La Budweiser d'AB Inbev privée de monopole en Europe

Par latribune.fr  |   |  313  mots
La cour européenne de Justice a donné raison à Budejovicky Budvar qui assure exploiter la marque Budweiser depuis le XIIIème siècle. Le leader mondial de la bière se voit contraint d'accepter l'existence d'une marque homonyme sur deux marchés majeurs, où ce modeste brasseur tchèque vend sa bière : l'Allemagne et l'Autriche

Exploiter la marque "Budweiser" oui, en avoir le monopole non. La Cour européenne de justice a mis un terme ce jeudi à une bataille juridique vieille de 14 ans. Dans l'Union européenne, la marque utilisée dans le monde entier par Anheuser-Bush InBev (AB-InBev) qui tire son nom d'un lieu géographique restera partagée par les deux brasseurs qui l'exploitent.

Budweis est en effet une ville tchèque maintenant connue sous le nom Ceske Budejovice. Et le brasseur tchèque Budejovicky Budvar, à l'origine de cette bataille juridique, n'a au de cesse de dire que ce nom faisait partie d'un tradition de fabrication de bière remontant au XIIIe siècle. Au grand dam d'AB-Inbev qui a commencé à commercialiser la "Budweiser" en 1876. Avec le succès que l'on sait. Aucune autre marque de bière ne vend autant de bouteilles et de canettes dans le monde.

C'est en 1996, que le brasseur américain fondé par des immigrants allemands avait procédé au dépôt officiel de la la marque "Budweiser" sur le territoire européen. Budejovicky Budvar s'y était alors opposé faisant valoir qu'il exploitait lui-même la marque "Budweiser" en Allemagne et en Autriche.
L'agence de l'Union européenne chargée de l'enregistrement des marques déposées (OHMI) avait donc rejeté la demande d'Anheuser-Busch en dépit du fait que Budvar avait apparemment omis de renouveler son propre dépôt.

Pour la Cour européenne de justice, dont les décisions de peuvent faire l'objet d'un appel, AB Inbev n'a pas apporté assez d'éléments prouvant qu'il disposait d'une antériorité dans l'exploitation de la marque sur le territoire de l'Union. Le numéro un mondial de la bière, qui détient les droits pour Budweiser ou Bud dans 23 dans 27 pays de l'Union européenne, a déclaré que le verdict n'aurait aucun effet sur son activité.