Le missilier MBDA a réussi un très joli coup commercial en montant à bord des frégates allemandes Meko A200 vendues à l'Égypte. Pour au moins deux bonnes raisons. Poussé par le constructeur de la Meko ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), Denel, qui proposait son missile Umkhonto, était le favori mais, in fine, il n'a pas réussi à obtenir les garanties bancaires pour finaliser l'opération estimée à plus de 300 millions d'euros, selon nos informations.
Résultat, MBDA a su profiter des circonstances pour placer à bord des Meko le tout nouveau VL-Mica NG, le missile sol-air ou surface-air. Ce qui est très certainement le premier contrat du missile Mica Nouvelle Génération, développé par la France. Le missilier européen a reçu fin juillet un contrat pour les installations de tir du VL Mica NG (acompte payé) et une commande pour un lot de missiles (en attente de l'acompte). Ces nouveaux missiles de la classe Mach 4, dont la portée a été allongée (une vingtaine de km ?), seront développés en deux versions : autodirecteur infrarouge (IR) matriciel et électromagnétique (EM) équipé d'une antenne AESA (Antenne à émetteurs modulaires actifs).
Le missile Mica NG, l'arme anti-ITAR
Outre les innovations dans les domaines des autodirecteurs et de la propulsion, le missile Mica NG (air-air et sol-air) offre une résilience aux normes ITAR, qui dotent cette famille de missiles "d'un fort potentiel export", explique le ministère des Armées. Ce qui offre en Égypte de nouvelles perspectives pour le Rafale qui pourrait être doté du missile air-air Mica NG sans être suspendu à un veto de l'administration américaine. La France s'est vu refuser par deux fois l'exportation en Égypte du missile de croisière Scalp et air-air Meteor. En France les Mica NG, livrés entre 2026 et 2031, remplaceront les missiles air-air Mica en service depuis le début des années 2000 et dont le retrait de service progressif est attendu entre 2018 et 2030.
L'Allemagne avait donné en avril 2019 son feu vert pour à l'exportation de six frégates Meko A200 fabriquées par le chantier naval ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) à destination de l'Égypte. La Commission du budget du Bundestag avait approuvé la garantie d'Hermes-Euler, l'équivalent allemand de Bpifrance, d'un montant maximum de 2,3 milliards d'euros pour la couverture liée à l'exportation des Meko A200 (3.400 tonnes pour un moins de 120 mètres).
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