Le petit lanceur italien Vega se prépare au grand saut

Par Michel Cabirol  |   |  470  mots
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Arianespace va lancer le 7 novembre la campagne du vol de qualification de Vega, qui peut emporter une charge utile de 1,5 tonne en orbite basse. Le tir est prévu fin janvier.

Un lanceur européen peut en cacher un autre. Après le tir réussi de Soyuz à Kourou le 21 octobre, Arianespace va s'engager à partir du 7 novembre dans « la campagne du premier lancement » du petit lanceur italien Vega, a annoncé vendredi la société de commercialisation des lanceurs européens (Ariane 5, Soyouz et Vega). « Le programme vient de franchir ces derniers jours des étapes significatives dans sa mise en exploitation », explique Arianespace dans un communiqué publié vendredi. Du coup, l'Agence spatiale européenne (ESA), Arianespace et European Launch Vehicle (ELV), le maître d'?uvre italien de la production de Vega, ont signé en septembre le contrat pour la production de quatre nouveaux lanceurs, a dévoilé la société européenne.

A la suite de la réunion portant sur la revue sur l'état de préparation du lanceur, qui s'est tenue en Italie les 13 et 14 octobre, l'ESA, qui développe Vega en coopération avec l'agence spatiale italienne (ASI) et le Centre national d'études spatiales (CNES), a décidé « de démarrer la campagne de lancement du vol de qualification de Vega », a précisé Arianespace. Dans ce cadre, ses équipes opérationnelles apportent leur soutien pour la campagne de Vega, qui peut placer en orbite basse (700 km d'altitude) une charge utile pouvant aller jusqu'à 1,5 tonne.

Les étages du lanceur italien de qualification sont arrivés en Guyane le 24 octobre pour un début de campagne le 7 novembre « en vue d'un premier lancement à la fin du mois de janvier 2012 ». Le lanceur italien sera exploité commercialement à partir de l'année prochaine au sein de la gamme de lanceurs d'Arianespace, Ariane 5 (lanceur lourd) et Soyouz (lanceur moyen). Les quatre nouveaux lanceurs commandés complètent « le contrat pour l'achat d'un premier lanceur signé l'année dernière dans le cadre du contrat VERTA, correspondant aux cinq lancements suivant le vol de qualification ».

Vega a été conçu pour garantir une large gamme de missions et configurations de charges utiles, en particulier pour le lancement de petits satellites en orbite basse ou héliosynchrone et permettant ainsi de répondre à la demande de certains clients d'Arianespace. « Vega a vocation à s'imposer rapidement comme le meilleur lanceur dans sa catégorie », a estimé Arianespace. En septembre, son PDG Jean-Yves Le Gal, avait assuré qu'il existait « un besoin pour un petit lanceur ». Car plusieurs programmes concurrents rencontraient des difficultés à l'image des deux lanceurs russes Rockot (2 tonnes en orbite basse) et Dniep (1 tonne) et des hésitations du lanceur américain Taurus d'Orbital (5 tonnes). Du coup, Vega « reçoit de plus en plus d'expression d'intérêts » de clients, avait confirmé Jean-Yves Le Gall.

Vega est un programme de l'ESA financé par l'Italie, la France, l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et la Suède. Les actionnaires d'ELV sont Avio (70 %) et l'ASI (30 %).