EADS cloue au sol le projet de nouvel ATR

Le constructeur d'avions régionaux turbopropulseurs souhaite lancer un nouvel appareil de 90 places. Mais pour EADS, qui détient 50 % du capital d'ATR, "il n'y pas la place actuellement pour Airbus pour lancer un nouvel avion" en raison du manque de ressources humaines au bureau d'études d'Airbus et de la surchauffe de la supply chain.
Filippo Bagnato, PDG d'ATR Copyright Reuters

Jour de fête ce jeudi chez le constructeur d?avions régionaux turbopropulseurs ATR (50-50 EADS et l?italien Finmeccanica), qui célèbre en grande pompe la millième livraison d?un appareil ATR, un ATR 72-600 mis en service par la compagnie espagnole Air Nostrum. Outre le président exécutif de la filiale d?Iberia, Carlos Bertomeu, le patron de ATR, Filippo Bagnato, a également convié ses deux actionnaires EADS et Finmeccanica. Le président exécutif d?EADS, Louis Gallois, et le président du conseil d?administration et président exécutif de Finmeccanica, Giuseppe Orsi, seront donc à Toulouse.

Une bonne occasion pour le président exécutif de Filippo Bagnato de relancer ses deux actionnaires sur son projet d?un nouvel appareil de plus grande capacité de 90 places, pour compléter sa gamme actuelle, qui se compose de modèles de 50 (ATR-42) et 70 places (ATR-72). Un dossier important pour l?avenir du constructeur d'avions régionaux. L?analyse technique a été faite par un groupe de travail en interne chez ATR, et le potentiel du marché évalué pour cet appareil, qui volera à une vitesse de croisière de 320 kts légèrement supérieure aux modèles actuels à 270 kts.

A l?horizon de 20 ans, quelques 1.000 appareils de cette capacité pourraient se vendre, soit environ un tiers du marché des turbopropulseurs. En interne, assure-t-on à « latribune.fr », des clients sont déjà prêts à acheter ce nouvel appareil économique et robuste, dont le développement est estimé par Filippo Bagnato à 2 milliards de dollars. L?objectif affirmé de réduction de consommation s?élève au minimum à 15 % par rapport aux moteurs actuels.

Pas la priorité d'EADS

Pour autant, EADS et Finmeccanica tardent à prendre une décision prioritaire pour ATR et son président Filippo Bagnato, qui pousse au lancement de son nouvel appareil. Si l?effort financier est largement à la portée des deux grands actionnaires du constructeur régional, c?est plutôt pour des questions de ressources humaines et de sous-traitance que EADS, bien que favorable sur le principe, freine pour le moment des quatre fers. « Ce n?est pas notre priorité, explique à « latribune.fr » une source proche du dossier. On a un bureau d?études complètement surchargé. On doit aussi gérer la surchauffe de la supply chain. Il n?y a donc pas la place actuellement pour EADS pour lancer un nouvel avion ». Ce que l'on confirme en interne chez ATR " nous avons besoin du soutien d'Airbus pour lancer cet appareil. A nous de présenter un bon business case".

Chez EADS, on rappelle un rien ironique qu'il ne s'agit que de « la priorité d'ATR », tout en soulignant que l?avionneur régional est « un GIE qui existe en fonction de ses actionnaires ». « Il faut qu?il y ait l?accord entre Finmeccanica et nous-même pour lancer un nouvel avion », rappelle-t-on chez EADS. Car ce « n?est pas ATR, qui ne dispose que d?un petit bureau d?études, qui va dessiner cet avion mais celui d?Airbus. Bref, tant que le bureau d?études d?Airbus sera occupé par la lancement des trois modèles de l?A350, de l?A320 Neo et l?A400M ainsi que la gestion des problèmes de l?A380 à l?image des microfissures, ATR attendra.

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Commentaires 18
à écrit le 06/02/2013 à 11:38
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La France et EADS pourraient "offrir" les usines ATR à l'Espagne ou à la Pologne...J'ai com me l'impression que ces usines et ces commandes finiront à l'étranger:pour faire descendre le prix des appareils + provoquer un "appel" de commandes encore p...

