Airbus assure le show dès le premier jour du salon aéronautique du Bourget

Comme à chaque édition du salon aéronautique du Bourget, l'avionneur européen a multiplié les annonces de commandes face à son rival américain beaucoup plus discret. Selon une stratégie savamment préparée, il a tenté de faire taire dès le premier jour du salon, ses détracteur en annonçant une commande bienvenue de 20 A380 par le loueur Doric Lease Corp. Et a assis son leadership en obtenant deux gros contrats pour l'A320neo.
Décollage d'un Airbus A380 au salon du Bourget en 2011 Copyright Reuters

Au salon du Bourget, Airbus est chez lui. Pas question de se faire voler la vedette par Boeing. Et ce depuis qu'il rivalise avec son meilleur ennemi. Comme à son habitude, l'avionneur toulousain a assommé dès le premier jour du salon son concurrent américain en multipliant les annonces fracassantes de commandes ou d'engagements de commandes, selon une stratégie savamment étudiée. Les commandes A380 inquiètent ? Qu'à cela ne tienne, Airbus annonce un engagement très important pour son programme vedette en difficulté sur le plan commercial en signant un protocole d'accord pour 20 appareils (8 milliards de dollars) avec la société de leasing basée à Dublin, Doric Lease Corp. Son PDG, Mark Lapidus et le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, se sont empressés de préciser que la commande définitive serait bouclée "dans quelques mois". La troisième société de leasing de gros-porteurs au monde en termes de valeur gère déjà 18 superjumbos acquis dans le cadre d'accords de crédit-bail.

Un petit creux dans les commandes de l'A320neo ? Bingo, le loueur américain ILFC commande 50 avions supplémentaires de la famille A320neo (environ 5 milliards de dollars) tandis que le premier groupe aérien d'Europe, Lufthansa, finalise une mégacommande de 100 A320, dont 70 A320neo, pour un total de 10 milliards de dollars au prix catalogue. Au total, l'avionneur toulousain a engrangé dès la première journée dans son carnet de commandes 150 monocouloirs appareils, plus 20 A380. Soit 23 milliards de dollars au compteur d'Airbus.

Boeing lance le 787-10

Pendant ce temps, Boeing joue profil bas... mais pas trop. L'avionneur américain, qui n'a jamais voulu entrer dans le jeu d'Airbus, notamment au salon du Bourget, a convaincu la compagnie qatarie Qatar Airways de prendre neuf long-courriers Boeing B777-300 ER supplémentaires, dont sept en option, pour un prix catalogue total de 2,8 milliards de dollars. Le PDG de Qatar Airways, Akbar al-Baker, a précisé que sa compagnie confirmait toujours ses options. Selon Akbar al-Baker, ce contrat signé avec Boeing ne signifie pas qu'il doutait de son futur concurrent, l'A350-1000, qu'Airbus prévoit de mettre en service en 2017. Il a rappelé que Qatar Airways avait déjà passé commande de 38 A350-1000.

Surtout, Boeing a réussi à placer sa nouvelle version du 787 auprès de la société de location d'avions de GE Capital, Gecas, qui a annoncé qu'elle commandait 10 long-courriers, le B787-10, la version allongée du Dreamliner dont le lancement officiel doit se faire au salon du Bourget.  Le PDG de Gecs, Norm Liu, qui a précisé que le montant de la transaction s'élevait à environ 2,9 milliards de dollars, a révélé que les livraisons étaient prévues pour 2019-2021. La date de sortie effective du 787-10 n'est pas encore connue. Enfin, la compagnie aérienne japonaise Skymark va s'offrir quatre moyen-courriers B737 MAX 8 pour un montant au prix catalogue, de 402 millions de dollars.

Samba pour Embraer

Le constructeur brésilien Embraer a officialisé lundi le lancement de sa nouvelle génération de jets régionaux, une famille baptisée E2 offrant plus de sièges que la génération actuellement sur le marché et garantissant des économies de carburant. Les trois versions de cette famille E2, (E175, E190 et E195) doivent entrer en service entre 2018 et 2020. L'avionneur a dans la foulée annoncé 100 commandes fermes et 215 intentions d'achats.

Quant au constructeur canadien Bombardier, il a révélé que l'une des commandes portant sur 10 moyen-courriers CS100, annoncée au précédent salon du Bourget, était destinée à une nouvelle compagnie, Odyssey Airlines, qui opérera à partir de London City. Au moment de l'annonce, le contrat était estimé à 628 millions de dollars. En outre, le canadien et son homologue chinois Comac ont annoncé la signature de la phase 2 de leur accord de coopération stratégique portant sur leurs programmes respectifs de futurs avions moyen-courriers CSeries et C919. Les deux constructeurs travailleront notamment de concert sur les essais en vol des CSeries (hors pilotage), la vente et le marketing, le service à la clientèle comme la formation, les publications techniques ou la distribution de pièces. Cette deuxième étape de leur collaboration doit "contribuer à améliorer davantage la compétitivité des programmes C919 et CSeries", et d'une manière plus générale des activités globales des deux constructeurs.

Finmeccanica engrange des commandes

Le groupe italien d'aéronautique et de défense Finmeccanica a quant à lui annoncé deux contrats, l'un portant sur 20 hélicoptères pour un montant de 200 millions d'euros et l'autre sur des équipements électroniques pour 40 millions d'euros. "Je suis heureux d'annoncer que, malgré le mauvais temps, Finmeccanica a remporté deux contrats : l'un de 200 millions pour des hélicoptères et l'autre de 40 millions pour de l'électronique", s'est félicité son vice-président Guido Venturoni. La filiale du groupe, AgustaWestland, a vendu 20 hélicoptères pour divers clients dont Lease Corporation International (LCI) qui en a acquis dix. Selex ES a de son côté signé un contrat pour 40 millions avec la Direction de l'aviation civile du Koweït afin de permettre l'interconnexion des réseaux de l'aéroport de Koweït City.

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Commentaire 1
à écrit le 18/06/2013 à 13:26
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Qatar Airways n'est pas emirati mais Qatari, merci de corriger

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