L'avenir de l'avion Skylander se joue à la barre du tribunal

Le tribunal de commerce de de Briey en Lorraine doit se prononcer ce jeudi sur la poursuite de projet d'avion de 19 sièges de l'entreprise Geci. Un redressement judiciaire pourrait permettre de faciliter l'arrivée de repreneurs.
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En avril, le PDG de Geci International, Serge Bitboul déclarait être " extrêmement serein sur la finalisation du bouclage financier du Skylander". Aujourd'hui la poursuite de ce projet d'avion bi-turbopropulseur de 19 places est suspendue à la décision que rendra jeudi le tribunal de commerce de Briey. Vendredi dernier, l'entreprise Sky Aircraft, qui emploie 173 personnes sur une ancienne base aérienne de l'Otan, à Chambley, dont 120 au sein de son bureau d'études, s'est déclarée en cessation de paiement, selon l'agence Reuters. Un autre dossier explosif pour Arnaud Montebourg et le gouvernement.

Liquidation ou redressement

Le tribunal tranchera sur l'avenir de la filiale de Geci International, une entreprise aéronautique dont le cours de bourse est suspendu depuis près de quatre mois : redressement judiciaire, ou liquidation judiciaire. Un redressement donnerait un peu temps de trouver des partenaires. Pas trop, car la trésorerie est tendue. Mais selon nos informations plusieurs repreneurs -étrangers-, à l'affût, attendaient ces derniers temps cette étape pour sortir du bois. Le feront-ils ? A voir.
"C'est un bon dossier du point de vue industriel, il y a un marché pour cet avion modulable « low cost », mais il y a sans doute eu des erreurs commises au niveau du bouclage financier", a indiqué à Reuters le député socialiste de Meurthe-et-Moselle Jean-Yves Le Déaut. "Serge Bitboul (P-DG de Geci International et de Sky Aircraft) aurait dû s'attacher un partenaire dès le début du projet", ajoute celui qui est également vice président du Conseil régional de Lorraine, en charge du développement économique.

120 à 140 millions pour mener à bien le projet

Si l'entreprise réussit à se recapitaliser, le premier vol pourrait intervenir en 2014 pour une première livraison en 2015, selon Nathalie Hannis, déléguée syndicale CFE-CGC chez Sky Aircraft et secrétaire adjointe du comité d'entreprise. Il manque 120 à 140 millions d'euros pour mener à bien le projet alors que les salaires de septembre n'ont pas été versés et que les fournisseurs ne sont plus payés.
En juillet dernier, le gouvernement a promis une aide de 60 millions d'euros, moitié via le Fonds stratégique d'investissement (FSI), moitié via le Grand emprunt pour les investissements d'avenir, à condition que Sky Aircraft s'adosse à un partenaire industriel.

36 commandes fermes

Installée à Chambley depuis 2009, l'entreprise a consommé 101 millions d'euros à ce jour dont un million d'euros de subvention d'Oseo et 20 millions d'avance remboursable de la région (gagés sur Geci international) qui a également aménagé le site de Chambley.Sky Aircraft fait état de 36 commandes fermes pour cet avion rustique, doté d'une autonomie de 2.000 kilomètres, capable de se poser sur des pistes courtes et d'emmener trois tonnes de fret.

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Commentaires 5
à écrit le 04/10/2012 à 13:31
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Belle photo du SkyLander en vol ! Bon, l'argent investi par le FSI, la Région Lorraine et Oseo ne doit pas être perdu pour tout le monde...

à écrit le 04/10/2012 à 13:06
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101 millions ? + 140 millions ? = + de 240 millions ?....pour "réinventer" le DC 3..... ^^ hummm... ils le mettent où tout cet argent?....hein?.... cherchez...cherchez bien....

le 04/10/2012 à 14:13
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En plus le DC3 coutait +/- 1.5 million de dollars (actualisés en 2012), et le Skylander couterait +/- 6 millions d'euros ... Une autre question qu'il aurait fallu considérer ... Merci d'avoir attiré mon attention sur ce point.

à écrit le 04/10/2012 à 10:05
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Comment ont-ils pu convaincre l'Etat et les collectivités de leur donner de l'argent (21 Mio) alors que leur super client Avimost n'existe pas et que tout cela pourrait être une cabale pour faire monter le cours de bourse de Geci et pousser l'Etat et...

le 04/10/2012 à 19:23
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si j'ai bien compris la région en tout cas a bien pris garde de "donner" puisqu'il s'agit d'avances remboursables donc risque très limité

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