Espace : plus de 1.100 satellites seront lancés dans les dix ans à venir

Selon une étude du cabinet Euroconsult, 1.150 satellites seront mis sur orbite de 2013 à 2022, contre 810 au cours de la décennie écoulée. Les deux tiers le seront pour le compte des gouvernements.
Les quinze pays possédant une industrie spatiale se partageront plus de 90 % du marché des satellites gouvernementaux (en valeur)

Quelque 1.150 satellites seront lancés de 2013 à 2022, contre 810 au cours de la décennie écoulée (2003-2012), les deux tiers pour le compte des gouvernements, selon une étude du cabinet Euroconsult publiée lundi. Les lancements seront les plus nombreux en début de période - 140 par an de 2015 à 2017 - avec le lancement de constellations en orbite basse (type Galileo le système européen concurrent du GPS), indique l'étude de marché de ces consultants spécialisés dans l'espace. Le rythme des lancements devrait revenir ensuite autour de 100 par an.

Les revenus des fabricants et des opérateurs de lanceurs sont estimés à 236 milliards de dollars sur la décennie, progressant légèrement moins vite que le nombre des satellites (26 % contre 30 %). En effet, beaucoup de petits satellites, moins chers à développer et à lancer, sont en commande, explique Euroconsult. Ceci devrait faire les affaires de la société de lancement  Arianespace, comme l'avait expliqué en septembre à "La Tribune" la ministre en charge de l'espace, Geneviève Fioraso : "aujourd'hui, Arianespace, bien que numéro 1 mondial, rate des opportunités de business. Pourquoi ? Par manque de petits satellites pour réaliser les lancements doubles d'Ariane 5".

Deux tiers des satellites commandés par des Etats

Les gouvernements commanderont les deux tiers des satellites. Les quinze pays possédant une industrie spatiale se partageront plus de 90 % du marché des satellites gouvernementaux (en valeur). Mais la trentaine de pays émergents qui se dotent progressivement de satellites de communication et d'observation de la terre, à l'image récemment des Emirats Arabes Unis, qui a acheté deux satellites espion, représenteront un marché d'un milliard de dollars par an, prévoit l'étude.

Selon la directrice du cabinet spécialisé Euroconsult, Rachel Villain,

"de plus en plus de gouvernements sont en train d'acquérir des systèmes de satellites de télécoms et d'observation de la Terre (EO) pour soutenir le développement socio-économique dans leur pays et pour vendre des services satellites à l'étranger".

Dans le secteur spatial commercial, les trois quarts des commandes de satellites vident le remplacement des satellites vieillissant en orbite géostationnaire. Cependant, le nombre de satellites en orbite basse ou moyenne va tripler pour passer à 150 sur dix ans, essentiellement pour les télécommunications, selon Euroconsult.

Et les satellites à propulsion électrique

Le cabinet relève que seuls quatre des 65 satellites commerciaux de télécoms destinés à l'orbite géostationnaire actuellement en construction sont à propulsion tout électrique. "Cependant, la propulsion électrique pourrait changer la donne pour les satellites géostationnaires au cours de la décennie en devenant plus rentable grâce à de nouveaux lanceurs, de nouvelles technologies et faisant ses preuves plus longtemps", estime Euroconsult.

S'agissant de la propulsion électrique pour les satellites, les deux constructeurs français - Astrium et Thales Alenia Space - ont pris du retard, sur Boeing notamment. Le nouveau satellite 702SP de Boeing, le premier satellite commercial de télécommunications à propulsion uniquement électrique, doit être lancé en 2014, par le futur lanceur de la société américaine SpaceX, créée par le milliardaire Elon Musk. En septembre, la France a décidé de donner un coup du pouce aux deux constructeurs tricolores pour rattraper leur retard face à la concurrence américaine en leur débloquant 25 millions d'euros dans le cadre du programme d'investissements pour l'avenir 2 (PIA 2).

"Ariane 6 des satellites"

Aussitôt arrivé à la tête du CNES, Jean-Yves Le Gall avait également appelé à un effort dans ce domaine. "Il faut à présent faire la même chose (Ariane 6, ndlr) pour les satellites", avait-il expliqué en mai dernier dans une  interview accordée au magazine interne du CNES, CNESMag. Soit une "Ariane 6 des satellites".

Pourquoi ? Le nouveau président du CNES était "frappé de constater que, alors que toutes les prévisions indiquaient que la concurrence viendrait des pays émergents, on se rend compte aujourd'hui qu'elle vient des Etats-Unis", qui a investi "massivement pour aider ses industriels à développer des plates-formes à propulsion électrique, qui sont en train de s'imposer sur le marché". Et de conclure sur ce sujet : "nous ne pouvons rester sans réagir".

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Commentaires 5
à écrit le 05/11/2013 à 6:31
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Seul loockeed martin a une avancee de vision discriminative mais son choix du lanceur russe proton est une aberration commerciale.La france a sa technologie de lanceur arianne la plus fiable.mais elle doit ameliorer de sa technologie de recherche du ...

le 05/11/2013 à 12:15
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oui , mais le monde cherche a couler la France ....

le 05/11/2013 à 12:15
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oui mais le monde cherche a couler la France

à écrit le 04/11/2013 à 18:32
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Cela va être un vrai merdier avec tous les objets qui orbitent la haut. Après avoir polluer la Terre, l'Homme s'attaque à l'espace...

le 04/11/2013 à 20:49
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A nous aussi. c'est l'argent publique qui s'envole.

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