à écrit le 24/01/2013 à 12:44
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Si EADS n'est pas capable de financer ces projets d'ATR,il faut absolument "débarquer" Tom Enders...ATR a fait des prouesses pour embaucher des jeunes rechniciens en fin de formation;et il faudrait tout "planter" sur "défaillance" de Tom Enders...?...

à écrit le 05/05/2012 à 22:42
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Travaillant dans le BE Airbus en tant que sous-traitant, je peux témoigner qu'il y a de gros problèmes en ressources d'ingénieurs et techniciens. Il y a énormément de travail et le secteur entre reelement en pénurie de main d'oeuvre. Je comprend tout...

le 06/02/2013 à 11:31
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C'est vraiment un "comble" qu'ATR "embauchent" des jeunes en terminale bac technique pour les faire travailler en pose de "fluides" dans les avions en cours d'équipements;et que -dans le même temps-tant de salariés de la métallurgie,de l'usine de raf...

à écrit le 03/05/2012 à 16:14
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Dans la bataille pour la ré-industrialisation de la France si maintenant on n'est plus capable d'appuyer sur nos points forts pour gagner le match de la mondialisation.!! la supply chaine ne suit pas... la belle affaire.! Qui dirige EADS ? les cont...

le 24/01/2013 à 12:50
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Pourquoi Dassault ne se met-il pas sur les rangs pour "booster" ATR et compléter sa "gam me" d'avions d'affaires avec des turbo-propulseurs...?Sauf à laisser la concurrence russe + canadienne,brésilienne accaparer + encore le marché

le 01/02/2013 à 7:16
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@ stoppeur: + 1. Dassault a sûrement des capacités et compétences inutilisées.

à écrit le 03/05/2012 à 15:20
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C'est presque "amusant" lorsque je lis ce constat en tant qu'acheteur technique professionnel. La réduction des sous-traitants fut à la mode... Quelle bêtise!

à écrit le 03/05/2012 à 15:02
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Ne peuvent-ils pas embaucher des gens ?

à écrit le 03/05/2012 à 10:49
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Un avion n'est pas une voiture et les contraintes sont infiniment plus dures et monopolisent quels que soient les modèles d'énormes ressources. Il est bon de rappeler que ATR est in GIE et n'a pas d'existence industrielle ailleurs qu'au sein d'EADS. ...

le 24/01/2013 à 12:53
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Du temps qu'on y est,il n'y a qu'à aller installer ATR en Russie;là-bas,ils sauront bien quoi en faire...

à écrit le 03/05/2012 à 7:18
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Personne ne note un problème dans le système de formation à la française, quand, submergés par le chômage, nous ne trouvons pourtant plus suffisamment les ingénieurs dont a besoin une entreprise des plus rentables et un patron des plus compétents ? ...

à écrit le 02/05/2012 à 18:43
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L'A400M a mis le désordre dans les équipes de R&D, a été sauvé par le contribuable français, qui va devoir sacrifier des projets de défense pour le faire voler. L'A400M ne rapportera jamais un centime à EADS, ATR en revanche est une vache à lait comm...

à écrit le 02/05/2012 à 18:00
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EADS nous ramène dans les années 30/60, période durant laquelle les capacités de production déterminaient les choix de production des industriels et non pas le marché! Que nous sachions, les industriels avisés considèrent depuis des décennies que le...

le 02/05/2012 à 18:45
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EADS souffre surtout d'une supply chain qui suit difficilement la montée en régime et qui représente une menace pour son développement à moyen terme. Le problème n'est plus d'adapter la force de travail mais de la trouver

le 02/05/2012 à 19:58
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La réponse d'EADS est navrante et, de plus, stupide. Felix Perez a raison, c'est le marché qui détermine les choix à effectuer et il y a du profit en perspective... EADS, s'il commence à se comporter comme une administration, n'ira pas bien loin. Reg...

le 03/05/2012 à 1:39
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Malheureusement EADS a raison. Il y a à l'heure actuelle un gros problème de recructement dans l'insdustrie aéronautique. Le marché semble être d'accord pour lancer ce nouvel avion mais les ingénieurs et les ouvriers eux ne sont pas illimités

le 03/05/2012 à 14:38
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faites le en chine avec des ingénieurs chinois : bingo !

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