Jacquet-Brossard veut doubler ses ventes en cinq ans

Par Sophie Lécluse  |   |  399  mots
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Après son rachat de Brossard en mai, Limagrain (propriétaire de Jacquet) veut relancer la belle endormie et lui faire immédiatement retrouver les rayons de Leclerc, d'où elle était absente depuis quatre ans.

Après quatre ans de déréférencement, les pâtisseries de Brossard, dont le célèbre Savane au chocolat, devraient retrouver les rayons de Leclerc. Un désaccord traditionnel sur les négociations en 2008 s?était soldé par une brouille personnelle entre le patron de l?époque de Brossard, Guy Schumacher, et Michel Edouard Leclerc. Mais la situation devrait rentrer dans l?ordre après le rachat de Brossard par le groupe Limagrain, propriétaire des pains Jacquet, en mai dernier. "Les discussions sont réengagées et devraient aboutir rapidement", se félicite le directeur général de Limagrain, Daniel Chéron.

L?enjeu est de taille ! Ce retour en grâce chez le premier distributeur français se traduirait immédiatement par une hausse de 17% de chiffre d?affaires. Pour le moment, les ventes de Brossard stagnent à 68 millions d?euros. Limagrain a racheté cette belle endormie pour 40 millions d?euros, en reprenant également les 40 millions de dettes de l?entreprise.

Désormais, le groupe compte bien faire marcher à plein les synergies avec son autre signature, Jacquet, numéro deux de la boulangerie industrielle derrière Harry?s (Barilla). "Les deux marques réalisent 252 millions d?euros de chiffre d?affaires à elles deux, notre ambition est d?aboutir à 500 millions dans les cinq ans", explique Daniel Chéron. Les achats de matière, les forces de ventes ainsi que la recherche seront mis en commun. Brossard, qui n?exporte que 6% de sa production, pourra également bénéficier du réseau de Jacquet à l?étranger (20% de son activité actuelle) pour que l?international pèse 30% dans les cinq ans. "Nous avons des projets en Europe du nord mais aussi dans les nouveaux marchés comme le Brésil, où se joue la consommation de demain", souligne le directeur général de Jacquet-Brossard, Emmanuel Aimond.

La progression des ventes viendra aussi de l?innovation, notamment celle à forte valeur ajoutée. Pour Jacquet, Brossard est une aubaine. Ses produits de pâtisserie industrielle élaborée sont vendus à environ 7,5 euros du kilo, alors que les pains de mie ne dépassent pas les 2,3 euros le kilo. Enfin, pour optimiser le site industriel de Brossard à Pithiviers, qui ne tourne qu?à 66% de ses capacités, la marque pourra signer plus de contrats de marque de distributeur, activité qui ne représente que 16% chez elle, contre 50% chez sa cousine Jacquet.