Offensive d'Airbus au Japon, suppressions de postes, communication sur le 787 critiquée : le week-end difficile de Boeing

JAL, compagnie fidèle à Boeing depuis des années, pourrait commander des Airbus A350 selon la presse japonaise. Une mauvaise nouvelle qui intervient après l'annonce vendredi de la suppression de 2000 à 2300 personnes sur les programmes du 787 et du 747 mais aussi après les critiques des enquêteurs américains vis-à-vis de la communication optimiste de Boeing concernant le 787
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Week-end difficile pour Boeing. Vendredi soir, le constructeur aéronautique américain a annoncé la réduction de 2.000 à 2.300 personnes concernant les effectifs qui ont contribué au développement et à la mise en production du 747 et du 787, ce dernier étant cloué au sol depuis le 16 janvier à la suite de deux problèmes ayant endommagé des batteries. Ces réductions d'effectifs, qui n'ont rien à voir avec les problèmes de batteries selon Boeing, comprendront 800 licenciements secs d'ici la fin de l'année. Le reste sera constitué de départs naturels, de redéploiements et du non remplacement de postes vacants qui auraient normalement dû être pourvus. Elles concerneront région de Seattle (nord ouest des Etats-Unis), et principalement dans la base d'aviation d'Everett. "Ces réductions d'effectifs concernent les activités de développement du 787, qui sont à présent terminées, et elles étaient prévues", a-t-il ajouté, alors que la production du 787 "est stable malgré les problèmes de batterie" et l'arrêt des livraisons. Le groupe est par ailleurs en train de réduire ses effectifs dans son usine de Caroline du Sud (sud-est des Etats-Unis) où il fabrique le 787, mais ces départs concernent essentiellement des sous-traitants et le groupe s'est refusé à les chiffrer.

Le 787, "un avion sûr" répète Boeing
Cette annonce est intervenu alors que le groupe s'est fait tancer par les autorités américaines de l'aviation dans le cadre de l'enquête sur les batteries. les autorités américaines ont envoyé une lettre au constructeur aéronautique Boeing pour se plaindre de ses déclarations optimistes sur le fait que le 787, long courrier interdit de vol depuis la mi-janvier pour problèmes de batteries, pourrait revoler bientôt. Le 15 mars à Tokyo, le directeur de la branche d'aviation civile de Boeing, Ray Conner, avait affirmé que le 787, surnommé le "Dreamliner", était un avion "absolument sûr" et que "la reprise des vols commerciaux (était) sans doute plus une question de semaines que de mois". Une annonce que n'a pas appréciée le directeur juridique de la Commission américaine sur la sécurité des transports (NTSB), David Tochen. "Le fait que le groupe n'ait pas informé la NTSB du contenu de la conférence de presse tenue à Tokyo (le 15 mars) à l'avance est contraire à nos attentes de la part d'une société partie prenante à l'une de (nos) enquêtes", a-t-il déploré. Boeing a travaillé "efficacement" avec la NTSB et ses services de communication depuis le début de l'affaire et "connaît les procédures d'enquête de la NTSB", a-t-il fait remarquer. Or, "le souci premier de la NTSB est que pendant la conférence de presse du 15 mars à Tokyo sur les modifications que" Boeing a proposé d'apporter à ses batteries pour éviter que les incidents sur les batteries ne se reproduisent, "les représentants de Boeing ont fourni leurs propres conclusions et analyses sur l'enquête encore en cours de la NTSB", a-t-elle souligné. Mike Sinnett, ingénieur en chef du programme 787 de Boeing, avait notamment affirmé que lors des incidents du 7 et 16 janvier, à Boston puis au Japon, les batteries en question n'ont pas "brûlé", mais ont "ventilé". Selon lui, "l'électrolyte s'est échappé, a noirci la batterie en dégageant des émanations qui ressemblent à de la fumée, mais ce n'est pas le résultat d'une combustion". Or, les autorités américaines sont formelles sur le fait qu'il y a eu un feu sur la batterie du 787 de JAL à Boston le 7 janvier. En outre, la compagnie polonaise LOT a indiqué de son côté que ses B787 pourraient revoler cet été.

