Pourquoi Thales prend le train de la croissance

Le groupe d'électronique a engrangé commandes sur commandes sur les neuf premiers mois de 2015 (+ 37%). Ce volume de contrats prépare la future croissance de Thales.
Michel Cabirol
Les prises de commandes de Thales ont bondi de 37% sur les neuf premiers mois de 2015 (contrat Rafale en Egypte)

Thales est actuellement en pleine forme. Après une longue phase de redressement, le groupe d'électronique est en train de décoller. A l'issue du troisième trimestre, son chiffre d'affaires progresse de façon vigoureuse (+ 9%) et les prises de commandes bondissent littéralement (37%). Ce qui n'est pas une réelle surprise tant Thales a annoncé depuis le début de l'année la signature de quelques contrats structurants ainsi que des commandes significatives, qui augurent de jolis lendemains à condition de maîtriser l'exécution de ces programmes et de livrer à l'heure et aux spécifications exigées. Surtout, ce volume de commandes prépare la future croissance du groupe. D'ailleurs les marchés ne s'y sont pas trompés, l'action Thales clôturant sur une belle hausse de 3,85%.

"Sur les neuf premiers mois de l'année, Thales affiche une très bonne performance commerciale, a souligné le PDG de Thales, Patrice Caine, cité dans le communiqué publié mercredi. La forte progression des prises de commandes, notamment en défense et en transport terrestre, conforte le retour à la croissance du groupe. Cette évolution positive nous permet de confirmer l'ensemble de nos objectifs".

Au cours des neuf premiers mois de 2015, les nouvelles commandes ont atteint 10,3 milliards d'euros. Au 30 septembre, le carnet de commandes consolidé s'élevait à 28,56 milliards d'euros. Soit plus de deux années de chiffre d'affaires. Thales a en outre publié un chiffre d'affaires de 9,1 milliards d'euros (contre 8,4 milliards sur la même période de 2014). Du coup, le ratio de book-to-bill (chiffre d'affaires sur prises de commandes) est largement au-dessus de 1, pour atteindre 1,13, contre 0,90 sur la même période de l'an dernier.

Neuf commandes au-dessus de 100 millions d'euros

Neuf grandes commandes d'un montant unitaire supérieur à 100 millions d'euros ont été enregistrées au cours des neuf premiers mois, a précisé Thales. Le groupe d'électronique a signé trois contrats portant sur des programmes spatiaux : Ceres, un système satellitaire de renseignement militaire en France, Euclid, un satellite scientifique pour l'Agence spatiale européenne et, enfin, CosmoSkymed 2ème génération, un système satellitaire d'observation dirigé par l'Agence spatiale italienne.

Thales a également enregistré une très belle performance dans le domaine du transport terrestre, où les commandes ont bondi de plus de 200%, passant de 825 millions à 2,48 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre. Là aussi et à condition de ne pas se faire imposer une consolidation inappropriée avec Alstom, le groupe est en train de redresser la barre même s'il ne faut pas oublier que les contrats en difficulté sont toujours en cours d'exécution. Thales a notamment engrangé trois contrats significatifs de supervision et de signalisation ferroviaire urbaine notamment pour le métro de Londres (1 milliard d'euros) mais aussi pour les réseaux de métros de Doha (Qatar) et de Hong Kong.

Enfin, les prises de commandes dans le secteur de la défense et la sécurité ont également affiché une forte augmentation, à 4,6 milliards d'euros (contre 3,5 milliards) à fin septembre. Soit un bond de 32%. Cette hausse est notamment portée par la signature d'un contrat de systèmes et d'équipements dans le cadre de la commande de 24 avions de combat Rafale par l'Egypte. Les prises de commandes des systèmes d'Information et de communication sécurisés sont également en progression grâce notamment à un contrat lié à la sécurité des aéroports omanais (Mascate et Salalah. Enfin, les activités de systèmes terrestres et aériens enregistrent aussi une hausse des commandes, en particulier en optronique (notamment le programme Scout SV au Royaume-Uni).

