Libye : les industriels de la Défense sont l'arme au pied

Par Michel Cabirol  |   |  263  mots
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Les groupes tentent de sécuriser les contrats en cours. En attendant la levée de l'embargo de l'ONU.

Et si la France parvenait finalement à vendre à la Libye les 14 Rafale que le colonel Kadhafi avait promis d'acheter à Nicolas Sarkozy lors de la signature d'un protocole d'accord ? Les négociations du contrat étaient achevées, il ne manquait plus que le feu vert formel du Guide. Si dans l'immédiat Paris reste prudent, il ne fait pas de doute que ce dossier demeure une priorité. « Mais avant, il faut que l'ONU lève l'embargo », rappelle un connaisseur de ces sujets. Ce qui pourrait prendre du temps, certains pays membres restant très irrités par l'activisme français dans l'affaire libyenne.

De manière générale, les industriels français du secteur, mais aussi italiens, notamment, sont aujourd'hui l'arme au pied pour attaquer le marché libyen ou assurer les contrats en cours. Mais les groupes français doivent « attendre d'y être autorisés » par l'État français, recommande un industriel. Et puis Tripoli doit réorganiser son administration et trouver des liquidités pour la faire fonctionner, même si des assurances pour dégeler les avoirs libyens ont été données par plusieurs pays, dont la France. Ce qui peut aussi être long. L'italien Finmeccanica aurait déjà obtenu des garanties du CNT sur la continuation des contrats en cours et aurait sécurisé 200 millions d'euros. Malgré tous les bouleversements, les interlocuteurs des industriels n'auraient guère changé. Enfin, pour Airbus, la priorité est de remettre en vol dans les meilleures conditions de sécurité les avions vendus. « Il en va de notre réputation », note-t-on au sein du groupe.