Espace : Astrium sur une orbite haute en 2012

Le chiffre d'affaires de la filiale spatiale d'EADS a progressé de 17 % et a atteint 5,8 milliards d'euros en 2012. La montée en puissance de l'activité services permet à Astrium de consolider son modèle économique.
Le satellite de télécoms militaires Skynet 5

Décidément, les filiales d'EADS ont affiché des records en tout genre en 2012. C'est le cas également d'Astrium, la filiale spatiale du groupe européen. A l'occasion de ses v?ux à la presse, le président d'Astrium, François Auque, a annoncé un chiffre d'affaires prévisionnel record pour l'année dernière de 5,8 milliards d'euros (4,96 milliards en 2011). Soit une augmentation de 7 % à périmètre constant et de 17 % par rapport à 2011 avec l´intégration finalisée en septembre du fournisseur de services de télécoms mobiles et fixes par satellite, Vizada (environ 660 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2011). En 2012, neuf satellites construits par Astrium ont été lancés en 2012. Enfin, Astrium a confirmé "son extrême fiabilité en tant que maître d'?uvre du lanceur européen Ariane 5" en réussissant sept lancements en un an, dont celui de l'ATV-3 Edoardo Amaldi, portant à 53 le nombre consécutif de lancements réussis.

En revanche, les prises de commandes du numéro un européen de l'industrie spatiale sont assez moroses en raison du marché commercial très compétitif et très étroit. Astrium Satellites n'a obtenu que deux commandes par l'opérateur russe RSCC ainsi que la confirmation du contrat BADR-7 mais avec une mission augmentée (contre quatre en 2011). Soit au total "2,5 satellites", a précisé François Auque. Elles se sont élevées à 3,8 milliards d'euros (3,6 milliards en 2011 et 6 milliards en 2010) "malgré un contexte économique de plus en plus compétitif", a expliqué François Auque. Mais le patron d'Astrium compte signer à la mi-année une commande de 18 lanceurs Ariane 5. Ce qui va automatiquement augmenter ses prises de commande en 2013. "Non seulement nous avons su gagner ces contrats dans un contexte économique particulièrement compétitif, mais il s'agit en plus de contrats prometteurs pour l'avenir d'Astrium puisqu'ils confirment notre capacité à nous développer sur de nouveaux marchés, tant en Europe que dans le reste du monde", a expliqué François Auque.

Montée en puissance des services

En dépit d'une concurrence beaucoup plus forte avec le retour des groupes américains à l'export, les fondamentaux de la société montrent de plus en plus solides avec la montée en puissance de l'activité services, qui va atteindre "presque 2 milliards de chiffre d'affaires", a-t-il souligné. Et d'ajouter que "c'est une année très satisfaisante avec une croissance significative". Cela va lui permettre surtout de dégager plus de bénéfices, ce qui est beaucoup moins facile avec la partie industrielle. Et de satisfaire ainsi les exigences gloutonnes de la direction d'EADS. Dans ce cadre, Astrium, qui détient une flotte de huit satellites (quatre Skynet 5, trois Skynet 4 et un satellite OTAN), a conforté sa position de premier opérateur au monde de services de télécoms militaires sécurisés. Aux Etats-Unis, la création d'Astrium Americas va "faciliter la fourniture de services satellitaires au gouvernement" américain, notamment avec le lancement du satellite Anik G1.

Selon François Auque, "les accords conclus par Astrium Services, notamment avec Harris Cap Rock et SES Astra, vont nous permettre de proposer de nouveaux services de télécommunications à nos clients à travers le monde suite à l'intégration réussie de Vizada, tandis que les lancements réussis de Spot 6 et de Pléiades 1B nous permettent déjà d'offrir des services uniques d'observation de la Terre".  Astrium Services, qui a autofinancé les satellites Spot 6 et 7, va renforcer ses positions dans l'actviité de géo-information avec l'exploitation d'une constellation unique au monde de cinq satelliets d'observation de la terre optique et radar : Spot 6, Pléiades 1A et 1B, dont Astrium Services est l'opérateur civil, distributeur exclusif des images à haute et très haute résolution, et les satellites radars allemands TerrasSar-X et TanDEM-X.

Astrium dépend à 70 % des budgets européens... en stagnation

"Nous sommes en ordre de bataille avec beaucoup d'atouts, le bateau est parfaitement gréé et nous avons investi pour la course au large", a estimé François Auque, qui n'a pas souhaité communiquer sur ses objectifs en 2013. Mais la stagnation des budgets spatiaux en Europe l'incite toutefois à la prudence. Astrium, rappelle-t-il, est dépendant à 70 % des budgets du Vieux-Continent. L'année 2013 sera marquée par la livraison de six Ariane 5 et la continuation du développement des nouveaux lanceurs Ariane 5 ME et Ariane 6, le lancement du quatrième ATV et le développement de son évolution MPCV-SM (Multiple Purpose Crew Vehicle Service Module) pour la capsule Orion de la NASA, le lancement de quatre satellites de télécommunications (Astra 2E, SES 6, Alphasat I-XL et Astra 5B) et de cinq satellites d'observation de la Terre (Spot 7, les trois Swarm et le satellite vietnamien VNREDsat-1).

Les budgets européens stagnent, Astrium va donc chercher sa croissance au-delà. L'internationalisation du groupe va continuer en 2013. "La création de nos différentes filiales à travers le monde en 2012 va nous permettre d'étendre notre présence internationale tout en gardant de solides racines européennes", a estimé François Auque. L'année dernière, Astrium a successivement créé Astrium Americas pour commercialiser ses produits et son expertise en Amérique du Nord, puis Astrium Brésil et Astrium Singapour. Une joint-venture avec l'industriel russe RSC Energia a été signée fin décembre 2012 pour le développement conjoint de satellites et d'équipement satellitaires.

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