A défaut de Yoplait, Lactalis s'offre 11,4% de Parmalat

Lactalis dit ne pas pour autant envisager de parvenir à un niveau de participation tel qu'il serait obligé de lancer une OPA obligatoire.
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Le groupe français de produits laitiers Lactalis a annoncé jeudi avoir accumulé une participation de 11,42% dans son homologue italien Parmalat (4 milliards d'euros de chiffre d'affaires) et n'a pas exclu de monter encore au capital. Lactalis dit ne pas pour autant envisager de parvenir à un niveau de participation tel qu'il serait obligé de lancer une OPA obligatoire. Ce seuil est fixé à 30% en Italie. Interrogé par La Tribune, le porte parole de Lactalis ne cache pas pourtant ses vues sur les 15,3 % détenus par un groupe de trois fonds d'investissement, ce qui ferait rapidement monter sa participation à 27 %. Ce vendredi matin, le cours de Parmalat flambe de 4 % suite à l'annonce.

Dans son communiqué, le Français, propriétaire des marques Président, Lactel et Galbani, dit vouloir devenir un actionnaire de premier plan de Parmalat et développer un projet de long terme permettant aux deux sociétés d'offrir une gamme de produits élargie. Avec 11,42% du capital, Lactalis, numéro un européen des produits laitiers, est le plus gros actionnaire indépendant de Parmalat. Il figurait parmi les candidats au rachat d'une participation majoritaire dans Yoplait, qui ira finalement à l'américain General Mills. "C'est pour ça que nous étions moins pressé sur Yoplait, car Parmalat est encore plus intéressant du point de vue d'un développement international", confie-t-on dans l'entourage de Lactalis. Leader du lait de consommation en Italie, la marque Parmalat est aussi présente en Australie, au Canada, en Argentine ou au Brésil. Le groupe italien fabrique aussi des yaourts et des fromages, qui complèteraient joliement le portefeuille de Lactalis, déjà leader du fromage en Italie, après l'acquisition de Galbani en 2006.

Le cours de Parmalat est fortement monté ces derniers jours, atteignant presque un plus haut de trois ans. Le groupe de fonds d'investissement représentant 15,3% du capital de Parmalat a fait connaître son intention de faire limoger le conseil d'administration du groupe lors de l'assemblée générale des actionnaires le 12 avril. L'administrateur délégué de Parmalat, Enrico Bondi, architecte de la renaissance de Parmalat après sa chute en 2003, est dans la ligne de mire des actionnaires frondeurs qui veulent plus d'acquisitions et un meilleur rendement de la trésorerie du groupe, qui se monte à 1,4 milliard d'euros.

Ce mois-ci, le quotidien italien Il Sole 24 Ore a rapporté que Lactalis envisageait de reprendre la part combinée des fonds dans Parmalat. Les fonds ont par la suite démenti toute discussion. La banque Intesa Sanpaolo, actionnaire de Parmalat, s'est dit ouverte à une prise de participation dans un consortium italien qui pourrait sceller une alliance avec Parmalat. Selon la presse brésilienne, Parmalat, pour contrer une offre d'un rival plus important, discuterait de fusion avec Lacteos Brasil sur une opération valorisée à 2,5 milliards d'euros.

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