
C'était dans les tuyaux depuis quelques mois : le général d'armée François Lecointre, chef d'état-major des armées, allait quitter durant l'été le service actif. Ce sera donc après le 14 juillet prochain, selon un communiqué du ministère des Armées publié dimanche. C'est le général d'armée Thierry Burkhard, actuellement chef d'état-major de l'armée de terre, qui lui succèdera. Il était d'ailleurs l'un des favoris à la succession du général Lecointre. A la tête de l'armée de terre, le général Burkhard a imprimé, a expliqué le ministère,"une dynamique forte de modernisation et de préparation poussée aux opérations complexes". Il est "parfaitement préparé à ces nouvelles responsabilités", a précisé l'Hôtel de Brienne.
Dans une longue interview accordée en mars à La Tribune, le général Thierry Burkhard, avait abordé sa vision de l'armée de Terre, notamment dans le domaine capacitaire. Alors que le programme Scorpion est actuellement en cours de livraison, il souhaitait avancer rapidement sur la modernisation du segment lourd dans le cadre du programme Titan (char du futur MGCS, artillerie du futur CIFS, engins du génie, Tigre Mk3). Mais il mettait également en garde ses troupes de ne pas se laisser entraîner dans la très haute technologie. "La question que l'armée de Terre doit clairement se poser, c'est comment elle peut soutenir tous ses systèmes d'armes qui ont nécessairement un certain niveau technologique. Une Formule 1 va gagner la course mais elle n'est pas soutenable sur un théâtre d'opérations. Moi, ce que je veux, c'est gagner la guerre", avait-il expliqué.
Renouveau des forces armées
L'arrivée en juillet 2017 du général Lecointre à la tête des armées a coïncidé avec la modernisation des forces armées. Et ce grâce à une loi de programmation militaire (2019-2025) très ambitieuse, décidée par le président de la République, chef des armées, et à son exécution à l'euro près lors des deux premières années. En quatre ans, le chef d'état-major a contribué à engager cette modernisation des trois armées et à lancer la préparation de l'avenir. "Le général François Lecointre a soumis il y a plusieurs mois au président de la République sa demande de quitter le service actif après le 14 juillet 2021. Le président de la République tient à saluer en lui le grand soldat, le chef militaire et le serviteur de l'État", a expliqué l'Elysée.
L'officialisation de son départ intervient après l'annonce, jeudi par Emmanuel Macron, de mettre fin à l'opération Barkhane au Sahel, où les troupes françaises engagées depuis 2013 dans la lutte contre les groupes djihadistes vont laisser la place à une "coalition internationale". Elle survient également à la suite de la publication dans la presse ces derniers mois de ce qui a été présenté comme des "tribunes de militaires", dont certains d'active, s'inquiétant du "délitement de leur patrie" face à "l'islamisme" et des "hordes de banlieues" et évoquant entre les lignes la possibilité d'un coup d'État militaire.
"Je ne souhaitais pas que le chef d'état-major des armées parte à l'issue du mandat d'un président de la République, (...) je ne souhaitais qu'un chef d'état-major des armées, qui est un chef militaire, soit associé à un politique", a souligné le chef d'État-major des armées au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, tout en réfutant tout désaccord avec Emmanuel Macron.
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