Airbus, toujours plus haut !

Le groupe européen a enregistré 1,796 prises de commandes brutes en 2014, la meilleure performance commerciale de l'histoire de l'aviation. Son carnet de commandes grossit à 6.386 appareils, ce qui lui assure neuf années de production. Boeing a lui aussi réalisé un grand millésime. Parmi les gros défis qui lui font face, Airbus doit réussir la montée en cadence de sa production et en particulier celle de l'A350. ll y a aussi urgence de trouver de nouveaux clients pour l'A380.
Fabrice Gliszczynski
Avec 6.386 avions, le carnet de commandes d'Airbus dépasse celui de Boeing, qui, fin 2014, s'élevait à 5.787 appareils.

Airbus a une nouvelle fois frappé un grand coup ce mardi 13 janvier en faisant état de 1.796 prises de commandes brutes en 2014, la plus grosse performance de l'histoire de l'aviation. L'avionneur européen bat ainsi son précédent record réalisé l'an dernier (1.619) et termine une nouvelle fois devant Boeing, au finish. Le géant américain comptait en effet 400 avions d'avance fin novembre ! Il n'empêche, Boeing est également en grande forme. Le géant américain a en effet lui aussi battu l'an dernier son propre record de prises de commandes (1.552 avions).

Neuf années de production assurée!

Airbus l'emporte également en termes de commandes nettes (commandes brutes défalquées des annulations de contrats le plus souvent passés les années antérieures) : 1.456 appareils (son deuxième meilleur millésime) contre 1.432 pour son rival américain. Résultat, le carnet de commandes, déjà bien rempli, continue de grossir à vue d'œil.

"Il s'élève à 6.386 avions. C'est un record. Cela représente neuf ans de production", s'est réjoui ce mardi Fabrice Brégier, le président d'Airbus, en présentant les résultats commerciaux de l'avionneur.

Le carnet de commandes dépasse celui de Boeing, qui, fin 2014, s'élevait à 5.787 appareils.

Boeing, premier constructeur mondial

Pour 2015, Airbus table sur un niveau de prises de commandes supérieur au nombre d'avions livrés en 2014. Soit au moins 630 appareils puisqu'Airbus a livré 629 avions l'an dernier (un record pour le groupe européen) trois de plus seulement qu'en 2014. De fait avec 723 appareils (la plus grosse performance jamais enregistrée par un avionneur), Boeing reste le premier constructeur mondial.

Cette différence de rythme s'explique en grande partie par une production plus élevée d'avions long-courriers dans les usines de Boeing, elle-même liée par l'avance sur le marché du B787 par rapport à l'A350 dont le premier exemplaire a été livré le 22 décembre 2014 à Qatar Airways.

L'ambitieuse montée en cadence de l'A350

Si 2014 a été riche en événements avec le lancement de l'A330 remotorisé dit A330 Neo (new engines options) et le début des essais en vol de l'A320 Neo, cette livraison de l'A350 a constitué l'événement majeur de l'année pour Airbus. Sa montée en cadence est désormais un défi à relever. Airbus prévoit d'atteindre un rythme de 10 livraisons d'A350 par mois d'ici à quatre ans, soit 120 livraisons d'A350 par an. Un programme ambitieux. Une vingtaine d'appareils est aujourd'hui dans la chaîne d'assemblage. Deux avions entrent dans la chaîne d'assemblage chaque mois. Airbus va bientôt passer à trois exemplaires au premier trimestre. Le plan de montée en cadence des outillages est en place. Progressivement. Deux nouveaux postes 40 (assemblage de voilure) et un nouveau poste 50 vont prochainement être mis en service

En 2015, Airbus prévoit de livrer une quinzaine d'A350. Ce qui lui permettra d'augmenter sa production globale dans la mesure où la cadence des autres types d'avions devraient rester stables ou légèrement diminuer.

"Nous livrerons cette année un nombre légèrement plus élevé d'avions", a déclaré Fabrice Brégier, précisant que le nombre de livraisons avait doublé en dix ans.

Augmentation de la production des A320 en 2016

En effet Airbus maintiendra les cadences de l'A320 à 42 par mois, tandis que celles de l'A330 vont passer de 10 à 9 par mois, et celles de l'A380 se maintenir autour d'une trentaine d'A380 par an.

"L'année 2015 sera peut-être moins visible que 2014 mais elle sera fondamentale pour la montée en cadence industrielle de nos programmes et pour notre rentabilité" a fait remarquer Fabrice Brégier.

En 2016, la production augmentera à la fois par le passage à 44 livraisons par mois d'A320 et la montée en cadence accrue de l'A350. Prévue au troisième trimestre 2015, l'entrée en service de la chaîne d'assemblage d'A320 Neo à Mobile, aux Etats-Unis contribuera à cette montée en charge.

Après avoir embauché plus de 18.000 personnes au cours des cinq dernières années, Airbus est paré pour préparer la montée en cadence.

