Bercy veut priver l'ex-PDG d'Air France d'une prime de 400.000 euros

Le gouvernement veut que soit refusé à Pierre-Henri Gourgeon, l'ancien président d'Air France KLM, une prime de non-concurrence alors que la société connaît des difficultés. Cette position formulée par Bercy mardi soir, s'inscrit dans une campagne pour limiter les très hauts salaires des dirigeants des entreprises publiques.
Pierre-Henri Gourgeon, ancien PDG d'Air France-KLM sous le feu des projecteurs - Copyright Reuters
Pierre-Henri Gourgeon, ancien PDG d'Air France-KLM sous le feu des projecteurs - Copyright Reuters (Crédits : Reuters)

Nouvelle offensive du gouvernement dans son combat du moment: la limitation des revenus des grands patrons. Bercy plaide pour que l'indemnité de 400.000 euros accordée à Pierre-Henri Gourgeon, ancien patron d'Air France KLM, afin qu'il respecte la clause de non-concurrence, ne lui soit pas versée. Lors de la prochaine assemblée générale du groupe, jeudi, "le représentant de l'Etat (qui détient 15% des aprts d'Air France KLM ndlr) aura pour instruction de s'abstenir de valider" cette prime, signale le ministère de l'Economie et celui du Redressement productif dans un communiqué diffusé mardi soir.

Cette prime fait partie d'une indemnité de départ d'un montant total de 1,4 million d'euros et "validées par le précédent gouvernement", ne "s'inscrivent pas dans le sens des règles de modération salariale et de décence" promises par le président François Hollande, justifie Bercy, et ce d'autant plus "au moment où l'entreprise connaît une situation difficile". La compagnie est en effet engagée dans une profonde restructuration, avec  3000 départs volontaires prévus et un blocage des salaires pendant deux ans dans le cadre d'un plan pour économiser 2 milliards d'euros.

Une prime critiquée

Cette prime avait d'ailleurs été dénoncée la semaine dernière par le syndicat Unsa-aérien. "Qui peut concevoir que l'on demande d'un côté des efforts financiers aux salariés de la compagnie et d'autre part verser à un"ex grand patron", qui a échoué dans sa mission, une somme aussi colossale", avait fait valoir l'organisation syndicale. La dirigeante du Medef, avait, elle aussi critiqué cette prime en la jugeant "pas conforme au code" éthique de l'organisation patronnale compte tenu de la situation du groupe. Un député UMP était allé dans le même sens. De son côté, la direction d'Air France sétait défendue en arguant que la prime accordée à Pierre-Henri Gourgeon lui avait été imposée "dans l'intérêt du groupe".

Pierre-Henri Gourgeon, évincé de la tête d'Air France-KLM en octobre, avait déjà été au centre d'une polémique, au sujet de billets à tarifs très réduits en classe business pour l'île Maurice pour lui, sa femme et deux autres personnes. Il avait finalement renoncé à profiter de ces billets.

Le gouvernement exige "Un comportement exemplaire en matière de rémunération"

L'annonce de Bercy intervient en outre dans un contexte de campagne du gouvernement pour limiter l'écart de salaire entre les PDG des entreprises publiques et les plus basses rémunérations. Peu avant cette annonce, le Premier ministre Jean-Marc a ainsi affirmé que la réduction des écarts de salaires au sein des entreprises publiques, prévue dans le programme de François Hollande, serait appliquée aux "contrats en cours", ce qui n'était pas prévu à l'origine. De leur côté, Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie et Arnaud Montebour, son homologue au Redressement productif ont jusifié leur position à l'égard de la prime de Pierre-Henri Gourgeon. "L'Etat attend un comportement exemplaire en matière de rémunérations des dirigeants. Le gouvernement définira très prochainement de nouvelles règles sur la rémunération des dirigeants d'entreprise, conformément aux engagements du Président de la République", ajoutent-ils ainsi dans leur communiqué commun.

