Thales veut tenir la barre des navires de DCNS

Le groupe d'électronique va passer de 25% à 35% dans le groupe naval. Les derniers points d'achoppement sont en passe d'être levés.
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Selon des sources concordantes, Thales, qui détient déjà 25% de DCNS depuis le 28 mars 2007, aurait pris la décision d'exercer l'option, qui lui permettrait de se renforcer dans le capital du groupe naval en pleine forme, avec un chiffre d'affaires approchant les 3 milliards d'euros en 2011. "C'est dans les tuyaux", confirme-t-on à La Tribune de source proche du dossier. Le conseil d'administration du groupe d'électronique, prévu le 15 décembre, doit donner son feu vert à cette opération. L'électronicien dispose depuis mars 2009 de la possibilité de passer de 25% à 35% pour un prix déjà négocié et très avantageux (environ 260 millions d'euros). L'exercice de cette option doit s'achever en mars 2012.

Discussions à la traîne

Cette opération va permettre à Thales de contrôler les orientations stratégiques de DCNS, qui lui achète de nombreux équipements navals. "Cela va lui conférer certains droits significatifs de contrôle stratégique sur DCNS", explique-t-on. Ces droits avaient été négociés avant l'entrée de Thales dans le capital du groupe naval. En 2007, le groupe d'électronique avait fait une excellente opération en ne payant les 25% de DCNS que 569,1 millions d'euros. Au final, ayant cédé en contrepartie certaines de ses activités au prix fort à DCNS pour 514 millions d'euros, il n'avait déboursé qu'une soulte de 55 millions d'euros. Fin 2010, le PDG de Thales, Luc Vigneron, n'était pas très chaud pour monter dans le capital de DCNS. Il avait fait traîner les discussions avec l'Etat, en souhaitant une extension du "call" d'un an.

Mais finalement, l'enthousiasme du PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, dont le groupe détient 25,89% de Thales, l'a fait changer d'avis. En mars, le bras droit de Serge Dassault avait même annoncé qu'il a "demandé à ce que l'on étudie la possibilité d'aller au-delà". Au-delà de 51% ? "Par exemple", avait-il précisé. Pour autant que "le problème des ouvriers d'Etat soit traité par l'Etat", une nécessité pour que DCNS "soit compétitive à l'international".

A ce jour, il reste 4.800 ouvriers d'Etat employés par DCNS sur les 12.500 salariés (2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Chaque année, entre 500 et 600 d'entre eux quittent l'entreprise grâce au plan amiante, selon les syndicats.

De quoi parle-t-on ? D'une possible augmentation spectaculaire des cotisations patronales du régime de retraite spécifique aux ouvriers d'Etat, qui inquiétait Thales et Dassault Aviation. Car elle pouvait affecter la rentabilité de DCNS. Lors des trois dernières années, cette cotisation, dont le barème est fixé par le ministère du Budget, a gagné 3% par an. Et il était fortement question qu'elle augmente encore de façon significative. Cette menace va être écartée après une série de négociations. "Ce point est en passe d'être levé, explique-t-on à La Tribune. Les cotisations patronales augmenteront de manière homogène avec le régime général." Ce qui ouvre la voie à cette opération.

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Commentaire 1
à écrit le 29/11/2011 à 10:42
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Dassault suggère 51% à condition que l'état c'est à dire le peuple français paye, encore un scandale.

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