Nouvel incident entre un avion commercial et un drone. Cette fois-ci un Airbus A380 de la compagnie allemande Lufthansa a failli vendredi être percuté par un drone durant son approche de l'aéroport de Los Angeles, a rapporté l'autorité fédérale de l'aviation (FAA) aux Etats-Unis, s'appuyant sur le témoignage du commandant de bord. Le drone est passé à une soixantaine de mètres du très gros porteur, à une altitude de 5.000 pieds (1.524 mètres) à un peu plus de 20 km à l'est de l'aéroport.
Le pilote de l'A380 n'a entrepris aucune manoeuvre d'évitement et l'avion a pu se poser sans encombre quelques minutes plus tard. La FAA a immédiatement alerté la police de Los Angeles, a annoncé un porte-parole de cette dernière.
Multiplication des incidents
Cet incident rappelle celui survenu le 19 février en France lorsqu'un Airbus A320 d'Air France assurant la liaison entre Barcelone et Paris Charles de Gaulle a évité de justesse une collision avec un drone qui volait à haute altitude durant sa phase d'approche de l'aéroport parisien.
Les règles fédérales de l'aviation aux Etats-Unis interdisent aux drones et aux avions de modélisme de voler à une altitude supérieure à 400 pieds (122 mètres) et à moins de cinq miles (huit kilomètres) d'un aéroport si la personne qui les manipule n'a pas contacté au préalable les contrôleurs aériens ou les autorités aéroportuaires. La FAA a reçu 42 signalements de drones volant de manière dangereuse près de l'aéoport de Los Angeles, le deuxième des Etats-Unis par le trafic, depuis 2014, selon des données publiées à l'automne dernier par le "Los Angeles Times".
Le patron d'Airbus demande de légiférer
Le patron d'Airbus, Fabrice Brégier, a estimé vendredi qu'il fallait "légiférer" sur l'usage des drones civils, après qu'un A320 a évité de justesse une collision fin février avant son atterrissage à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. "Il faut légiférer, c'est indispensable, notamment dans les endroits à basse altitude, c'est-à-dire proche des aéroports", a déclaré Fabrice Brégier sur France Inter.
Même dans l'hypothèse d'un choc à cette altitude, "on aurait pu éviter un drame", a assuré Fabrice Brégier, dont la position rejoint celles du Syndicat national des pilotes professionnels de drones civils (SNPPDC) et de la Fédération professionnelle dudrone civil (FPDC), qui demandent des restrictions d'usage pour les particuliers. Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), il y avait, fin 2015, entre 150.000 et 200.000 drones de loisirs en France, dont 98% de micro-drones d'un poids inférieur à 2 kg. La plupart de ces engins sont équipés de caméras embarquées.
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