
Ces dernières semaines, les commandes se font plus rares chez Airbus. Plusieurs contrats prêts à être signés par le constructeur européen lui ont été soufflés in extremis par son rival américain Boeing. Dans le groupe, on évoque des contrats en Inde avec Jet Airways (75 appareils), en Égypte (six 787), ou encore en Turquie (40 787)... Il y a clairement un trou d'air dans les commandes, nous confie-t-on en interne. Un sentiment qui est même confirmé au plus haut niveau de l'État français : "zéro business actuellement" pour Airbus, assure-t-on sans aucune circonvolution.
Bien sûr, cette situation n'a pas échappé à la direction d'Airbus, qui, selon une source interrogée par La Tribune, est affolée par les dernières mauvaises nouvelles venant du front commercial. Même si deux à trois commandes peuvent encore changer la donne et... in fine masquer la situation réelle. Le comité exécutif s'est donc récemment et longuement attardé sur les raisons de cette panne sèche. Trois raisons principales ont été identifiées : la conjoncture baissière dans l'aéronautique, le retour en force des groupes américains avec Donald Trump très agressif et la situation interne qui paralyse des commerciaux du groupe. "Les Américains profitent effectivement de notre état de faiblesse en étant encore plus agressifs", confirme-t-on à la Tribune.
Les intermédiaires qui ne sont plus payés
Pour autant, les résultats du premier semestre 2017 ne confirme qu'une petite décélération des prises de commandes (37,2 milliards contre 39,1 milliards au premier semestre 2016). Sans plus. Mais pour un vieux routier, cela s'explique par le fait que l'avionneur européen a réussi à conclure des commandes dont les négociations avaient été entamées fin 2016. "C'est l'effet élastique", précise-t-il. Désormais Boeing cartonne et rafle les plus belles commandes du moment.
Et, dans le même temps chez Airbus, un bon commercial est un commercial qui fuit les contrats, estime un bon connaisseur de ces dossiers. Plus question donc de mettre à risque la réputation d'Airbus. "Aucune affaire ne le mérite", affirme-t-on en interne. "Cela met en péril l'existence même du groupe", assène une autre source interne. En même temps, Airbus a de quoi voir venir avec un carnet de commandes qui culmine à 981 milliards d'euros à fin juin (contre 1.060 milliards fin 2016).
"Il n'est plus question de prendre le moindre risque dans des pays difficiles, explique-t-on au sein de la direction d'Airbus. On préfère passer notre tour et laisser les autres groupes gagner. C'est une ligne très claire chez nous". Et de conclure, "Airbus aura raison sur le long terme". Ainsi soit-il...
"Nous n'avons pas mesuré toutes les conséquences de notre stratégie sur tous les deals du moment", fait-on valoir. Il est sûr que travailler sans intermédiaire dans certains pays condamne Airbus à ne pas gagner de contrats. Le PDG d'Airbus en a parfaitement conscience. "Nous avons découvert des irrégularités, qui nous ont conduits en septembre, à suspendre tout paiement vers nos intermédiaires commerciaux, explique-t-il dans une interview au Monde. Cela nous a incités à radicalement changer nos usages dans ce domaine".
Les forces commerciales démantelées
Surtout, Tom Enders a démantelé le service SMO (Strategy Marketing Organization), dirigé par Marwan Lahoud et, avant lui, par Jean-Paul Gut. Une équipe qui disposait d'un réseau et d'une influence incroyables à travers le monde. SMO, qui fait actuellement l'objet de soupçons de faits de corruption, a fait gagner des milliards d'euros de commandes au groupe. Non seulement Airbus a perdu une partie de sa force de "super vendeurs" avec la disparition de SMO mais aussi il a arrêté de payer les intermédiaires qui travaillaient pour le groupe. "Notre réseau d'influence a été pillé par la faute de Tom Enders, assure un ancien de la maison, dépité. C'est la destruction totale du système commercial d'Airbus en France". Résultat, moins de contrat. Beaucoup moins.
