Echec de la fusion BAE-EADS : Rome annule une réunion sur l'avenir de Finmeccanica

Le président du conseil italien, Mario Monti, a annulé une réunion de travail avec les dirigeants du groupe aéronautique et de défense italien à la suite de l'échec de la fusion entre EADS et BAE Systems.
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Une rencontre prévue mardi entre le président du conseil italien, Mario Monti, et les dirigeants du constructeur aéronautique Finmeccanica a été annulée après l'échec du projet de fusion EADS/BAE Systems, selon un communiqué du gouvernement. "Le thème de la réunion était les scénarios du marché européen de l'aéronautique et de la défense et le rôle du groupe italien après une éventuelle fusion EADS-BAE", a-t-il rappelé dans un communiqué. "A la suite de la décision des parties de ne pas procéder à cette opération de regroupement, le président du conseil a annulé la réunion", a-t-il indiqué. Les analystes avaient prévenu lors de l'annonce du projet en septembre qu'un regroupement des deux géants européens risquait de laisser l'Italie isolée sur la scène européenne en matière de défense, à un moment où Finmeccanica se trouve fragilisé financièrement et par des affaires de corruption.

Des options à examiner

L'échec du projet de fusion entre EADS et BAE Systems crée des options qui doivent être "examinées" par Finmeccanica, avait déclaré jeudi dernier le ministre italien de la Défense, Giampaolo Di Paola, cité par l'agence Ansa. "L'échec de la tentative de fusion entre EADS et BAE Systems crée des espaces qui doivent être examinés rapidement par Finmeccanica et ensuite par le gouvernement", avait-il indiqué en marge d'une audition parlementaire. Aujourd'hui, Finmeccanica peut à nouveau rêver que BAE Systems lui fasse des appels du pied. "C'est leur secret espoir", explique un bon connaisseur du groupe italien. Ce qui renverserait alors totalement les rôles avec EADS, qui retrouverait à son tour marginalisé et fragilisé dans plusieurs de ses domaines (aviation de combat et missiles). "Cette opération a du sens mais elle serait très mauvaise pour la France et l'Allemagne", assure-t-on à "latribune.fr". D'ailleurs le patron de Finmeccanica, Giuseppe Orsi, a récemment dit dans un colloque que le partenaire naturel de BAE Systems, est bien Finmeccanica. En outre, le groupe italien renforcerait BAE Systems aux Etats-Unis en apportant DRS Technologies (2,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2007), racheté pour 5,2 milliards de dollars en octobre 2008 au nez et à la barbe de Thales. Enfin, Finmeccancia a une longue tradition en Grande-Bretagne où il a racheté dans les années 2000 des coentreprises créées avec BAE Systems, AMS, et avec le britannique GKN, AgustaWestland, ainsi que toutes leurs filiales dans le monde.

Siemens jette l'éponge sur Ansaldo Energia

Le "Financial Times" daté de dimanche a affirmé par ailleurs que le groupe allemand Siemens envisageait de retirer une offre de rachat de 1,3 milliard d'euros pour 55 % du fabriquant d'usines thermoélectriques Ansaldo Energia, filiale de Finmeccanica. Une offre italienne concurrente, menée par le Fonds stratégique italien, émanation de la Caisse des dépôts et prêts, a été présentée vendredi. Fruit d'une alliance avec des entrepreneurs industriels italiens, elle vise "une minorité significative de Ansaldo Energia", a indiqué le Fonds stratégique italien.

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Commentaires 4
à écrit le 15/10/2012 à 15:29
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le mariage de deux boiteux veroles(BAE et Finmeccanica)....parait interressante (surtout politiquement) en theo ,,,le resultat pratique risque d etre decevant et...couteux

à écrit le 15/10/2012 à 13:55
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une alliance Finmeccanica et EADS aurait-elle du sens ??

le 15/10/2012 à 16:22
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Oui mais non. Finmeccanica c'est un fourre-tout italien, une sorte de mini Eads-Thales plus un mini-Alsthom, qui a l'inconvenient majeur de ne pas etre un apporteur d'affaires. L'Etat italien ne commande rien à Finmeccanica car Finmeccanica ne concoi...

le 17/10/2012 à 13:51
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"Eads doit plutot regarder des petites entreprises du coté russe, chinois ou indien. Des Etats qui ont besoin de technologies et qui depensent de l'argent dans l'industrie militaire." Intéressant, mais a priori non compatible avec les principes de ce...

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