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Commentaires 32
à écrit le 02/06/2012 à 8:50
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Certains n'ont cherché qu'à faire de la politique en utilisant cette prime, oubliant que l'adition est plutot a 10 milliard avec une grande entreprise et des emplois en danger, qu'à 400000 euros. Honte à ceux qui n'ont que des arrieres pensées électo...

à écrit le 31/05/2012 à 10:20
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Voilà qui va redresser les comptes d'Air France, sachant que le manque de compétitivité, par rapport aux autres compagnies n'y est pour rien. Les séquelles des compagnies anciennement étatisées ne sont pas prêt d'être effacées. Les SNCF, SNCM, etc do...

à écrit le 30/05/2012 à 16:34
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Je vois que cela ne sert à rien : pas possible . Encore , une hollandiure qui foire.. , comme le dira sans doute bientôt, l' occupante de la perchitude à l' Assemblée...

à écrit le 30/05/2012 à 15:59
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iLs n'ont qu'à l'investir dans une formation vol a voile pour leurs pilotes par ce que parfois on se demande comment ils apprennent à piloter !!!

à écrit le 30/05/2012 à 15:47
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L' Etat n'est qu'un actionnaire très minoritaire d'Air France qui n'obtiendra sûrement pas gain de cause. On peut cependant se demander l'intérêt de payer 400 000 euros pour que cet ex-PDG d'une société en mauvais état n'aille pas appliquer les "rece...

à écrit le 30/05/2012 à 15:46
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Tout à fait d'accord, si le gouvernement ne veut pas que soit versé des indemnités de clause de non concurrence aux cadres dirigeants, il doit modifier la loi et interdire cette clause et donc rendre aux salariés la liberté de circulation dans le mon...

à écrit le 30/05/2012 à 14:52
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Une chance pour M Gourgeon : pas de prime de non concurrence, il pourra aller proposer ses compétences et ses connaissances à un concurrent et gagner BEAUCOUP PLUS que 400.000 ? !!!! Beau calcul et belle DEMAGOGIE? le commun des électeur ne sachant ...

à écrit le 30/05/2012 à 14:22
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Comment on a pu recruter un PDG pareil !!!

à écrit le 30/05/2012 à 13:22
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Je ne vois pas comment l'état qui n'est actionnaire qu'à 15%, pourrait supprimer une indemnité contractuelle, n'importe quel tribunal obligerait l'entreprise à respecter son contrat de travail, c'est du flan, toujours des effets d'annonce, sachant qu...

à écrit le 30/05/2012 à 13:12
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Il a faillit à sa mission, c'est à lui de payer la prime .

à écrit le 30/05/2012 à 13:00
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Pure manipulation électorale en période législatives...C'est prendre les français pour des imbéciles.

à écrit le 30/05/2012 à 12:52
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Toute prime de non concurrence devrait être refusée aux dirigeants ayant fait preuve d'insuffisances dans la conduite des affaires de l'entreprise. Il est plus judicieux de les laisser aller exercer leur incompétence chez les concurrents!

à écrit le 30/05/2012 à 12:36
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Nous sommes un drôle de pays...Vous signez un contrat. Bon ou mauvais, peu importe, il a une valeur juridique et vous protége. Changement de gouvernement : On annule le contrat. Attendons le gouvernement prochain, il doublera peut-étre votre contrat.

le 30/05/2012 à 13:12
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tu sembles oublier qu'il y a beaucoup de lois fiscales rétroactives en france.le gouvernement promulgue des lois et fait ce qu'il veut.si demain il annule ton statut de fonctionaire,qu'est ce que tu vas faire?un procès a l'etat avec demande de dommag...

à écrit le 30/05/2012 à 12:29
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Bercy a raison, il faut passer le karcher et désinfecter à la javelle si nécessaire.