"Nous avons les effectifs pour faire face à nos objectifs à horizon 2 ou 3 ans", a indiqué Fabrice Brégier.

Le défi de l'A380

L'A380 constitue l'autre gros défi d'Airbus, alors que certains dirigeants d'Airbus Group ont évoqué en décembre l'éventualité d'un abandon du programme à l'horizon 2018 en cas d'absence de nouvelles prises de commandes. Le niveau de commandes actuel assure en effet quatre ans de production à son rythme actuel. Mais l'avion ne rencontre pas le succès escompté. La concurrence du B777-300 ER, et demain de celle de son successeur le B777-9X, un biréacteur de grande capacité, lui taille des croupières. Ses performances lui sont supérieures pour une capacité à peine inférieure selon les experts. En 2014, Airbus n'a enregistré que 14 commandes nettes, deux fois moins que son objectif d'une trentaine d'appareils.

Remotorisation du super-jumbo?

Plusieurs compagnies, comme Emirates ou Qatar Airways demandent une remotorisation de l'appareil comme l'a fait Airbus sur l'A320 et l'A330. D'autres demandent à la fois une version allongée de l'avion et une remotorisation. Pour autant si un jour Airbus doit améliorer son super-jumbo, la remotorisation constituera la première étape a indiqué le directeur commercial John Leahy. la semaine dernière à Doha, en aparté de la présentation de l'A350 de Qatar Airways, Didier Evrard, Executive Vice-président d'Airbus en charge des programmes, avait indiqué que "dans les principes, il est probable que la remotorisation est acquise".

Pour l'heure, Airbus est en phase d'évaluation, mais "la priorité est de trouver des nouveaux clients dans la version actuelle" a déclaré Fabrice Brégier, pour qui "les meilleurs jours de l'A380 sont devant lui". Plusieurs campagnes sont en cours, a-t-il précisé. Airbus compte sur le succès de cet appareil auprès des passagers, sur sa fiabilité opérationnelle, et sur la nécessité pour les compagnies de disposer d'avions de plus grande capacité pour faire face à la congestion des aéroports du fait du doublement du trafic tous les 15 ans.

Nouveaux projets en Chine

Comptant poursuivre son développement en Chine, Airbus étudie la création d'une usine à Tianjin, à côté de sa chaîne d'assemblage d'A320, un usine d'aménagement de cabines d'A330 pour le marché chinois. Les appareils seraient donc assemblés à Toulouse et décolleraient « à vide » pour Tianjin pour installer la cabine. La décision doit être prise cette année.

Fabrice Gliszczynski

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 11
à écrit le 14/01/2015 à 16:47
Signaler
En revanche grand silence sur l'échec d'Airbus dans le domaine des services (maintenance, fourniture de pièces détachées etc.) qui reste largement en deçà des prévisions et déficitaire.

à écrit le 14/01/2015 à 15:09
Signaler
un grand BRAVO à Didier et à Fabrice. Chapeau bas

le 14/01/2015 à 15:16
Signaler
Rien pour John ?

à écrit le 14/01/2015 à 11:50
Signaler
Le ciel ne va jamais être assez grand, pas plus que les aéroports pour accueillir tous ces avions.

à écrit le 14/01/2015 à 10:13
Signaler
Il y a seulement une semaine, il manquait 300 commandes pour qu'airbus rejoigne Boeing. Aujourd'hui, c'est fait. Mais où est le détail des 300 commandes de dernière heure?

le 14/01/2015 à 15:23
Signaler
C'est justement là où leahy et brégier ont manipulé les chiffres pour faire semblant qu'airbus est meilleure... la réalité est tout autre, Boeing à tout simplement COIFFE airbus qui traîne derrière avec une rentabilité pourrie.

le 26/02/2015 à 8:38
Signaler
Une rentabilité pourrie ?? Qu'en sais tu , petit plaisantin , surout avec le niveau ou est le dollar tu as l'air bien renseigné , ou pas du tout....

à écrit le 14/01/2015 à 8:30
Signaler
Pas la valeur de l'action Airbus.....toujours déconnecté de ces bons résultats....

à écrit le 14/01/2015 à 7:18
Signaler
Bravo à cette entreprise. Si seulement les groupes industriels Français pouvaient rencontré le même succès que l'Européen Airbus : s'imposer sur le marché par l'innovation

le 14/01/2015 à 11:42
Signaler
Regardez dans nos entreprises industrielles discrètes certaines sont numéro 1 mondial. Pas la peine de faire du vent de s'entourer de politiques pour être une grande entreprise internationale. Dernier le président, lui même Pdg d’un grand groupe fran...

le 14/01/2015 à 17:19
Signaler
Regardez dans nos entreprises industrielles discrètes certaines sont numéro 1 mondial. Pas la peine de faire du vent de s'entourer de politiques pour être une grande entreprise internationale. Dernier le président, lui même Pdg d’un grand groupe fran...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.