Hermès, LVMH, PPR...le luxe atteint des sommets

L'an dernier, la marge opérationnelle de Hermès a atteint le record de 31,2% de son chiffre d'affaires. La maison parisienne est au sommet. LVMH, PPR, De Beers et les autres ténors du luxe le sont tout autant. La machine à cash va-t-elle se gripper en 2012 ?
Défilé Hermès. Photo : AFP.

Hermès bat tous les records. Le groupe de luxe a dégagé 594,3 millions d'euros de résultat net en 2011. Soit un bond de 41% par rapport à 2010 et deux fois plus qu'en 2009 ! Sa marge opérationnelle s'est établie à 31,2%, « la meilleure performance enregistrée par le groupe depuis son introduction en Bourse en 1993 », note la maison parisienne. Hermès, dont les ventes se sont envolées de 18,3% en 2011, pour atteindre 2,84 milliards d'euros, n'est pas un oiseau rare. Ses résultats publiés ce jeudi 22 mars confirment la santé éclatante du secteur malgré la crise.

LVMH a lui aussi atteint un record : 5 milliards d'euros de résultat opérationnel pour 23 milliards de chiffre d'affaires en 2011. « Un nouveau grand millésime », s'est félicité début février le PDG de LVMH, Bernard Arnault, première fortune d'Europe. A elle seule, la marque Louis Vuitton lui apporte pas moins de la moitié de son résultat opérationnel. Dior vient, elle, de franchir la barre du milliard d'euros de chiffre d'affaires. Les collections dessinées par Bill Gaytten, le bras-droit de John Galliano, ancien directeur artistique de Dior licencié voilà un an, s'arrachent. La marque a vu son activité bondir de 22%. Sa marge opérationnelle a doublé, à 85 millions d'euros.

L'effet locomotive des pays émergents

Les marques de luxe de PPR (4,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires mondial) ont, elles, aussi amélioré leur rentabilité. Leur marge opérationnelle s'établit à 25,7%. « Un record », a rappelé François-Henri Pinault, PDG du groupe, lors de la présentation de ses résultats annuels mi-février. Philippe Mellier, nouveau directeur général de De Beers, loue aussi cette folle année 2011. Le diamantaire a enregistré une demande sans précédent, notamment au premier semestre. Son résultat net s'est envolé de 72% en un an. Et ces ventes ont grimpé de 26% pour atteindre 7,38 milliards de dollars.

Tous les fabricants et leurs fournisseurs profitent de l'effet locomotive des pays émergents. Les asiatiques, les russes et les brésiliens s'enrichissent. Tous cèdent à la mode du tout-ce-qui-brille. En France, le shopping détaxé a doublé en cinq ans, pour atteindre 3,75 milliards d'euros, selon les derniers chiffres de Global Blue. Les chiffres du secteur donnent le tournis. Les vieilles maisons en profitent. Parmi elles : Carven. Sous les doigts de Guillaume Henry, directeur artistique, la maison parisienne fondée en 1945 renaît. En 2009, ses collections n'étaient vendues que dans un point de vente dans le monde. Ils sont aujourd'hui 400 à écouler ses tailleurs et costumes. Les introductions en Bourse reprennent de plus belle. Michael Kors vient d'y procéder. Avec succès. C'était à Wall Street en décembre 2011. Le titre de la maison américaine a déjà gagné 140%. Le joailler londonien Graff Diamonds fera de même fin avril. Il espère lever un milliard de dollars à la bourse de Hong-Kong.

Le secteur n'est pas immunisé face à la crise

Qu'en sera-t-il en 2012 ? Hermès distribuera 7 euros de dividende à tous ses actionnaires. Un « geste exceptionnel », a indiqué Patrick Thomas, lors de la présentation des résultats annuels du groupe. Avant d'aussitôt enjoindre ses actionnaires de ne pas trop s'emballer. «Je ne crois pas qu'il faille s'habituer à un tel rendement. Notre pay-out est de 35% du bénéfice. Il ne serait pas bon de distribuer plus de 40% des résultats de la maison", selon le gérant de la maison de luxe. Le patron de Hermès veut raison garder. "Notre marge d'exploitation 2012 sera comprise entre celle de 2010 et celle de 2011 [soit entre 27,8% et 31,2%] », a indiqué Patrick Thomas. Car les marques de luxe s'interrogent sur leur destin en 2012.

Le prix de l'or se stabilise

Certes, chaque jour, le luxe séduit de nouveaux clients en Asie. « Les Chinois veulent continuer à dépenser leur argent en achetant du Swiss Made », juge le directeur général de Swatch, Nick Hayek. L'économie américaine - les Etats-Unis demeurent le premier des marchés du bijou en diamant - repart. Le prix du pétrole enrichit les plus grandes fortunes moyen-orientales. C'est de bon augure pour la place Vendôme : les Saoudiens dépensent en moyenne 6.100 euros en joaillerie, par jour, lors d'un shopping parisien, selon Global Blue. Tous les indicateurs paraissent au beau fixe. Mais certains analystes prévoient un ralentissement du rythme de croissance du secteur.

Face à la crise, il n'est pas « immunisé », juge Aurel BGC qui prévoit une érosion de marges. Les marques de luxe devront, il est vrai, composer avec une hausse des matières premières. Le prix de l'or s'est certes replié. Celui des diamants s'est aussi stabilisé. Mais ils demeurent très élevés, a récemment souligné Francesco Trapani, ancien directeur général de Bulgari et nouveau patron de la joaillerie et de l'horlogerie de LVMH. Du coup, pour éviter toute perte de rentabilité, le numéro un mondial du luxe a prévenu qu'il augmentera ses prix de montres et bijoux en 2012. Ce ne sera pas le seul à répercuter cette hausse. Le secteur ne craint guère que cette inflation bride ses ventes. Il n'empêche. Hermès prévoit 10% de croissance en 2012, après +18% en 2011.

 

 

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Commentaires 2
à écrit le 23/03/2012 à 20:30
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le 22 AVRIL UNE ELECTION DONNE UNE AUGMENTATION AUX TRAVAILLEURS

à écrit le 22/03/2012 à 18:45
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Et si les salariés bénéficiaient d'une belle augmentation de salaire, je dis bien "augmentation" de salaire !

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