Désendettement de Belvédère : Bruce Willis va-t-il trinquer ?

Une assemblée d'obligataires a refusé à l'unanimité le plan d'apurement de passif voté cet été. Un vote non-décisionnaire, ces porteurs de titres ne représentant que 6% de l'ensemble des créanciers du groupe. De son côté, Bruce Willis actionnaire à hauteur de 2,6% de l'entreprise, est en droit de réclamer 20 millions d'euros.
Copyright Reuters

Le processus de désendettement du spécialiste des spiritueux Belvédère n?est pas un long fleuve tranquille. Comme en témoigne le résultat du vote des obligataires A, réunis ce jour en assemblée générale extraordinaire. Ils ont ainsi refusé à l?unanimité le plan trouvé cet été entre l?administrateur judiciaire et les créanciers détenteurs de «floating rate notes», FRN, créance évaluée à 441 millions d?euros. Rappelons que ce plan prévoit un programme de cessions d?actifs en vue de les rembourser avec la création concomitante de nouveaux titres pour transformer une partie de la dette en actions. Plan qui, en fonction des actifs cédés prévoit la création de très nombreux titres avec une dilution tout aussi importante des actionnaires. Mécontents de la différence de traitement prévue entre les créanciers FRN et les obligataires A, ces derniers ont donc décidé de se désolidariser. Sur le fond, cette marque de mauvaise humeur ne devrait toutefois pas avoir beaucoup de poids dans l?évolution du dossier puisque ces obligataires ne représentent que 6% de l?ensemble des créanciers.

Bruce Willis en droit de réclamer 20 millions d'euros

Demain est convoquée une autre assemblée, celle des créanciers fournisseurs. Sera notamment traité le cas du célèbre acteur américain Bruce Willis qui, depuis 2009 permet à Belvédère d?utiliser son image pour promouvoir sa vodka Sobieski. A l?époque, l?acteur avait accepté d?être payé en actions Belvédère (avec 2,6% du capital). Avec bien évidemment la détermination d?un seuil plancher en deçà duquel il était susceptible de réclamer une compensation en numéraire. Selon des informations publiées ce jour par le Wall Street Journal, Bruce Willis serait aujourd?hui en droit de demander 20 millions d?euros à Belvédère, l?action n?ayant pas cessé de perdre de la hauteur depuis trois ans. Selon le quotidien américain qui cite l'administrateur Frédéric Abitbol, il devrait être proposé à Bruce Willis, dans le cadre du plan de restructuration financière, de recevoir ses 20 millions d'euros sur sept ans ou d'en percevoir seulement le tiers dans l?immédiat. Selon l?un des porte-paroles du groupe de spiritueux, les relations entre la société française et l?acteur ne seraient pas détériorées pour autant, le contrat entre les deux parties étant toujours d?actualité.

Le titre en progrès de 20% depuis le mois d'août

En attendant, les dernières informations parues sur la grogne des obligataires n?a pas vraiment profité au titre qui évoluait en retrait de plus de 1% à une demi heure de la clôture. Depuis l?accord trouvé avec les créanciers FRN, fin août dernier, l?action se reprend pourtant de près de 20%. Sur un an, sa hausse atteint 72%. L?avenir du groupe s?est, certes, quelque peu éclairci ces derniers mois. La direction doit toutefois vendre un maximum d?actifs d?ici à la fin mars 2013 pour profiter des meilleures conditions d?apurement de son passif.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.