - un monomoteur, ce qui le disqualifie aux yeux des spécialistes en raison de l'étendue de l'Amazonie -, la FAB devrait choisir le Rafale, le jour du 103e anniversaire du premier vol de Santos-Dumont à Bagatelle. « Ou la FAB choisit le Rafale et elle a un avion rapidement, ou elle tient tête à Lula et le projet d'un nouvel avion est remis aux calendes grecques », explique-t-on à Paris. Le sujet reste très sensible au Brésil. Pour autant, les auditions des responsables de Dassault Aviation au Sénat se sont plutôt bien passées la semaine dernière, notamment sur le dossier très important pour les Brésiliens des transferts de technologies.
 

Reste que le calendrier est relativement serré avant les élections brésiliennes prévues en octobre 2010. A Paris, une fois le choix de la FAB effectué, on compte boucler la négociation en six mois pour éviter toute collision avec les derniers mois, voire semaines de la campagne présidentielles toujours délicate pour boucler de grands projets tels que l'achat d'avions de combat, qui n'apportent pas de voix supplémentaires. Or, selon d'autres sources, le financement ne pourrait être prêt avant les élections d'octobre.
 

De leurs côtés, les Etats-Unis ne désarment pas. Loin de là. Washington a fait une proposition très poussée et extrêmement intéressante à Brasilia. Sur les 36 Super Hornet F/4-18E/F, seuls les six premiers seraient fabriqués sur le territoire américain (4 monoplaces et deux biplaces) mais avec quelques équipements brésiliens (software et systèmes de missions). Les 30 suivant seraient fabriqués à Sao Jose do Campos avec des composants brésiliens. En contrepartie, les Etats-Unis s'engagent à acheter immédiatement 150 avions d'entraînement 150 EMB-314 Super Tucano à ses forces armées (Marine et US Navy). Enfin, ils proposent de devenir un partenaire commercial et industriel pour développer le futur avion de transport brésilien KC-390. Ils seraient même prêts à en commander de façon ferme 50 appareils et 100 autres en option ainsi que d'aider à la commercialisation dans les pays Otan.