Va-t-on manquer de chocolat ?

Les chinois prennent goût au chocolat. Les Brésiliens en raffolent. A tel point que l'offre de cacao ne parvient pas à répondre à la demande mondiale. Pour faire face, Barry Callebaut, leader du marché du chocolat, investit pour améliorer la productivité de ses champs.
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Pâques sans chocolat ? C'est - presque - pour demain. La pénurie de cacao de qualité inquiète tous les fabricants de chocolat à travers le monde. Chaque année, la demande mondiale augmente de 2,5 à 3%. Elle a atteint 4 millions de tonnes de cacao.  L'industrie du cacao et du chocolat chiffre ses besoins à un million de tonnes supplémentaire en 2020. Soit l'équivalent de la production de la Cote d'Ivoire, premier pays producteur au monde.

Le chinois y prend goût

Partout, en Europe, en Asie comme sur le continent américain, le chocolat est de toutes les recettes (corn-flakes, barres etc.) et de toutes les bouches. Le Chinois y prend goût : pour l'heure, il en consomme 100 grammes par an en moyenne. Et le Brésilien en raffole (2 kilos de consommation par habitant). Bref, le chocolat fait craquer tout le monde. Au deuxième trimestre de son exercice 2012, le suisse Barry Callebaut, le leader mondial du secteur, a ainsi enregistré une hausse de 3% de ses volumes de vente en Europe, son premier marché, et  de 18,6% dans la région Amériques et de 7,9% en Asie-Pacifique. Et, au global, le Suisse table sur une croissance de 6% à 8% en moyenne par an.

Améliorer la productivité des champs

Or, sur ces six dernières années, « les livraisons annuelles de cacao ont été souvent inférieures à la demande », indique le groupe suisse. En cause : la qualité des plants de cacaos jugés vieillissant et donnent moins. Et la production ne peut guère s'étendre. Par nature, les zones géographiques adaptées pour planter cet arbuste - les grands pays producteurs sont la Cote d'Ivoire, le Ghana, l'Indonésie, le Cameroun et le Brésil - demeurent limitées.

Car le cacaoyer ne s'épanouit que par climat tropical, sous de bonnes conditions d'humidité et sur un sol très riche. Et l'attrait de productions plus rémunératrices et moins fragiles (caoutchouc et huile de palme) incite les paysans à délaisser le cacao. Résultat : les efforts des fabricants ne peuvent porter sur la seule productivité de leurs champs. « Il nous faut désormais améliorer la chaîne de production », a récemment convenu Robert Peck, directeur opérationnel de la World Cocoa Foundation.

Des pluies salutaires au Ghana et en Cote d'ivoire

Barry Callebaut s'y attelle. Le fabricant suisse de chocolat va consacrer 40 millions de francs suisse (soit prés de 33 millions d'euros) au projet Cocoa Horizons pour améliorer « la productivité des plantations, la qualité du cacao et les conditions de vie des familles de producteurs ». Cette année, Barry Callebaut investira 5 millions de francs dans la formation des planteurs en Afrique de l'Ouest et en Indonésie. Mais, l'opération ne devrait porter ses fruits que dans plusieurs années. D'ici là, prévientle groupe, les prix du cacao pourraient flamber. Pour l'heure, il est à la baisse, à la faveur des pluies salutaires qui se sont abattues sur la Cote d'Ivoire et le Ghana.
 

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Commentaire 1
à écrit le 08/04/2012 à 19:14
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Chouette, ce sont les enfants qui vont être contents ! Surtout les petites mains qui vont devoir travailler encore plus, et toujours à l'oeil pour satisfaire la gourmandise de tous ces nouveaux clients. Et si le prix flambe, certains portefeuilles vo...

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