Des perspectives aguichantes

"En 2015, après une progression de près de 20% en deux ans, les prises de commandes devraient encore connaître une hausse, au-delà des niveaux déjà élevés atteints en 2014, avec une nouvelle croissance des prises de commandes attendue dans les marchés émergents", a expliqué Thales. Il pourra compter sur deux très grands contrats, l'un portant sur la vente de Rafale au Qatar, qui doit entrer en vigueur prochainement, l'autre, déjà signé, sur la vente du véhicule blindé Hawkei avec le gouvernement australien (820 millions d'euros).

Selon Thales, la hausse continue des prises de commandes depuis deux ans devrait permettre au chiffre d'affaires de connaître une légère progression en 2015. Des ambitions plutôt modestes au regard du volume des prises de commandes mais qui sont destinées principalement à l'attention des marchés versatiles afin de ne pas les décevoir, puis être sanctionné brutalement.

"Cette évolution favorable, la poursuite des efforts d'amélioration de la compétitivité et le retour à l'équilibre attendu de DCNS devraient conduire Thales à afficher un EBIT en hausse d'environ 15% par rapport à 2014 (sur la base des taux de change de février 2015), pour atteindre 1,13 à 1,15 milliard d'euros, a expliqué le groupe d'électronique dans son communiqué. Sur le moyen terme, Thales confirme viser une croissance modérée de son chiffre d'affaires et une amélioration de son taux de marge d'EBIT, pour atteindre un taux de 9,5 à 10% à l'horizon 2017/2018".

Michel Cabirol

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Commentaires 11
à écrit le 23/10/2015 à 15:08
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Il faudra voir dans la durée si c'est le résultat d'une efficacité retrouvée en interne, ou bien simplement le bénéfice de l'efficacité (forcément temporaire ) de Le Drian. Pas d’emballement.

à écrit le 23/10/2015 à 10:21
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@ optimist Les syriens ont bien des gazelles, les saoudiens des chars leclerc par exemple.

le 24/10/2015 à 12:23
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La France aurait bien aimé vendre des chars Leclerc à l'Arabie Saoudite malheureusement cela n'a pas été le cas, les Allemands ont été meilleurs avec le Leopard... Vous confondez avec les Emirats Arabes Unis, un pays voisin, qui lui a acheté des char...

à écrit le 22/10/2015 à 12:19
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@cd Les syriens utilisent des Gazelles. Ryad bombarde les populations civiles avec des armes made in France. Ceux qui achètent des bombes le font pour s'en servir.

le 22/10/2015 à 13:15
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Et alors?

le 22/10/2015 à 14:44
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Pas de Gazelle en Syrie. Armement exclusivement Russe. Pas d'avions Made In France, ni d'Armement Français à pour des combats au sol en Arabie Saoudite. C'est plutot Américain. Bref beaucoup d'âneries dans un tout petit post (c'est déjà ça).

à écrit le 22/10/2015 à 12:03
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Bravo Thalès et tous ceux qui y travaillent surtout !

à écrit le 22/10/2015 à 9:58
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Des millions de réfugiés, des enfants qui crèvent de faim ou sous les bombes, voilà le résultat du succès des ventes d'armes

le 22/10/2015 à 11:46
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dans le cas present, c est surtout le resultat des ventes de bombes russes. on ne vend rien en Syrie. et c est bien joli d etre pacifiste, mais se retrouver desarme face a un voisin agressif comme Vladimir n est pas une solution tres sure. Les ukrai...

le 22/10/2015 à 12:41
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+1000 pour cd.

le 23/10/2015 à 3:57
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Je ne vois pas bien le rapport entre la guerre en Syrie et le contrat de rénovation du métro de Londres. Quand une entreprise française fonctionne, il faut tout le temps trouver quelque chose à redire.

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