Armement : Paris et Rome embarquent sur un projet de coopération dans le naval

Le projet de rapprochement entre STX, Naval Group et Fincantieri avance. La France va-t-elle sacrifier ses intérêts au profit d'une coopération européenne en donnant à Fincantieri 50% d'un ensemble composé de STX et des bâtiments de surface de Naval Group?
Michel Cabirol
Fincantieri va-t-il prendre 50% d'un ensemble composé de STX et Naval Group?

La France et l'Italie "avancent" dans leur projet de constituer un champion européen dans le domaine des bâtiments de surface civils et militaires, selon la ministre des Armées, Florence Parly.  Ce projet permet à la fois au gouvernement français de démontrer sa volonté de privilégier l'Europe de la défense dans le domaine industriel et également de rattraper les effets désastreux de l'annonce de la nationalisation de STX auprès de Rome. Ce dossier sera au centre du prochain sommet italien prévu le 27 septembre prochain. L'industrie de défense "est un des catalyseurs de l'Europe de la défense", a d'ailleurs rappelé la ministre des armées.

"Je travaille actuellement à la constitution d'une alliance entre les industries navales militaires française et italienne, dans le domaine des bâtiments de surface, avec l'ambition de constituer à terme un leader mondial, a souligné mardi à Toulon lors de son discours de clôture de l'université d'été de la défense Florence Parly. Ce projet ambitieux avance, en concertation étroite avec les industriels concernés ; j'aurai l'occasion d'y revenir dans les prochaines semaines".

Début août, les gouvernements français et italien avaient déjà exprimé leur intention commune de "dépasser leurs différences sur l'équilibre de la structure du capital de STX". Paris et Rome avaient ainsi exprimé leur souhait de faciliter la "création d'une industrie navale européenne plus efficace et plus compétitive" dans le domaine civil et militaire. Comment ? En rapprochant "les forces de Fincantieri, de STX et de Naval Group" ce qui "permettrait de créer un leader européen global qui aura pour objectif d'être le plus grand exportateur sur les marchés civils et militaires, avec une activité significative dans les systèmes et les services", avait expliqué un communiqué commun de la France et de l'Italie.

Une opération en deux temps ?

Faut-il rapprocher l'industrie navale française et italienne en deux fois? Faut-il donc lancer l'opération entre Fincantieri et STX, puis rapprocher STX/Fincantieri des bâtiments de surface de Naval Group. C'est la voie suivie semble-t-il par le ministère de l'Economie français, qui avait déclaré début août que "la participation de Fincantieri dans STX France sera définie en ligne avec son rôle leader d'opérateur industriel". C'est également la voie poursuivie par Naval Group très enthousiaste pour ce projet en deux temps. Son PDG Hervé Guillou n'a jamais caché sa volonté de rapprocher son groupe d'un acteur européen. Naval Group avait d'ailleurs déjà travaillé à l'été 2015 à un rapprochement avec Fincantieri, puis en 2016. Une opération qui n'avait pas eu le feu vert de Thales, actionnaire du groupe naval (35%), ni de l'Etat (62,49%).

 "Si nous sommes capables de construire ce grand ensemble industriel franco-italien dans les prochaines semaines, nous aurons fait un grand pas en avant pour la France, l'Italie et l'Europe", avait déclaré début août Bruno Le Maire au quotidien italien la Corriere della Sera.

Il faudra toutefois vérifier que cette opération en deux temps ne brade pas les intérêts français au profit de l'industrie italienne. Car Fincantieri pourrait au final ne pas valoir 50% d'un ensemble composé par STX et des bâtiments de surface de Naval Group. A suivre.

Michel Cabirol

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Commentaires 20
à écrit le 07/09/2017 à 20:19
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pour une fois je suis d accort avec NICO mais sur ce forum il y a des experts comme bourne qui raconte nimporte quoi

à écrit le 07/09/2017 à 18:34
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Avec cette approche, les italiens pourront prendre STX, puis dire non au rapprochement à Naval Group, ou le faire dans des conditions très favorables, car ils apporteront STX dans la corbeille. Les italiens se sont fachés, les français ont cédé, et v...

à écrit le 07/09/2017 à 8:55
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Cette nouvelle quipe au gouvernement fait tout en deux temps. Il faudra vous y faire.