JAL pourrait acheter 20 Airbus A350
Le week-end n'est pas allée en s'améliorant. Selon le quotidien Nikkei dans son édition de ce dimanche, la compagnie aérienne japonaise Japan Airlines (JAL), qui n'exploite quasiment que des appareils Boeing, étudie sérieusement l'acquisition de quelque 20 gros porteurs Airbus A350. JAL pourrait passer commande dans un premiers temps d'ici à la fin juin de vingt A350 pour un prix catalogue de l'ordre de 400 milliards de yens (3,25 milliards d'euros), notamment pour prendre le relais de Boeing 777. Même si le Nikkei n'évoque pas le problème des Boeing 787 cloués au sol pour justifier l'intérêt de JAL pour les A350, il souligne que la compagnie souhaite "réduire les risques" en diversifiant son approvisionnement. JAL, tributaire de Boeing, a dû annuler plusieurs centaines de vols à cause de l'interdiction de vols du Boeing 787 dont elle possède à l'heure actuelle 7 exemplaires (sur un total de 45 commandés et 20 options).
Face à un Boeing installé au Japon depuis plus d'un demi-siècle et bénéficiant des liens historiques entre l'archipel et les Etats-Unis, Airbus n'a jamais réussi à faire une percée importante dans un quasi monopole de facto.

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Commentaires 10
à écrit le 25/03/2013 à 12:30
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comme une balle qui rebondit: Boïng ! Boïng ! Boïng ! nous AVIONS crû en des rebondissements, et nous voilà devant des faits qui ont déjà fait la HUNE sur d'autres modèles, et de la même manière! Ne nous inquiétons pas !

à écrit le 25/03/2013 à 12:16
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Pas sérieux, cette information. L'A350-1000 censé concurrencé le B777-300ER n'est encore que dans la phase de présentation du dessin aux clients qui e lui épargnent aucune critique. D'ailleurs, certaines informations parlent de l'abandon de cette ver...

le 26/03/2013 à 11:08
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De source sûre puisque je suis dans le métier, pourquoi alors Airbus investit il dans des outils test pour le 350-1000 si le projet doit être abandonné?

à écrit le 25/03/2013 à 7:38
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"Une mauvaise nouvelle Qui vient...."????? Le journaliste qui écrit cet article est-il salarié de Boeing?

le 25/03/2013 à 8:39
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oui, c'est étonnant comme certains "français" sont anti-français.

à écrit le 25/03/2013 à 5:37
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"Les liens historiques entre l'archivpel et les Etats-Units", parlons-en : ils remontent à la guerre du pacifique et aux deux bombes atomiques que leurs "amis" américains leurs ont envoyées sur le dos !!! Boeing sera dorénavant un peu moins arrogant ...

à écrit le 24/03/2013 à 22:11
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ils font comme Airbus avec sa com, c'est de bonne guerre. Rien ne dit que l'A350 sera livré a temps , si il suit le rythme de developpement de l A380 , JAL n'est pas pret d'être livré de suite....

le 25/03/2013 à 10:26
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Vous en connaissez beaucoup de programmes livrés dans les temps ? Notamment dans l'aéronautique.

à écrit le 24/03/2013 à 19:45
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La réaction des gens de Boeing est stupéfiante. L'origine du problème n'est même pas cerné.....on est dans le paliatif....et puis ce coté à vouloir passer en force auprès de l'agence Américaine dénote un certain état d'esprit... Pour les Japonais on ...

à écrit le 24/03/2013 à 18:38
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je me fait pas de soucis à propos des américains car c'est un peuple qui apprend beaucoup de leur échec, ils seront rebondir !!!

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