PPR prépare une acquisition dans le luxe

Après avoir laissé filer Bulgari chez LVMH, le groupe de François-Henri Pinault pourrait passer à l'offensive. Prada serait dans la ligne de mire. Une information démentie officieusement ce mardi par un porte-parole du groupe.
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Un positionnement entre luxe et livestyle, une marque à internationaliser, un fort potentiel de montée en gamme... Moncler (voir ci-contre) avait tout pour plaire au groupe PPR. Si ce n'est la volonté du patron de garder le contrôle de ses doudounes de luxe. Pourtant, après Bulgari, jugée trop chère, voilà encore une pépite qui échappe à François-Henri Pinault.

Mais le patron héritier ne devrait pas continuer longtemps à laisser filer les occasions. Selon une source interne, il serait en cours de négociation pour réaliser une acquisition majeure. Après avoir enrichi son nouveau pôle « sport et livestyle », en ajoutant la marque de surf américaine Volcom à Puma en mai dernier, il s'agirait cette fois de la branche luxe. D'autant que, selon notre source, cette acquisition serait de nature à donner une nouvelle dimension au pôle repris en février directement en main par François-Henri Pinault.

Beaucoup de cibles peuvent être mises en avant. Parmi elles, Hugo Boss (4,4 milliards d'euros de valorisation), détenu par le fonds Permina depuis quatre ans, ou encore Burberry (6,8 milliards). Plus improbable, Ralph Lauren pourrait faire sens et Armani serait abordable, avec un coup de pouce de l'Oréal pour la branche des parfums. Mais une cible se détache : Prada !

« Aucun commentaire »

Le groupe fondé en 1913, semble au faîte de sa gloire. Il espère lever jusqu'à 2,6 milliards de dollars (1,77 milliard d'euros) en introduisant 20 % de son capital à la Bourse de Hong-Kong le 24 juin, ce qui le valoriserait autour de 7 milliards d'euros. Dans un document remis aux autorités boursières, la société italienne annonce un bénéfice d'au moins 150,7 millions d'euros pour les six mois à juillet. Celui-ci aurait même plus que doublé, à 253,9 millions d'euros sur 12 mois. La réservation pour les investisseurs institutionnels a débuté ce lundi et l'offre publique suivra dans une semaine. Un rapprochement avec PPR pourrait intervenir sur une partie des quelques 80 % du capital restant au main de la holding familiale, Prada Holding BV, qui regroupe les parts des familles de Patrizio Bertelli et de son épouse, Miuccia Prada. Interrogé sur ce rachat éventuel, PPR ne faisait « aucun commentaire ». Ce mardi, après la chute du cours de bourse à l'ouverture, les services de communication ont joint La Tribune pour démentir tout intérêt pour Prada ou Hugo Boss.

Afin de réaliser cette acquisition, le groupe français doit encore céder quelques bijoux de famille. En février dernier, François-Henri Pinault se disait plus que jamais prêt à revendre la Fnac et Redcats, sa filiale de ventes par correspondance. Les deux dossiers étaient en cours d'audit par des cabinets externes. « Il y a en ce moment beaucoup d'agitation des fonds autour de Redcats », observe un analyste. La vente des deux actifs et du reste de CFAO pourrait rapporter au groupe bien plus que les 3,2 milliards d'euros évalués jusqu'ici par la banque HSBC. Mais encore faut-il trouver rapidement des acquéreurs. A fin 2010, la dette nette de PPR s'élevait à 3,7 millions d'euros et sa capitalisation boursière est d'environ 15,5 milliards.

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Commentaire 1
à écrit le 07/06/2011 à 10:35
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Excellent article ! Vous êtes certains pour le chiffre de la dette nette ?

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