La conciergerie de luxe John Paul s'internationalise

Par Sophie Lécluse  |   |  525  mots
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Cette jeune PME, fondée en 2008 par David Amsellem et leader en France de la conciergerie de luxe, part à la conquête de l'international.

Qui n?a jamais rêvé de trouver une place pour le concert complet de Lady Gaga, réserver la meilleure table du grand Véfour ou de se concocter des vacances de rêve, le tout sans rien avoir à faire soi même. Ce genre de services, jusqu?ici réservés à une petite élite fréquentant les grands hôtels, se développe à toute vitesse en France via les conciergeries de luxe.

Le marché, constitué de multiples petits acteurs, représenterait environ 25 millions d?euros de chiffre d?affaires en 2011, mais pourrait atteindre 100 millions dans les trois ans. Et sur ce créneau, une jeune PME, baptisée John Paul, prend de l?avance. "Nous sommes leader en France avec 4,5 millions d?euros de ventes en 2011, 10 millions prévus pour 2012, et nous partons à la conquête de l?international", se félicite David Amsellem, jeune quadra de la finance, qui a fondé l?entreprise en 2008.

Pour le moment, l?entreprise de 80 salariés (dont 55 clés d?or de grands établissements) ne réalise que 5% de son chiffre d?affaires à l?étranger, où John Paul a ouvert un bureau à Londres il y a trois mois. "Nous avons déjà signé quatre contrats dans ce pays, qui est pourtant l?un des plus avancés en matière de conciergerie de luxe car nous avons, en fait, trois ans d?avance technologique sur eux", s?étonne le jeune président. Après l?Angleterre, l?Allemagne, la Belgique, le Brésil ou encore la Chine ouvriront dans l?année, ainsi que des premières franchises au Maghreb ou en Russie. L?objectif étant de réaliser 50% des ventes à l?étranger en 2014.

Là-bas comme en France, chacun des quelques 15.000 membres a droit à un concierge disponible 24h/24, 7j/7 et à un service entièrement personnalisé. "Nous avons des fiches détaillées sur chacun et connaissons leurs goûts et leurs attentes dans les moindres détails", explique le directeur général, Charles Kessous. La plupart des membres ne paient rien mais reçoivent gratuitement le service par les marques ou leurs propres entreprises : L?Oréal, Orange, Nestlé, Axa, Accenture, etc. Le BtoB représente 95% du chiffre d?affaires de John Paul. Seuls 5% de membres indépendants paient leur cotisation 150 euros par mois. Ensuite, John Paul ne prend rien sur les transactions et propose même la place de théâtre ou la baby-sitter d?urgence au meilleur tarif négocié par avance.

De quoi ravir les membres qui devraient rapidement se multiplier. Car avant la conquête internationale, un nouveau grand compte, Visa, devrait faire bouger les lignes de l?entreprise dans les mois qui viennent. Le leader du paiement bancaire lance une nouvelle carte, Platinum, positionnée entre la Visa Premier, détenue par quatre millions de porteurs, et la Visa Infinite, beaucoup plus chère et réservée à 120.000 personnes. Tous les porteurs de la nouvelle Platinum auront droit aux services de John Paul, pendant la semaine, de 9 h à 21 h. Sur quatre ans, ce sont donc environ un million de nouveaux membres, qui devraient ainsi rejoindre le club de luxe.