Les industriels du porc français ont perdu 100 millions d'euros en 2011

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  322  mots
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Coincés entre des prix d'achats aux producteurs de plus en plus élevés et l'impossibilité de répercuter ces hausses dans la grande distribution, les industriels du porc français affirment avoir perdu quelque 100 millions d'euros en 2011. Ils dénoncent de plus des distorsions de concurrence avec les pays voisins.

Il n'y a plus d'argent dans le cochon. Les industriels du porc français estiment à une centaine de millions d'euros les pertes enregistrées l'an dernier. La cause :  des distorsions de concurrence avec des pays comme l'Allemagne et l'Espagne, a affirmé ce lundi le syndicat patronal Sniv. "En 2011, nous avons perdu une centaine de millions d'euros dans la phase abattage et découpe de porcs, soit quatre euros par cochon", a déclaré à l'AFP Pierre Halliez, directeur général du syndicat national des industriels de la viande (Sniv-Sncp). "Cela ne va pas pouvoir durer longtemps", a-t-il ajouté, agitant la menace de restructurations dans les abattoirs de porcs.

Avantage concurrentiel des pays voisins

Ce secteur emploie 15.000 personnes en France. Selon Pierre Halliez, non seulement les industriels sont coincés entre la hausse des prix auxquels ils achètent les porcs aux producteurs et la difficulté de répercuter ces augmentations auprès de la grande distribution, mais ils sont aussi confrontés à l'avantage concurrentiel de pays comme l'Allemagne ou l'Espagne où les salaires dans les abattoirs sont inférieurs à ceux pratiqués en France. Et la situation dans la filière viande est d'autant plus préoccupante qu'elle se détériore également dans les abattoirs de bovins, a souligné le responsable syndical.

Une baisse des bêtes abattues en France de 5 à 10 %

"Depuis une dizaine de mois les producteurs de viande bovine ont misé sur l'exportation de bétail vivant: chaque semaine c'est 2.000 à 5.000 têtes qui partent à l'export sans passer par les abattoirs" de l'Hexagone, a expliqué Pierre Halliez. Selon lui, le nombre de bovins abattus en France a diminué de 5 à 10% et si cela continuait une restructuration du secteur de l'abattage serait à prévoir". Pour celui qui déplore une "crise de l'élevage français", il est urgent de mettre en place une "véritable politique industrielle" pour ce secteur dans lequel la France est de plus en plus distancée.