Les producteurs de champagne retrouvent le sourire

Après deux ans de baisse, les ventes de champagne se sont affichées en hausse l'an dernier sans pour cela atteindre le niveau record atteint en 2007.
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Les ventes de champagne sont reparties à la hausse en 2010, mettant fin à deux années de forte baisse, tout en restant encore loin des records atteints en 2007. Après des chutes de 5% en 2008 et de 9% en 2009, la Champagne a vu ses expéditions progresser de 8,9% l'an dernier, malgré une baisse de 5,2% pour cause d'intempéries en décembre, mois crucial qui compte pour environ 15% de ses ventes annuelles.

La profession champenoise a expédié 319,5 millions de bouteilles l'an dernier, selon les chiffres publiés lundi par le Comité interprofessionnel du vin de champagne (CIVC) qui rassemble les vignerons, les coopératives et la centaine de "maisons" de champagne constituées par les grandes marques. "Ce sont des chiffres tout à fait satisfaisants. La crise a été sévère (...) et la reprise relativement rapide", a déclaré à Reuters Daniel Lorson, porte-parole du CIVC.

Ces niveaux restent cependant encore éloignés du record de 338 millions de bouteilles vendues en 2007. Le chiffre d'affaires de la profession devrait quant à lui avoir franchi à nouveau la barre des 4,0 milliards d'euros en 2010, après être tombé à 3,7 milliards en 2009 sous l'effet d'une guerre des prix sans précédent, avec une multiplication des offres de bouteilles à moins de 10 euros destinées à écouler des stocks pléthoriques. La Champagne avait vu son chiffre d'affaires atteindre un niveau record de 4,5 milliards d'euros en 2007.

Montée en gamme

Avec la sortie de crise, la descente en gamme a été largement stoppée et la Champagne mise maintenant sur l'exportation, synonyme de prix plus élevés, pour une clientèle fortunée recherchant de grandes cuvées ou de grands millésimes.


"Il y a encore eu des prix cassés, mais sur de petits volumes. Il s'agissait surtout de fins d'accords commerciaux", a précisé Daniel Lorson.

La Champagne a réalisé encore 55% de ses ventes en volume France en 2010, mais cette proportion décroît rapidement. Elle atteignait encore 63% en 2009.
Dans l'Hexagone, les ventes ont augmenté de 2,3% en volume l'an dernier (à 185 millions de bouteilles), tandis qu'elles ont progressé de 14% dans l'Union européenne (80,7 millions de bouteilles) et ont grimpé de 29% dans le reste du monde (53,7 millions).

La Chine, encore grande consommatrice de cognac et de vin de Bordeaux, reste encore un très petit marché, avec environ un million de bouteilles expédiées seulement. Mais la croissance y a été extrêmement forte (+30% en 2010).

"La Chine compte parmi les marchés les plus prometteurs pour le champagne, avec la Russie", a précisé Daniel Lorson, même si aujourd'hui les amateurs sont essentiellement les étrangers expatriés dans le pays ou les Chinois ayant fait leurs études en Occident.

Le secteur, dominé par les marques du groupe LVMH propriétaire de Dom Pérignon, Moët & Chandon, Veuve Clicquot, Ruinart ou Krug, compte aussi des spécialistes comme Lanson-BCC, Vrankel ou Laurent Perrier et des groupes diversifiés comme Pernod Ricard avec ses marques Mumm et Perrier-Jouët.

Rémy Cointreau, propriétaire de Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck, a mis ses deux marques en vente en novembre dernier. LVMH a dit s'y être intéressé. Après une offre de 300 millions d'euros faite début décembre et rejetée par Rémy, le géant mondial du luxe a renoncé, a-t-on appris de sources proches du dossier.

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