Effondrement des commandes : les sous-traitants de l'aéronautique manifestent contre le "crash des emplois"

Par AFP  |   |  320  mots
Les salariés de Stelia Aerospace, un sous-traitant d'Airbus, assistent sur le parvis de leur usine de Meaulte (dans la Somme, Hauts-de-France), le 2 juillet dernier, à une assemblée générale avec leurs représentants syndicaux, à la suite de l'annonce par Airbus de supprimer d'ici un an 15.000 emplois pour que l'entreprise survive à la crise du coronavirus. (Crédits : Reuters)
La manifestation réunissait des salariés de Laroche industries, Simra, Blondel, Stelia Aerospace et 3A, tous sous-traitants de constructeurs aéronautiques, très inquiets de l'effondrement de leurs carnets de commandes et par les annonces de licenciements massifs chez leurs donneurs d'ordre.

Entre 170 (préfecture) et 350 (CGT) personnes ont défilé vendredi entre Méaulte et Albert, dans la Somme, pour alerter contre le risque de "crash des emplois" chez les sous-traitants aéronautiques.

"On voulait alerter notre gouvernement sur la perte des emplois qu'il va y avoir", a déclarer à l'AFP Hervé Guillerme, délégué CGT chez Simra, entreprise qui travaille essentiellement pour la filiale d'Airbus Stelia Aerospace, mais aussi pour le groupe Dassault Aviation.

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Le spectre de l'effondrement des commandes

"On a de la visibilité jusqu'au 31 décembre. Au-delà, on n'a plus de commandes. Si on n'a plus de charge de travail, ils seront obligés de licencier, peut-être la totalité des effectifs, 130 personnes", a-t-il poursuivi.

Des salariés de Laroche industries, Simra, Blondel, Stelia Aerospace et 3A étaient présents dans la manifestation contre "le crash sur les emplois du bassin albertin", a-t-il rapporté.

Pour exprimer leurs inquiétudes sur l'emploi, des salariés de Simra avaient déjà bloqué le 21 août la sortie de produits finis du site.

Réaction en chaîne

Selon la direction de Simra, une "négociation avec (les) délégués syndicaux autour d'une démarche de rupture conventionnelle collective" a commencé pour "revoir (les) effectifs à la baisse."

"La chute du trafic aérien, due à l'épidémie mondiale de coronavirus, a provoqué une réaction en chaîne (...) En tant que prestataire, nous sommes bien évidemment fortement impactés", explique-t-elle.

L'entreprise dit également "travailler très activement pour repositionner" ses salariés au sein du groupe vers le ferroviaire et d'autres sites du groupe, notamment dans l'est de la France.

Le plan social post-Covid chez Airbus et sa filiale Stelia Aerospace, annoncé en juillet, doit concerner 5.000 emplois en France.

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