Recherche amont : les quatre orientations majeures du ministère de la Défense

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian va dévoiler jeudi sa politique en matière de recherche et Technologies (R&T) au cours de l'actuelle loi de programmation militaire (2014-2019). La dissuasion, l'aéronautique de combat, les missiles et la cybersécurité sont ses priorités.
Michel Cabirol
la cybersécurité est l'une des orientations majeures du minsitère de la Défense en matière de recherche amont

850 millions d'euros. C'est le montant annuel consacré par la France à la Recherche & technologies (R&T) dans le domaine de la défense. Soit un plus que les budgets R&T réunis de l'Allemagne (418 millions d'euros) et de la Grande-Bretagne (400 millions) et dix fois plus que celui de la Pologne (85,4 millions d'euros), selon les chiffres de 2012 de l'Agence européenne de défense (AED). Quant aux Pays-Bas (70,7 millions), l'Espagne (63,4 millions), l'Italie (60 millions) et la Suède 23,4 millions), ils sont très loin derrière l'effort de la France en matière de R&T. Sur ces 850 millions d'euros, 110 millions proviennent du budget de l'Onera et 15 millions de l'Institut franco-allemand Saint-Louis (ISL).

Un effort budgétaire que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui va présenter jeudi à l'occasion des Thales InovvDays sa politique de R&T, a souhaité maintenir dans l'actuelle loi de programmation militaire (LPM). Soit 4,5 milliards d'euros sur la période 2014-2019 pour préparer l'avenir. "Nous avons sanctuarisé le budget annuel de la recherche amont à 750 millions d'euros, avait-il expliqué en novembre dernier à La Tribune. Ce budget ne bougera pas. La cyberdéfense est l'une des inflexions nouvelles que j'ai souhaité privilégier dans le cadre de la loi de programmation militaire. Pas question de laisser sur la route certaines de nos compétences. Aussi, il est important d'en maintenir sur l'ensemble du spectre, que ce soit dans le nucléaire, l'aéronautique, le naval et le spatial".

La dissuasion engloutit un quart du budget R&T

C'est clair, net et précis. La France entend poursuivre la préparation du renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire française (sous-marine et aéroportée). "L'effort de R&T reste fondamental" dans ce domaine, juge-t-on dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian. Pour préparer les nouvelles armes de la dissuasion de demain à l'horizon de 20 ans au minimum, le ministère de la Défense prévoit de consacrer une somme de 1,2 milliard d'euros sur la durée de la LPM. Soit près d'un quart des 4,5 milliards d'euros consacrés à la R&T par le ministère.

Une enveloppe budgétaire qui permet de confier dès à présent aux industriels des programmes de recherche sur les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de troisième génération et les missiles stratégiques. "Le début des recherches sur ces thèmes, c'est maintenant", précise-t-on au ministère de la Défense. Les industriels concernés profiteront également de 600 millions d'euros annuels que consacre le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) aux applications nucléaires.

La France veut rester leader dans l'aviation de combat

Dans l'aéronautique de combat, les jalons ont également déjà été mis en place... dans le cadre d'une coopération franco-britannique réactualisée fin janvier avec les accords de Brize Norton. Paris et Londres se sont engagés à lancer des études sur le futur drone de combat (FCAS), pour lequel les deux pays se sont engagés à co-financer une étude de faisabilité sur deux ans d'un coût total de 120 millions de livres (145 millions d'euros) partagés équitablement entre les deux nations.

Paris souhaite également développer les technologies visant à préparer les évolutions du système d'armes Rafale, notamment en matière de radar, et va poursuivre les travaux sur le démonstrateur Neuron (un programme européen sous maîtrise d'oeuvre Dassault Aviation) en 2014 et 2015. "Le choix est clair et stratégique d'investir dans le domaine technologique dans l'aéronautique militaire", explique-t-on au sein du ministère de la Défense. Pour maintenir les compétences et lancer de nouveaux PEA (programmes d'études amont), le ministère de la Défense consacrera une somme de 875 millions d'euros sur six ans.

Les missiles, secteur de souveraineté nationale

Jean-Yves le Drian a également les idées bien arrêtées sur la filière missilière. Pas question d'abandonner les compétences de MBDA dans ce domaine où l'industriel couvre toute la trame missilière. Dans cette optique, le ministère va accompagner l'initiative "One complexe weapon sector", poursuivre la préparation du successeur du missile air-air MICA et la rénovation du missile de croisière Scalp, et, enfin, lancer des projets sur les futurs missiles de longue portée. Le ministère consacrera 333 millions d'euros entre 2014-2019.

Enfin, Jean-Yves Le Drian confortera la montée en puissance de la cyberdéfense en accentuant l'effort de développement des moyens techniques en coordination avec l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Le ministère va également faire un effort sur des programmes d'outils de lutte informatique défensive. Une enveloppe de 150 millions d'euros est prévue entre 2014-2019.

Michel Cabirol

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Commentaires 5
à écrit le 09/03/2014 à 11:09
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Vu le nombre de militaires qu'il nous reste n'investissez pas trop dans la recherche de matériels compliqué; ils ne seront plus assez nombreux pour les mètrent en œuvre !

à écrit le 05/03/2014 à 19:48
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......Un successeur au MICA ? Je croyais que le METEOR était là pour ça...... Quelqu'un a des infos sur une transfo structurel du Rafale ?

le 06/03/2014 à 11:29
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Le MICA possède (dans sa version IR) un guidage par capteur infrarouge totalement passif, donc non détectable, ce qui permet (conjointement aux capacités de détection passive du Rafale) des attaques surprise, et surtout efficaces contre des adversair...

le 06/03/2014 à 17:15
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Surtout le MICA est un missile courte portée (entre 1 et 5km) quand le Meteor est à longue portée (environ 180km)

le 07/03/2014 à 12:19
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Tonton, vous confondez MICA et MAGIC. @Titeuf Le METEOR est destiné à des cibles très éloignées et plutôt de très forte valeur comme un AWACS. Il est moins adapté à des cibles très mouvantes se situant à portée plus restreinte, ce que le MICA f...

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