à écrit le 06/09/2017 à 21:31
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Fincantieri est un concurrent de Naval-Group et Thales pour tous les navires de surface, BPC, FREMM, corvettes,...Ou sont les complémentarités ?? Ils ont piqué le marché des corvettes quataries avec une offre médiocre ! Ils sont qualifiés pour les fr...

le 07/09/2017 à 10:56
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Je pense que les Qataris avaient besoin de diversifier leurs partenaires et que les FREMM françaises étaient surdimensionnés (armement et tonnage) par rapport à leur besoins. Quand à l'Australie, on peut y invoquer les mêmes raisons... Ces deux pays...

le 07/09/2017 à 13:10
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@netrick : comment savez-vous que l'offre aux qataris est médiocre ? Qui vous êtes-vous pour vous permettre de dire cela ? Arrêtez s'il vous plaît ces jugements de valeurs condescendants.

à écrit le 06/09/2017 à 18:43
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Nous avons vendus nos chars et les allemands doivent nous vendre leurs petits sous-marins. Faire payer la moitie aux italiens est une bonne technique. Leonardo pourra etre restructure et recevoir ATR au complet contre tout le reste pratiquement sauf...

à écrit le 06/09/2017 à 11:45
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Exactement ce que j espérais dans d autres commentaires! Marre de voir les articles de mr cabriole ou on se tire la bourré entre européens pour vendre des navires. Peut être demain, siemens et l espagnol et on aura un Airbus naval sans concurrent au ...

à écrit le 06/09/2017 à 10:22
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A l'instar d'AIRBUS dont on a bradé les bureaux d'études en accordant la parité aux allemands au non de la construction européenne. La France est le vrai moteur de l'Europe!

le 06/09/2017 à 12:46
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Solide exemple, et C'est ce qui va encore se passer, DE TOUTE EVIDENCE, au détriment de La France.

le 06/09/2017 à 13:01
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@Anne-Sophie: cocufié 1 fois, jamais 2, mais bon je ne suis pas rital :-)

le 06/09/2017 à 13:53
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Euh, je ne pense pas que l'on ait bradé les compétences clés. Aux dernières nouvelles, les bureaux d'études des avions phares sont toujours à Toulouse et c'est là auquel se trouve le siège.

le 06/09/2017 à 17:16
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Exemple classique du mec qui n'en sait rien mais qui balance quand même une intox. Allez donc jeter un coup d’œil sur les offres d'emploi du groupe Airbus. Ingenieur/Contrat permanent : 120 offres en France contre 30 en Allemagne ;-)

le 06/09/2017 à 18:36
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Les allemands sont d un tiers plus nombreux et nos industries ont en plus la fabrication des moteurs qui constituent un tiers du prix d un appareil. Partager a parite juste Airbus est donc une bonne affaire.

à écrit le 06/09/2017 à 9:46
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Au passage, si la Ministre pouvait changer ce nom de "Naval Group"... Jamais vu un nom aussi nul ! Un peu comme si Renault se renommait "Automobile Group" ou Danone "Yaourt Group"...

le 06/09/2017 à 10:04
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Une entreprise qui se veut sur le marché mondial a toujours besoin d'un nom qui se dit avec facilité dans tous les pays. Naval group est de cela Le nom peut paraître ringard mais il est prononçable partout dans le monde et surtout dans les pays anglo...

le 06/09/2017 à 13:05
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Coca cola ne se nomme pas " soda group " ... Apple ne se nomme pas " portable group "... Naval group paraît vous plaire puisqu'il est prononçable dans n'importe quels langues ... Ce nom est nul pour une entreprise qui se veut mondial ... Les entr...

le 06/09/2017 à 17:21
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On prend les anglo-saxons pour des idiots qui ne seraient pas capables de comprendre ce que signifie "groupe naval" (drôle de nom d'ailleurs). Marre de tout ce jargon qui veut paraître branché Airbus group , push to pass (PSA), creative oxygen (Ai...

le 06/09/2017 à 18:50
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Naval est un nom generique ou inclus dans la denomination de nombre de nos cibles prochaines. Faire qu elles ne se sentent pas depossedees est important le reste ne l est pas.

le 07/09/2017 à 11:32
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Après tout, si c'est plus important pour un acheteur de sous-marin qu'une valise pleine de billets, pourquoi pas?

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