Le missilier MBDA contraint de réduire ses effectifs

Par Michel Cabirol  |   |  332  mots
Copyright Reuters
Selon des sources industrielles et syndicales, le leader mondial supprimera 400 emplois d'ici à 2015.

Le missilier européen MBDA (37,5 % EADS, 37,5 % BAE Systems et 25 % Finmeccanica) a annoncé lors d'un comité central d'entreprise (CCE), qui s'est tenu en juillet, environ 400 suppressions d'emplois d'ici à 2015 en France, selon des sources industrielles et syndicales. Le PDG de MBDA Antoine Bouvier a précisé qu'il n'y aurait pas de plan social mais cette réduction d'effectifs se feraient de façon naturelle. La direction estime que, d'ici à 2015, 500 personnes environ pourraient faire valoir leur droit à la retraite et 200 autres pourraient également quitter le groupe. En outre, selon un syndicaliste, la direction pourrait ne pas renouveler des contrats en intérim et des contrats à durée déterminée (CDD). Pour autant, au sein de MBDA, on précise que ce plan de départs naturels permettrait en parallèle de recruter, dans les quatre ans, quelques 300 personnes.

Une activité pourtant soutenue

Pourquoi cette réduction d'effectifs ? Cette décision annoncée aux syndicats par Antoine Bouvier a été faite avant le Comité d'investissement ministériel (CMI) qui s'est tenu fin juillet et qui a pourtant validé le lancement de quatre nouveaux programmes proposé par MBDA : le MMP (missile moyenne portée), successeur du Milan; l'ANL (antinavire léger), l'un des programmes majeurs de la coopération franco-britannique, la modernisation du missile antinavire Exocet ainsi que celle du missile anti-missile Aster 30 Block 1 NT (nouvelles technologies). Ce qui va procurer un volant d'activité pour le missilier entre 600 et 650 millions d'euros par an pour les cinq à dix prochaines années.

Mais, précise-t-on chez MBDA, c'est quand même une réduction de 20 % par rapport à la moyenne des trois ou quatre dernières années des commandes de l'État français. La décision du CMI a été un vrai soulagement et une satisfaction (en dépit de la réduction de 20 % des commandes France) au sein de MBDA, qui craignait un nouveau report et une décision remise aux calendes grecques. « Sinon, nous n'avions plus aucun développement en France », soupire-t-on chez les missilier.