"Structurellement, il fallait tout changer, indique-t-on pourtant en interne à La Tribune. Tom Enders a pris la bonne décision. Trop de voyants rouges s'étaient allumés". Pour autant, il semble désormais urgent pour Airbus de se rabibocher avec ses anciens intermédiaires. Mais la situation est catastrophique : ils sont furieux - Airbus est d'ailleurs menacé par plusieurs plaintes, confie-t-on à La Tribune - et travaillent aujourd'hui pour des rivaux. "On va regarder si nos intermédiaires sont sains", indique-t-on à La Tribune. Il était temps, plus de trois ans après l'arrêt des paiements... Comment? Airbus va "construire un dossier pour pouvoir payer les intermédiaires sur la base d'opérations de due diligence". En clair, des vérifications avant une transaction, une opération classique avant le rachat d'une société. Ce qui ne sera pas facile pour des personnes habituellement très discrètes...
Certains vont être nommés ailleurs avec ... un parachute doré. D'autres seront éjectés sans autre forme de procès. Amen.
Bref. La malhonnêteté ou la dissimulation sont des défauts qui peuvent parfois payer un temps, mais se font toujours payer lourdement ensuite. C'est le karma. Si certains dirigeants d'Airbus ont manipulé, c'est vers eux qu'il faut se retourner pour demander des comptes. Comme nous aurions dû le faire pour Alstom, etc.
Malheureusement, notre système a été manipulé afin que le peuple assume toujours les bêtises des élites sans qu'il puisse leur demander de justifier leurs actes ou d'assumer les conséquences de leurs décisions. Les agents comptables doivent avoir une assurance spécifique du fait de leur fonction. Je pense que les grands responsables d'entreprises devraient faire pareil, avoir une assurance spécifique. Afin de moraliser tout cela.
Bien sûr tous ne sont pas magouilleurs. Mais certains le sont et sont dégagés de toute responsabilité, et c'est le salarié "remercié" ou la personne imposée qui paieront cher cette vicissitude. Comme d'habitude. Il serait bon de penser à changer de système qui ne satisfait plus grand monde.
Nous avons un caractère maso bien marqué ...
Il doivent bien rigoler quand ils lisent ou entendent les critiques venant de pays latin, ça leur fait le même effet que lorsque l'on est critiqué par l'algérie...
Boeing aurait il versé des pots de vins pour récupérer les commandes? ah ben non vu que les USA accusent Airbus de l'avoir fait ;)
La partie allemande du fuselage A350 a été donnée à Aerotec, filiale d'airbus située en allemagne
La partie française a été donnée à Spirit, aux USA ...
Il n'y a plus que la pointe avant qui est fabriquée en France à Meaulte
Airbus a toujours travaillé avec des sous traitants américains et si Spirit a été choisi , c'est qu'il n'y avait pas d'entreprises européennes assez solide. De plus, le site de production de Spirit pour les A 350 se trouve à...NANTES (OU SAINT NAZAIRE). Sinon Toulouse reste toujours le centre névralgique, les 2000 ingénieur présents ne sont pas là pour jouer à la belote.
Tom Enders est la vierge effarouchée de l'année.
on ne se remet pas d'un trou de plusieurs années dans les commandes... Airbus version Germano Enders va tout simplement mourir à court terme.
Se faire Hara-Kiri de la sorte il faut être Allemand et fou...
Les enjeux sont plus complexes que de vendre un,avion....
Au vu des sommes en jeux, bcp veulent leur part de,gateau, sans compter un cros zeste de géopolitique
Bref, pas simple......et en plus, les moins, vertueux se targuent de moralisation, assez suspecte.......quant on attaque airbus....on favorise boeing.....
Il a sabré le résultat de milliards d'aides publiques.
en tout cas il pourrait bien faire les frais d'avoir eu, le cas échéant, raison trop tôt...
Personne d'autres ne mangent du gâteau ?
Whouaaaa un scandale couve....et les US et chinois sont à l'affut.
Moi je dis bravo!
On n'a encore rien retenu des scandales précèdent....
Personne d'autres ne mangent du gâteau ?
Whouaaaa un scandale couve....et les US et chinois sont à l'affut.
Moi je dis bravo!
On n'a encore rien retenu des scandales précèdent....