à écrit le 30/05/2012 à 11:46
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Certes la prime a été versée lors de son départ et l'information en AG n'est qu'une obligation légale (information sur les conventions réglementées). Ce qui est le plus contestable est l'accumulation des avantages : prime de non concurrence sur prop...

le 30/05/2012 à 12:28
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il le fera comme le très à gauche Monsieur Lévy.................LOL,

à écrit le 30/05/2012 à 11:44
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J'ai bien sur voté CONTRE cette prime à la nullité maquillée sous une prétendue clause de non concurrence...(Qui voudrait de Gourgeon?). J'ai hate de voir le résultat.

à écrit le 30/05/2012 à 11:22
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Injustice et discrimination!! L'idée est peut-être bonne; il faudrait aussi qu'elle s'applique à toutes les personnes concernées. Qu'en est-il des prébendes distribuées aux sénateurs et députés. Cela dépasse l'entendement et rien ne changera puisque ...

à écrit le 30/05/2012 à 11:02
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premiere chose quand on applique des mesures d'austérité on se les applique en premier.tous les priviléges des deputés et senateurs ainsi que leur trop grand nombre.ex le senat est socialiste depuis septembre les priviléges sont toujours là.journée ...

à écrit le 30/05/2012 à 11:01
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Clause de non concurrence pour un "retraité" de 66 ans qui risquait d'aller offrir ses services à une compagnie concurrente. Ils est vrai que l'on devait se bousculer au portillon étant donné les excellentes performances de la compagnie nationale. Qu...

le 30/05/2012 à 12:27
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les voyages à bas coût ne sont pas l'apanage que de M.Gourgeon, tous les membres en activités ou retraités ou même licenciés d'AF bénéficient de fortes réduction non seulement sur leurs voyages mais aussi sur des séjours de vacances et hôtels. Si vou...

à écrit le 30/05/2012 à 10:12
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c'est dingue : on lui refuse 400 000 mais on lui verse 1 million d'indemnités de départ ! viré pour incompétence??? quel cinéma !

le 30/05/2012 à 10:30
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il y a encore des lois dans ce pays socialiste et contrairement en 1917, la France fait partie de l'Union Européenne et doit appliquer le droit européen et national pour autant que ce dernier ne contredise pas le premier. Que cela vous plaise ou non,...

à écrit le 30/05/2012 à 9:45
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On remarquera qu?un gouvernement qui augmente la rémunération de ses ministres est beaucoup plus enclin à tolérer ce genre de dérives qu?un gouvernement qui fait l?inverse. En effet charité bien ordonnée commence toujours par soi même.

à écrit le 30/05/2012 à 9:33
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La prime de non-concurrence est la contrepartie de l'interdiction de travailler dans les 3 années pour un concurrent. Au vu de la performance de M. Gourgeon chez A F, ce n'est pas évident. S'il est aussi mauvais que chez AF dans une compagnie concurr...

à écrit le 30/05/2012 à 9:28
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C'est du VENT, comme d'habitude avec la gauche puisqu'elle a déjà été versée et sûrement déplacée sur un compte offshore !! Oh !! Réveil !!!

à écrit le 30/05/2012 à 9:10
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On rigole : la prime octroyée à Lévy (patron de Publicis dont l'actionnaire principal est madame Elisabeth Badinter amie du nouveau pouvoir) est 40 fois plus élevée : 16 millions d'euros. Ça laisse à réfléchir sur le deux poids deux mesures de la gau...

à écrit le 30/05/2012 à 9:06
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a quand la reduction des indemnités et primes des parlementaires

à écrit le 30/05/2012 à 8:23
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Je me demande si elle n'a pas déjà été versée. Je l'ai vaguement entendu à la radio.

le 30/05/2012 à 9:10
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oui déjà versé

à écrit le 30/05/2012 à 8:10
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Pour les résultats obtenus 1 000 000 d'euros de prime de départ (1,4 - 0,4) c'est déjà énorme.Et la clause de non-concurrence inscrite au contrrat de nombreux commerciaux leur vaut une prime de zéro centime. Bercy a raison . Il faut mettre un terme a...

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