Boeing 787 : une batterie lithium-manganèse suspectée dans l'incendie de l'appareil d'Ethiopian Airlines

Le Bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) suspecte la batterie de la balise de détresse fariquée par Honeywell ou par une cause "externe" comme un court-circuit électrique. Cette balise, qui est destinée à localiser l'avion en cas de crash, est alimentée par une petite batterie lithium-manganèse. L'AAIB souligne toutefois que les causes de l'incendie restent encore incertaine.
Le Boeing 787 Dreamliner de la compagnie Ethiopian Airlines qui a pris feu à l'aéroport d'Heathrow Copyright Reuters

Après les batteries lithium-ion, c'est au tour des batteries lithium-manganèse d'inquiéter Boeing. Le Bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) a recommandé jeudi la désactivation sur les Boeing 787 des balises de détresse fabriquées par Honeywell jusqu'à l'adoption de mesures "appropriées", après l'incendie du 787 d'Ethiopian Airlines survenu vendredi à l'aéroport d'Heathrow. "Il est recommandé à l'Administration Fédérale de l'Aviation (FAA, l'autorité américaine de l'aviation, ndlr) de prendre des mesures pour faire désactiver l'émetteur de localisation d'urgence Honeywell International RESCU406AFN des avions Boeing 787 jusqu'à ce que des mesures appropriées visant à assurer la navigabilité soient finalisées", a indiqué l'AAIB, dans un rapport sur l'incendie du 787.

L'autorité britannique souligne toutefois que les causes de l'incendie restent encore incertaines. Le semaine dernière, les enquêteurs suspectaient une faille de la climatisation. Aujourd'hui, ils estiment que le sinistre a pu être provoqué par la batterie de la balise de détresse ou par une cause "externe" comme un court-circuit électrique. Cette balise, qui est destinée à localiser l'avion en cas de crash, est alimentée par une petite batterie lithium-manganèse. Selon l'AAIB, c'est la première fois que cette balise, dont plus de 6.000 exemplaires sont installés dans des avions de tout type, est concernée par un incendie.  Le Bureau d'enquête britannique a appelé par ailleurs la FAA à procéder, avec les autres autorités aériennes, à "un examen de sécurité des installations des émetteurs de localisation d'urgence ayant des batteries au lithium" sur les autres types d'avions et de prendre des mesures si nécessaire.

Nouveau coup dur pour Boeing

Aucune victime n'a été déplorée lors de l'incendie de la semaine dernière, l'appareil étant vide au moment du sinistre.  Mais ce dernier incident est un nouveau coup dur pour le dernier né de Boeing, livré à 68 exemplaires depuis son entrée en service en 2011, mais cloué au sol pendant plus de trois mois en début d'année. D'autant que quelques heures plus tard, un 787 faisant route vers la Floride avait été obligé de se poser à Manchester suite à un incident technique. Les 50 Dreamliners en opération dans le monde avaient été interdits de vol à la mi-janvier après deux cas graves de surchauffe de batteries lithium-ion. Boeing a modifié depuis la conception de ces batteries, sans avoir toutefois trouvé la cause du problème.

Dès samedi, l'AAIB avait conclu que les batteries lithium-ion n'avaient a priori joué aucun rôle dans le feu survenu à bord du 787 d'Ethiopian Airline

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