De l'A320 à l'A380, l'Iran se paye toute la gamme d'Airbus

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  374  mots
Iran Air a commandé 118 Airbus dont 16 A350 et 12 A380. L'accord porte également sur une coopération dans plusieurs domaines de l'aéronautique. La valeur du contrat s'élève à 25 milliards de dollars au prix catalogue.

Airbus se frotte les mains. La visite du président iranien Hassan Rohani se solde pour l'avionneur par un accord avec la compagnie nationale iranienne Iran Air portant sur l'achat par celle-ci de 118 appareils pour un montant de 25 milliards de dollars au prix catalogue.

12 A380

L'accord a été signé à l'Elysée par Fabrice Brégier, Pdg d'Airbus, et Farhad Parvaresh, son homologue à la tête de la compagnie aérienne iranienne. Il inclut la formation des pilotes, la maintenance des avions et les activités de support. Un deuxième accord avec les autorités iraniennes porte, quant à lui, sur le support en matière de gestion du trafic aérien, mais aussi sur les opérations aériennes et aéroportuaires...., soit "un package complet de coopération dans le secteur de l'aviation civile", selon les termes du constructeur aéronautique européen.

"Ces deux accords s'inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre du JCPOA (Joint Comprehensive Plan Of Action) du 16 janvier 2016, et des règles et recommandations associées", a précisé Airbus.

Un contrat important à plus d'un titre, notamment par son ampleur et par le type d'avions commandés. Iran Air s'est en effet engagée sur 45 A320 dont 24 versions remotorisées NEO, mais surtout sur des avions long-courriers avec 45 A330 (dont 18 A330 NEO), 16 A350-1000 et 12 A380, en mal de commandes depuis longtemps.

Premières livraisons dans quelques mois

Les premiers appareils seront livrés au cours des prochains mois. Les livraisons s'étaleront sur 8 ans. Le premier A380 sera quant à lui livré en 2019.

Ce contrat est par ailleurs important pour Airbus au regard du potentiel du marché iranien. Le chef de l'aviation civile iranienne avait indiqué à la mi-avril que l'Iran aurait besoin de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie. Ce contrat pourrait ainsi en appeler d'autres à l'avenir;

Pour être validé définitivement, ce contrat ne doit pas être contesté par Washington. En effet, explique un proche d'Airbus, les produits vendus à l'Iran équipés à plus de 10% de matériels américains doivent recevoir le feu vert des Etats-Unis.

"Il serait paradoxal que les Etats-Unis qui ont œuvré pour la fin des sanctions contre l'Iran, mette son véto sur ce contrat", explique une source française.