Mission Rosetta : à Toulouse, des ingénieurs vont piloter le premier atterrissage d'un robot sur une comète

Le 12 novembre, à 510 millions de kilomètres de la Terre, la sonde spatiale européenne Rosetta lancera Philae, un instrument chargé d'analyser le noyau d'une comète évoluant à plus de 55.000 km/h. Pour cette première mondiale, 25 ingénieurs coordonneront l'atterrissage et la réception des données depuis le Centre spatial de Toulouse. L’évènement est à suivre en direct depuis la Cité de l'espace.
Philae va se poser sur la comète (image de synthèse).

Depuis le Centre spatial de Toulouse, le 12 novembre à 9h30, 23 ingénieurs français et deux espagnols manœuvreront l'atterrissage de Philae, le premier robot de l'histoire à être déployé sur une comète. Après 6,4 milliards de kilomètres parcourus pendant dix ans et plus d'1,3 milliard d'euros investis par l'Agence spatiale européenne (Esa), la mission spatiale "Rosetta", du nom de l'orbiteur qui a transporté le robot, touche à son but.

L'étape de séparation et d'atterrissage est la plus risquée d'après Pierre Delmas, le responsable du centre de mission chargé de la navigation et de la coordination scientifique de Philae (Sonc) à Toulouse : "Avec une zone d'incertitude de 800 mètres sur une comète qui mesure 4 km de long, tout peut arriver." Durant 7 heures, une roue à énergie stabilisera la vitesse du robot (un mètre cube pour 100 kg) qui sera éjecté vers une zone précise à une vitesse de 1 m/s. Les ingénieurs du Sonc ont évalué le risque de heurter un rocher à 20 % et craignent que le robot ne s'enfonce dans une couche de poussière découverte récemment.

Une analyse des données 100 % toulousaine

Issus pour la plupart de l'école toulousaine Isae (ex-Supaero et Ensica) ou de l'Enac, les ingénieurs prélèveront des données techniques sur le noyau de la comète jusqu'en mars 2015, date à laquelle le robot pourrait être endommagé. Composé de 10 instruments d'analyse, Philae sera autonome pendant 50 heures avant de dépendre de l'énergie solaire.

Les propriétés chimiques et la structure interne de la comète, vieille de 4,56 milliards d'années, seront analysées ainsi que sa température et son acoustique. "Il y a des chances que l'on découvre de la matière organique à l'origine de la vie sur Terre", déclare Pierre Delmas. "Les comètes sont apparues en même temps que le système solaire, leur étude est donc nécessaire si l'on veut comprendre l'origine de notre univers", explique le chef de projet.

Avec le soutien du Cnes et de l'Esa, la Cité de l'espace à Toulouse ouvrira ses portes à 10 heures le 12 novembre pour retransmettre en direct cet événement. Une liaison avec le Sonc est prévue.


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Avec une dépense de 30 euros par an et par habitant, la France a le deuxième budget annuel par habitant consacré à l'espace civil, après les États-Unis selon le Centre national d'étude spatiale (Cnes).

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Commentaires 2
à écrit le 12/11/2014 à 7:00
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Mes félicitations aux scientifiques européens qui pilotent cette grande opération. C'est là que l'on s'aperçoit, que lorsque les européens travaillent correctement ensemble, que l'on est capable d'être sérieusement présent face autres grande puissanc...

à écrit le 03/11/2014 à 21:29
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"Issus pour la plupart de l'école toulousaine Isae (ex-Supaero et Ensica) ou de l'Enac," C'est de la pub institutionnelle? Juste pour rigoler, si vous vous intéressiez à l'origine des ingénieurs qui ont conçu Rosetta et Philae....pas sûr qu'ils sent...

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