Burberry et Interparfums : un clash à 181 millions d'euros

Burberry veut mettre fin à son contrat de licence avec Interparfums. Un accord qui contribue à générer plus de la moitié des ventes du groupe français. Son titre chute en Bourse.
Burberry, seule marque gérée par Interparfums à afficher 20% de croissance en 2011..

Interparfums devra probablement faire sans Burberry. La marque britannique a exercé une option pour rompre son contrat de licence exclusif avec le groupe français de parfums. Il devait arriver à échéance en 2017. L'exercice de cette option est assorti d'un paiement de 181 millions d'euros. "Soit l'équivalent de cinq années de résultat opérationnel assuré par Burberry chez Interparfum. C'est tout à fait convenable", précise à La Tribune son PDG, Philippe Benacin. Interparfums dit poursuivre les discussions, afin de monter une co-entreprise. Il lui reste six mois pour y parvenir. 

55% de ses ventes

"Si aucun accord n'est trouvé, le contrat se terminera le 31 décembre 2012", précise le groupe français. "Les deux solutions - sortir ou rester - nous conviennent", assure Philippe Benacin. Le PDG d'Interparfums tente de rassurer son entourage. Il le faut. Burberry pèse encore très lourd dans ses comptes. La marque au tartan, dont il fabrique parfums et produits de maquillage, a généré 222 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011. Soit 55% de ses 398,3 millions d'euros de ventes. "Nous avons largement anticipé les conséquences d'une prolongation, ou non, de ce partenariat", assure cependant Philippe Benacin. 

Il y a deux ans, Burberry représentait 68% des ventes du groupe. Depuis, il a hérité de nouvelles licences, dont Balmain et Repetto. Mais aucune n'a la dimension internationale de Burberry. Et aucune ne présente encore des performances équivalentes. L'an dernier, le groupe s'était félicité du lancement de Burberry Body, vendu dans 3.000 points de vente aux Etats-Unis à fin décembre 2011. Le chiffre d'affaires total de la licence Burberry avait bondi de 20% au cours de l'exercice 2011. C'était la seule des neuf marques gérées par Interparfums - Jimmy Choo, Boucheron, S.T Dupont Van Cleef & Arpels etc - a affiché une progression d'activité à deux chiffres.    

Prêt à des acquisitions

Dès 2010, Burberry avait manifesté son envie d'intégrer à 100% son activité parfums et maquillage, sans passer par un licencié. Depuis, les deux groupes discutent. En avril, ils avaient déjà échoué à boucler la renégociation de leur accord. Burberry devait déterminer, avant le 31 juillet, s'il souhaitait racheter ce contrat ou poursuivre le contrat de licence existant jusqu'à son terme. Philippe Benacin se dit prêt à mener des acquisitions pour étoffer son portefeuille de marques et de licences. Le groupe n'en est pas encore là. Et les affaires à vendre sont rares. Résultat : ce nouvel épidose dans le bras de fer qui oppose Interparfums et Burberry inquiète la Bourse. A quelques heures de la clôture, le titre Interparfums perdait près de 6% pour s'établir à 17,74 euros.
 

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Commentaire 1
à écrit le 17/07/2012 à 15:17
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Il s'agit d'une bonne nouvelle pour Inter parfums. Elle lui donne du cash et valide sa capacité a créer de la valeur. Les anglais veulent tailler un groupe capable de courir après LVMH, ce qui préfigure une multitude de regroupements dans le textile ...

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