La Stevia fait un tabac

Par Sophie Lécluse  |   |  346  mots
Le succès de la Stevia profite aux pays d'Amérique Latine où la culture de cette plante se développe. Ici, champs à Caacupe City, près d'Asuncion. Photo Reuters
Autorisé depuis janvier dernier en France, le seul édulcorant d'origine 100% végétal a réalisé une percée qui dépasse les attentes des industriels du secteur.

A peine un an après son lancement en janvier dernier, l'édulcorant de table à base de Stevia décolle. Cette plante au pouvoir sucrant trois à quatre cents fois supérieur à celui du sucre, mais sans calorie, a déjà pris 11 % des 60 millions d'euros du marché français des édulcorants et 22 % sur le seul mois de septembre. « Avec des taux de croissance de près de 40 % sur les derniers mois, c'est l'une des plus fortes croissances de l'alimentaire », se réjouit Hugues Pitre, directeur général de Mérisant France, plus connu sous sa marque Canderel.

 

Leader sur le marché des édulcorants de table classiques, Mérisant est le principal contributeur à cette croissance. Son objectif fixé en janvier de prendre la moitié du nouveau marché des édulcorants à base de Stevia est largement dépassé, puisqu'il s'arroge désormais 65 % des ventes grâce à sa marque PureVia et 10 % supplémentaire avec Canderel Green (déclinaison à base de Stevia). Le deuxième intervenant, Hermesetas, ayant les 25 % restant.

 

Raison d'un tel succès ? Le prix. Selon ses concurrents, Mérisant a cassé le marché en proposant des prix très attractifs. Pourtant, à 2,50 euros les 100 sucrettes, Canderel Green est encore deux fois plus cher que le Canderel classique, artificiel. Le goût joue aussi en faveur des produits de Mérisant. « Après cinq années de recherche, nous avons développé un profil de goût qui annule celui de réglisse, inhérent à la Stevia », explique Hugues Pitre. C'est cet arrière goût qui fait aujourd'hui plancher tous les industriels utilisant la stevia dans leurs produits (Danone, Coca-Cola, etc) ou qui retient Pepsico de lancer des versions light de ses boissons.

Mérisant, quant à lui, attend la prochaine étape, celle d'un développement de ses deux marques dans toute l'Europe. Pour le moment, seules les autorités françaises ont donné leur accord. Mais l'autorité européenne de sécurité des aliments a émis un avis favorable en avril dernier et la commission pourrait siffler le coup d'envoie de la ruée vers l'or vert dès 2011.