Crise russo-ukrainienne : un risque pour les activités spatiales d'Airbus

Les Etats-Unis n'accordent plus de licences d'exportation pour des satellites ayant des composants américains et destinés à des clients russes ou mis en orbite par un lanceur russe. Trois satellites d'Airbus Space Systems sont menacés en 2014.
Michel Cabirol
Les opérateurs de satellites occidentaux vont devoir se passer du lanceur Proton le temps de la crise russo-américaine sur l'Ukraine

La crise russo-ukrainienne fait peser "un risque" sur les activités d'Airbus Space Systems, a révélé ce mercredi le directeur général de Space Systems, François Auque, lors d'une conférence de presse sur la présentation des activités de la nouvelle division. "C'est, a-t-il précisé, un impact potentiellement significatif si cela devait durer".

Pour faire pression sur Moscou, "les Américains ont décidé de ne plus donner de licences d'exportation sur des composants militaires et assimilés, dont le spatial, a expliqué le président d'Airbus Defence and Space France. Ainsi tout produit, qui contient des composants américains, ne peut plus être exporté vers la Russie. Les Etats-Unis ne donnent plus également de licences d'exportation nécessaires au lancement d'un satellite ayant des composants américains par un lanceur russe". Dans ce dernier cas, les licences d'exportation sont accordés peu de temps avant le lancement.

En 2014, trois satellites fabriqués par Airbus Space Systems sont sous la menace d'un veto américain, deux destinés à l'opérateur russe RSCC (Express AM7 et AMU1), qui doivent être lancés par le lanceur Proton, et un autre également lancé par Proton. "Ils n'ont pas de licence", a précisé François Auque. En outre, il n'y a pas d'application rétroactive sur les licences d'exportation déjà accordées.

Soyuz épargné

En revanche, a assuré François Auque, ce veto ne concerne pas les vols de Soyuz à Kourou. Deux satellites Galileo seront lancés par Soyuz durant la deuxième quinzaine d'août 2014. Depuis 2011, sept lancements avec Soyuz ont été réussis depuis le Centre spatial guyanais (CSG), le dernier remontant à début avril. L'acquisition de sept Soyuz supplémentaires par Arianespace auprès de Roscosmos sécurise les lancements prévus depuis le CSG jusqu'en 2019.

"Dans le contexte actuel, la volonté des deux parties est que cette coopération se passe au mieux, avait expliqué le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël dans une interview accordée à La Tribune. Il faut aussi rappeler que l'organisation des opérations sur les satellites respecte de façon stricte l'ensemble des exigences de sécurité et de confidentialité posées par les normes OTAN. Les lancements de Soyuz au CSG sont des lancements réalisés depuis le territoire européen, le plus souvent pour les besoins institutionnels de l'Europe, comme on l'a vu le 3 avril avec Sentinel et comme on le verra prochainement avec Galileo".

Le marché des satellites pourrait se rétrécir

Globalement, la décision américaine de ne plus accorder de licences d'exportation pour des satellites à des clients russes "nous impacte dans notre capacité d'exportation vers la Russie", a estimé François Auque, qui le regrette car la dynamique commerciale était positive avec la Russie. Cet impact ne se traduira pas par des pénalités financières mais par la perte du marché russe sur lequel Airbus avait fait une percée.

En outre, il estime que les opérateurs du monde entier, qui faisaient confiance à Proton, pourraient limiter leurs investissements (satellites) en raison de la rareté des créneaux de lancement. Ce qui impacterait son activité de construction de satellites d'Airbus Space Systems et de ses concurrents. A l'inverse d'Arianespace et de ses rivaux, dont SpaceX, qui voient un concurrent écarté en grande partie de la compétition.

Airbus Group avait déjà reconnu en avril qu'il craignait pour son approvisionnement en titane russe en cas d'aggravation de la crise ukrainienne. La Russie fournit la moitié des besoins de la filière aéronautique française en titane, métal utilisé dans la fabrication d'avions et de réacteurs.

Michel Cabirol

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Commentaires 22
à écrit le 18/08/2014 à 12:12
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Dans le " merdium " actuel qui caractérise notre époque, nous observons nos petits dirigeants occidentaux se comporter comme des gamins dans la cours de récréation de la maternelle. D'un autre côté, nous voyons des hommes d'état obnubilés par les rel...

à écrit le 15/05/2014 à 16:40
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Mais c'est voulu. Les amerloques ont bien étudié les soi-disant sanctions contre les russes, elles auront aussi des effets collatéraux envers nous, leus bons et loyaux amis, les Européens. Dans quelques années, les US relanceront des contrats avec le...

à écrit le 15/05/2014 à 16:21
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Impossible en effet de coopérer sur des thèmes sensibles avec un envahisseur impérialiste comme Poutine.

