Un franc-tireur au conseil de Danone

Danone s'ouvre à toutes les cultures. Le PDG et co-fondateur de Vente-privée.com, Jacques-Antoine Granjon, se voit proposer un siège au conseil du groupe français d'agroalimentaire.
Le PDG de Vente-privée.com sera proposé comme candidat à un siège d'administrateur lors de la prochaine assemblée générale prévue le 26 avril.

Jacques-Antoine Granjon s'apprête à entrer au conseil d'administration du groupe Danone. Le PDG et co-fondateur de Vente-privée.com sera proposé comme candidat à un siège d'administrateur lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires prévue le 26 avril. « C'est Emmanuel Faber [directeur général délégué, NDLR] qui a proposé mon nom à Franck Riboud. J'ai accepté », indique à La Tribune Jacques-Antoine Granjon. Cet entrepreneur de 49 ans devrait entrer au conseil aux côtés de Mouna Sepehri, directrice déléguée de la présidence de Renault, et de Virginia Stallings, professeure à l'Hopital pédiatrique de Philadelphie, chercheuse en probiotiques. « Le conseil d'administration poursuit ainsi ses progrès vers plus d'indépendance et de diversité », a expliqué mercredi Pierre-André Térisse, directeur financier, lors de la présentation des résultats annuels du groupe.

Les pays émergents représentent la moitié du chiffre d'affaires

Ces trois profils incarnent la mutation de Danone. En 2011, plus que jamais, le groupe se doit d'être ouvert à toutes les cultures. La majorité de son chiffre d'affaires provient désormais des pays émergents. En Asie, ses ventes de sont envolées de 20,1%, l'an dernier, quand ses filiales européennes enregistraient 2,4% de croissance. Les pays émergents représentent désormais 51% de ses 19,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+7,8% par rapport à 2010). Ces marchés génèrent la majorité des 2,8 milliards d'euros de résultat opérationnel de Danone. « Ils dynamisent les ventes d'eaux minérales (+15,7% sur l'année) et des produits la nutrition infantile. Bientôt ils joueront le même rôle sur les gammes médicales », observe Franck Riboud.
En 2012, le groupe  entend poursuivre ses investissements dans l'étude de la nutrition sur la santé. La méthode doit notamment servir son propos marketing. « Aux Etats-Unis, les consommateurs ne savent pas pourquoi et quand ils doivent manger un yaourt. Il faut le leur apprendre », explique in fine Franck Riboud.

Pas question de réduire la voilure

Mais la crise - « dans l'agroalimentaire, elle n'a pas cessé depuis 2008 », rappelle Franck Riboud - oblige le groupe à raison garder. Alors que la flambée du prix des matières premières affecte toujours lourdement  les coûts de revient de l'agroalimentaire, Franck Riboud prévoit que sa rentabilité se maintiendra en 2012 au niveau de 2011, à 14,72% de marge opérationnelle courante. Car, en 2012, année où ses ventes devraient progresser de « 5% à 7% » Danone ne prévoit aucunement de réduire la voilure. « Il nous faut investir et faire croître notre business », indique Franck Riboud. Le patron de Danone voit dans ce principe le seul garant du « maintien de l'emploi ». Le fils de Antoine Riboud, auteur du discours de Marseille où, voilà 40 ans, il vantait la dimension humaine d'une entreprise, va ainsi à contre-courant de PepsiCo. Le géant américain vient d'annoncer supprimer 8.700 emplois dans le monde pour réduire ses coûts de 1,5 milliard de dollars et dégager davantage de moyens marketing.

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