Défense : Airbus et Dassault concluent un accord sur le SCAF

Airbus et Dassault Aviation sont enfin parvenus à un accord sur le projet d'avion de combat européen (NGF), l'un des piliers du programme SCAF (système de combat aérien du futur). Très peu de temps après la publication de cet article, Le Figaro a publié une interview du PDG de Dassault Aviation Eric Trappier dans laquelle il confirme avoir trouvé un accord avec Airbus.
Michel Cabirol
La France a programmé entre 2023 et 2025 1,26 milliard d'euros de crédits de paiement (372,8 millions en 2023, 471,17 millions en 2024 et 416,51 millions en 2025).
La France a programmé entre 2023 et 2025 1,26 milliard d'euros de crédits de paiement (372,8 millions en 2023, 471,17 millions en 2024 et 416,51 millions en 2025). (Crédits : Dassault Aviation / Eridia Studio / V. Almansa)

Article modifié après la publication de l'interview d'Eric Trappier dans Le Figaro

Selon des sources concordantes, Airbus et Dassault Aviation devraient enfin signer cet après-midi ou vendredi matin ce fameux accord industriel sur le pilier 1 (Avion de combat ou NGF) du SCAF (Système de combat aérien du futur) plusieurs fois annoncé mais jamais vraiment paraphé. Cet accord porte sur la phase 1B du SCAF, qui devrait permettre de faire voler un démonstrateur (phase 2) vers 2029/2030. Un contrat pour la phase 2 est attendu d'ici deux à trois ans. C'est une bonne nouvelle pour l'Europe de la défense même s'il y a encore du pain sur la planche pour que cet accord passe toutes les étapes, notamment celle de la validation du Bundestag.

« Le Scaf est un projet politique lancé par le président Emmanuel Macron et la Chancelière Angela Merkel en 2017, et à l'arrêt depuis l'été 2021. Alors, oui,aujourd'hui c'est fait. Nous avons un accord avec Airbus. Tous les blocages ont été levés.Nous allons pouvoir entrer dans l'exécution de la nouvelle phase d'études, dite 1B, qui doit préparer le développement d'un démonstrateur, qui devrait voler vers 2029 », a expliqué le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier dans une interview accordée au Figaro publiée très peu de temps après la parution de l'article de La Tribune.

Les contrats d'études devant mener à un démonstrateur devraient être notifiés aux industriels « début décembre », avait indiqué le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. « La France, pays chef de file du projet, souhaite pouvoir notifier les contrats aux industriels pour l'ensemble des piliers début décembre, à travers la direction générale de l'armement française », a-t-il affirmé dans un courrier envoyé samedi à des députés. Plusieurs fois annoncé par l'Allemagne et la Première ministre française, l'accord n'avait pas été confirmé par Dassault Aviation. « Il y a eu des pressions de toutes parts. Nous en avons mis. Nous en avons subi. Mais tant que l'accord industriel n'était pas conclu, il était prématuré de l'annoncer », a reconnu Eric Trappier dans Le Figaro. Avant l'heure, ce n'est pas l'heure.

Lancement de la phase 1B

Cet accord va permettre à tous les industriels allemands, espagnols et français participant aux autres piliers du SCAF (moteur, cloud de combat, drones, cohérence d'ensemble...) de valider leur contrat déjà signé. Soit un montant global de 3,6 milliards d'euros à se partager entre tous les groupes partenaires du programme. La France a quant à elle programmé entre 2023 et 2025 1,26 milliard d'euros de crédits de paiement (372,8 millions en 2023, 471,17 millions en 2024 et 416,51 millions en 2025). Un accord qui arrive pile poil car il existait une date butoir en Espagne, qui devait dépenser ce budget avant le 5 décembre.

Pour autant, le SCAF restera encore longtemps sous une épée de Damoclès tant que le programme ne sera pas véritablement lancé. Les phases 1B et 2, si elles ont une grande importance, n'en restent pas moins que des phases de préparation au SCAF. Pour l'heure, il semblerait que Dassault Aviation ait obtenu tout ce qu'il souhaitait pour tenir le manche du pilier 1. C'est d'ailleurs ce pourquoi l'avionneur français s'est battu ces dernières semaines et ces tout derniers jours. L'odyssée du SCAF peut se prolonger...

« Nous avons obtenu toutes les garanties pour ouvrir une nouvelle phase de ce qui est, je le rappelle, une phase d'études amont et pas encore un programme. Nous sommes confirmés dans notre rôle de maître d'oeuvre et d'architecte de l'avion et nous avons obtenu la protection de notre savoir-faire industriel et de nos technologies. Ce qui signifie la mise en place d'une organisation industrielle qui a un leader et des partenaires. La propriété des travaux à réaliser en commun sera partagée, mais les technologies et le savoir-faire qui nous appartiennent ne le seront pas. C'est un accord gagnant-gagnant pour toutes les parties ».

Michel Cabirol

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Commentaires 7
à écrit le 06/12/2022 à 1:06
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1939-1945

à écrit le 02/12/2022 à 15:00
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Bon et bien on va rejouer l'ACX et le "partenariat" entre Dassault et BAe ... MDR... Et comme les allemands sont des rois en matière de choix aéronautiques avec l'Eurofigter et maintenant le F35 déclaré par son propre constructeur comme le pire avi...

le 03/12/2022 à 9:25
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il faut exiger de l'allemagne des commandes ferme avant toute concretisation d'un accord et sur autan d'avion que la france

à écrit le 02/12/2022 à 14:50
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Je reste très sceptique sur ce programme et sur ce que la France a réellement à y gagner a pousser un tel projet. Il y a un énorme risque professionnel pour toutes les équipes Dassault qui pourraient y participer. Au niveau besoin: pour du bombarde...

à écrit le 02/12/2022 à 10:11
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Oui, oui, oui comme vous avez raison ! y'a pas que le fric dans la vie... quand les prolos que vous évoquez l'auront compris , ils se plaindront moins. Ils n'ont qu'à allé voir en Corée du Nord comme vous le dites souvent. Ils comprendront la chance ...

à écrit le 01/12/2022 à 20:09
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À voir la réaction des parlements des trois pays en question. Ensuite, être protégé par le droit de ses technologies ne signifie pas que les partenaires ne copieront pas les technologies de dassault. Il est difficile de contrôler l’utilisation de ses...

le 02/12/2022 à 6:02
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Il faut jamais dire jamais. J'ai pas compris vos craintes concernant l'Allemagne.

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