à écrit le 15/05/2014 à 14:09
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Le lanceur européen Ariane était de toutes façons 30% plus cher que le Falcon du nouveau venu américain SpaceX et une importante restructuration avait eut lieu. Donc des recompositions étaient encore à prévoir.

à écrit le 15/05/2014 à 10:42
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S'il n'y avait pas les américains l'Urss existerait toujours et s'il n'y avait pas l'Otan, Poutine aurait envahi plus de pays européens et fait plus de chantage énergétique ou autres encore. Il ne respecte que les économies et armées fortes.

le 15/05/2014 à 13:13
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Poutine doit se haïr alors...

le 15/05/2014 à 14:20
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@ Poutine : c'est exact en effet et son attitude vis à vis de la Géorgie et Moldavie entre autres est à surveiller de près.

à écrit le 15/05/2014 à 10:08
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Le Vice President Dick Cheney avait ses interets prives dans l'entreprise Halliburton durant la guerre en Irak. Maintenant le Vice President des Etats Unis, Mr Joe Biden voit son fils Hunter Biden nommé hier à la direction de l'entreprise ukrainienne...

à écrit le 15/05/2014 à 9:49
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Quels pantins ces americains !Les russes ont ils besoins de la technologie americaine pour leur fusées ? Ils ont fait comment les russes pendant toute la guerre froide et meme maintenant !En fait c'est justement parce que les russes n'ont pas besoin ...

le 15/05/2014 à 10:54
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Bien sûr, les russes sont les meilleurs et les autres des idiots. Sauf que l'on voit leur matériel militaire régulièrement poser problèmes et que leur aviation civile malgré leur haut niveau est plus dangereuse encore que l'aviation civile africaine ...

le 15/05/2014 à 16:47
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C'est ridicule ce que vous avancez là : les accidents d'aviation en Afrique ne sont pas du aux avions russes mais au très mauvais entretien africain, c'est assez connu. Allez vérifier le nombre d'accidents qvec des avions de fabrication européenne et...

à écrit le 15/05/2014 à 9:23
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Tout çà pour les rêves d'impérialisme de Poutine et de quelques vieux nostalgiques de l'Urss de son entourage. Vivement qu'il passe la main, le monde n'a pas besoin d'un retour à plus de 30 ans en arrière et encore moins l'Ukraine.

le 15/05/2014 à 15:25
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la prochaine étape sera Poutine 1er ministre et Medvedev président

le 15/05/2014 à 16:48
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C'est comme nous en France : la prochaine étape ce sera Sarkozy II Président et après Hollande II...

à écrit le 15/05/2014 à 9:02
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Une raison de plus pour ne pas signer un accord de libre échange avec les US. Lorsque leurs intérêts sont en jeu, touts les coups (bas) sont permis. Un nouveau chantier pour l'Europe qui doit se doter de capacités pour produire ce dont elle a besoin...

le 15/05/2014 à 9:12
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"au passage des matériels US" oui sauf que cela aurait un cout trop élevé, souvent il faut mieux acheter que faire soit meme.

le 15/05/2014 à 9:30
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Les accords de libre échange sont régulièrement signés comme actuellement en cours avec le Vietnam, le Japon etc. Les coups sont réciproques en économie et ne sont pas pires avec les américains qu'avec d'autres. Par contre ce qui est inacceptables ce...

à écrit le 15/05/2014 à 8:49
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Il est clair que dans cette guerre US-Russie, c'est NOUS qui subirons le plus de dégâts. Il serait temps de s'en rendre compte.

le 15/05/2014 à 9:26
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Ce n'est pas seulement une guerre US Russie c'est un retour en arrière de Poutine sur un monde qui n'avait pas lieu d'être, une invasion de pays européens qui avaient à rester libres. C'est inacceptable de vouloir envahir à nouveau des pays qui doive...

le 15/05/2014 à 9:57
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@spacial !Vous etes completement endoctrinnés vous par la propagande US !Les gens n'ont pas votés en Crimé et au Dombas !Mais j'imagine que comme certains autre la democratie vous vous en foutez royalement !

le 15/05/2014 à 11:04
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Fred : Vous appelez çà un vote vous ? Une armée d'invasion, pas de débats, quelques jours pour se décider, une question qui n'a pas de sens, des bulletins précochés, des militaires étrangers dans les bureaux de vote, une organisation externe de désta...

le 15/05/2014 à 11:07
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C'est vrai que vous avez perdu les notions de régularité des votes Fred ! Les irrégularités des votes en Crimée et Est Ukraine ? Elles sont innombrables : aucun observateur invité ; des hommes en armes présents dans de nombreux bureaux de vote ; pas ...

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