Toute l'histoire de la fusée Ariane

La fusée européenne affiche un beau palmarès en trois décennies : 193 tirs, 277 satellites mis en orbite, souvent deux à la fois ces dernières années, cinq versions différentes...et encore beaucoup de projets.

L'anniversaire de ce premier tir de la fusée Ariane survenu le 24 décembre 1979, depuis le centre spatial de Kourou en Guyane française, permet de tracer un bilan du lanceur européen, l'une des plus belles success stories de la coopération européenne tant scientifique que technologique et industrielle mais aussi politique. Car le programme a permis d'offrir à l'Europe un accès indépendant à l'espace.

En trente ans, la fusée aura réalisé 193 missions et mis sur orbite 277 satellites, souvent deux à la fois grâce à la capacité quasi unique de lancement double de sa dernière version, Ariane 5. Son modèle actuel, ECA, peut emporter pour une mise en orbite géostationnaire dix tonnes de charge utile (et vingt en orbite basse), autrement dit un ou plusieurs satellites atteignant au total un tel poids.

La fusée Ariane peut aussi lancer des modules cargo automatique qui peuvent contribuer à la desserte de la Station spatiale internationale (ISS).

Ce premier lancement de son histoire n'avait pas été sans mal avec une première tentative le 15 décembre 1979, puis le 23 décembre, avant le tir réussi du 24 en milieu d'après-midi.

Le 3 juillet 1980, l'Agence spatiale européenne (ESA), mettre d'oeuvre du programme qu'elle délègue à son véritable concepteur, le Centre national d'études spatiales (Cnes) français, lance le développement d'une véritable famille de fusées Ariane avec les versions 2,3 puis 4. Cette dernière, particulièrement performante avec sa capacité d'emport de plus de 4 tonnes, sera utilisée pendant 15 ans, avec un total de 116 lancements contre 6 à 11 pour les versions précédentes, de moins de deux tonnes de charge utile.

L'histoire de la fusée aura aussi connu quelques échecs, certains retentissants, comme celui du tir effectué en présence du Président de la République d'alors, François Mitterrand, qui aura du mal à cacher son agacement.

Mais le plus dramatique interviendra le 4 juin 1996 - l'auteur de ces lignes y a assisté en direct et sur place, à Kourou - avec le vol 501, premier tir de qualification de la nouvelle version surpuissante Ariane 5, capable de placer six tonnes en orbite géostationnaire. La fusée est détruite 40 secondes après son décollage sous les yeux des personnes présentes qu'il faudra évacuer en catastrophe en raison des retombées de produits nocifs, notamment poudres et carburants servant à propulser la fusée. Il faudra de long mois pour comprendre la raison de cet échec : l'utilisation, pour raison d'économies, du même logiciel de centrale inertielle (sorte de boussole) que celui d'Ariane 4, beaucoup moins puissante et au décollage beaucoup plus verticale. Du coup, les ordinateurs ont faussement déduit qu'Ariane 501 était en train de rater son envol.

La force de l'ESA, du Cnes et des industriels en charge du programme comme le groupe européen d'aéronautique, d'espace et d'armement EADS (maison-mère d'une autre réussite européenne, Airbus) aura été de surmonter cet échec et d'être capable de relancer avec succès le programme Ariane 5. Elle va cohabiter avec Ariane 4 jusqu'au dernier tir de cette dernière, le 15 février 2003.

Dernier échec dans cette histoire à succès, le 11 décembre 2002 avec un problème de moteur qui va perturber le vol inaugural de la version ECA d'Ariane-5. Là encore, l'organisation va repartir de l'avant et fiabiliser ce lanceur. Il va ainsi permettre de mettre sur orbite le plus gros satellite de télécommunications jamais lancé, TerreStar 1, de 6,9 tonnes. Ou encore d'acheminer vers l'ISS le cargo ravitailleur de l'ESA baptisé "Jules Verne".

Cette année, Ariane-5 a effectué et réussi sept missions en terminant, le 18 décembre, par le lancement du satellite français d'observation militaire Helios 2B, 35ème succès d'affilée pour Ariane-5. Pour 2010, elle va accueillir une petite cousine à l'accent russe sur son port spatial guyanais : Soyouz, allié d'Arianespace et d'EADS Astrium, la grande activité spatiale du groupe EADS.

Vous pouvez retrouver toute l'histoire de la fusée Ariane sur Internet notamment à cette adresse : https://www.happybirthday-Ariane.eu

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Commentaire 1
à écrit le 07/03/2011 à 11:32
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cool

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