Arianespace a lancé son augmentation de capital

Par Michel Cabirol  |   |  475  mots
Après une perte de 71,2 millions d'euros, la société de commercialisation des lanceurs européens a procédé à une recapitalisation. Une évolution de son capital est évoquée dans un second temps en 2011.

A l'issue d'un conseil d'administration réuni ce lundi, Arianespace a expliqué dans un communiqué avoir engagé « les opérations d'augmentation du capital social afin d'apurer les pertes constatées en 2009 et renforcer ainsi la structure financière de la société ». La société de lancement des satellites avait dû publier au titre de cet exercice une perte technique de 71,2 millions d'euros liée à l'apurement de provisions pour risques techniques et commerciaux, notamment dû à un différend financier entre Astrium, actionnaire et fournisseur d'Arianespace, et ce dernier. L'enjeu financier portait sur une ristourne de 93 millions d'euros, qu'Arianespace réclamait à la filiale spatiale d'EADS, qui ne voulait pas payer.

Pour régler ce différend financier, Arianespace, le CNES, en liaison avec les ministères de tutelle, et Astrium, avaient trouvé une solution avant le conseil du 22 mars. Astrium s'était engagé à payer une vingtaine de millions à Arianespace au titre du différend et à participer à l'augmentation de capital à hauteur d'une vingtaine de millions. Au total, la filiale d'EADS a pris à sa charge un peu plus d'une quarantaine de millions.

C'est donc la fin de la première étape avec la consolidation du capital d'Arianespace, qui va peut-être en comporter une seconde. Car le différend financier entre Astrium et Arianespace pourrait déclencher en 2011 une recomposition du capital de la société de commercialisation des lanceurs européens (Ariane, Soyouz, Vega), selon une source proche du dossier. Les actionnaires privés, notamment Astrium, pourraient être priés de se désengager. Tout comme le Centre national d'études spatiales (CNES), principal actionnaire avec 32,53 %, qui pourrait être remplacé par l'Agence de Participations de l'état (APE), chargée de gérer les participations publiques dans les entreprises. Il est aussi envisagé de faire entrer dans le tour de table d'Arianespace des acteurs européens, plus précisément les agences spatiales allemande et italienne. C'étaient quelques pistes étudiées en amont par les acteurs du secteur.

Sur le plan opérationnel, Arianespace, qui a déjà procédé à trois lancements cette année, a confirmé pouvoir procéder à trois nouveaux tirs « avant la fin de l'année ». Selon la société, « le prochain lancement est confirmé le mercredi 28 octobre avec les satellites W3B (Eutelsat) et BSAT-3b (B-SAT), dont la préparation débute cette semaine au Centre Spatial Guyanais. Dans ces conditions, les deux lancements suivants sont prévus avant la fin de l'année pour mettre en orbite quatre autres satellites géostationnaires ». En 2011, le premier lancement d'Ariane 5, qui sera le 200ème lancement d'une fusée Ariane, « mettra en orbite le véhicule cargo ATV Johannes Kepler à une date compatible du créneau d'accostage à la Station Spatiale Internationale, que les partenaires de la Station décideront ». Arianespace s'est engagé à garantir cette date « quel que soit le calendrier des autres lancements d'Ariane 5 ».