Haro sur les poulaillers de la Basse-Saxe !

Une série de scandales remet en question le modèle d'élevage intensif de la première région agricole allemande. L'arrivée inédite d'un ministre de l'Agriculture vert à Hanovre va-t-elle changer la donne ?
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Du maïs fourrage importé de Serbie contaminé, des oeufs étiquetés bio mais sortis tout droit des batteries d'élevage... Si l'Europe entière semble découvrir les dessous de son industrie agroalimentaire, en Allemagne, c'est le Land de Basse-Saxe qui est surtout montré du doigt. La première région agricole allemande vient d'essuyer plusieurs scandales qui mettent au jour les négligences ou fraudes d'un secteur soumis à une forte pression sur les prix. Une mauvaise publicité pour une branche déjà mal aimée outre-Rhin. « Le modèle agricole est depuis longtemps remis en question, mais les critiques ont nettement augmenté depuis environ cinq ans. Ce mouvement s'est élargi et ne concerne plus seulement les militants pour la protection des animaux », note Stephan von Cramon-Taubadel, professeur à l'université de Göttingen. En ligne de mire : les porcheries, poulaillers et abattoirs géants industriels qui ont fait la réussite économique du secteur et de la région, et dont de plus en plus d'initiatives de citoyens veulent bloquer les nouvelles installations. Mais le grand changement dans un Land qui abrite aussi les usines Volkswagen, l'autre grand pilier de l'économie régionale, c'est l'arrivée de l'écologiste Christian Meyer aux commandes du ministère de l'Agriculture du Land, à la suite de la courte victoire, fin janvier, de la coalition des sociaux-démocrates (SPD) et des Verts aux élections régionales.

« Tout le monde profitait de la tolérance »

Une quasi-révolution dans une région où la politique agricole est depuis des décennies le pré carré des conservateurs de la CDU. Christian Meyer a promis un tournant agricole, avec un retour aux petites structures ou encore le développement de l'agriculture biologique, en retard dans la région (2,9% seulement de ses surfaces cultivées).
« Les possibilités sont limitées, souligne Stephan von Cramon-Taubadel. Beaucoup de décisions sont prises à Bruxelles et à Berlin. Les structures sont par ailleurs déjà là, et beaucoup d'argent a été investi dans les grands élevages. Mais il peut engager un changement de cap. » En harmonisant la réglementation sur les permis de construire des grosses usines ou encore en intensifiant les inspections « pas toujours régulières ni suffisamment strictes dans le passé. La politique locale s'est montrée tolérante parce que tout le monde en profitait », raconte le chercheur. Aujourd'hui, la méfiance est très forte chez les éleveurs, qui redoutent une hausse des coûts de production dans une industrie où le prix reste l'argument de vente numéro un. « Tout le monde veut plus de produits bio, un meilleur bien-être animal, mais les consommateurs achètent comme avant et privilégient les produits les moins chers. Les autres restent dans les rayons », explique avec agacement Thorsten Riggert, éleveur porcin à la tête de la fédération des agriculteurs de Basse-Saxe, inquiet pour l'avenir de la profession.
 

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Commentaires 17
à écrit le 14/04/2013 à 15:21
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Quand on roule dans des voitures"premium", on va faire ses courses chez Aldi et on achète du poulet à 3 euros le kg....

à écrit le 14/04/2013 à 11:20
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euh..la Grande Allemagne" !! hi!hi! ça dépend avec quels yeux on la regarde !!

à écrit le 13/04/2013 à 23:53
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poulets allemand élevés par des roumains payés 3-4 euros bruts de l'heure lol

à écrit le 13/04/2013 à 20:52
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ah bon vous croyez que les poulets de bretagne sont meilleurs ???

le 13/04/2013 à 22:35
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Oui ils sont bretons donc meilleurs que les poulets allemands ou les poulets normands, bon c'est vrai un peu moins bons que les poulets de Loué, ou des Landes ou de Bresse, mais faut quand même voiret pas généraliser quand on parle de poulets, moi je...

le 15/04/2013 à 9:07
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Merci pour votre contribution parfaitement inutile. A part que votre pote fait du bon poulet (d'ailleurs ou est le caractére execptionel de la chose car dans ces conditions n'importe qui au monde est capable de faire un bon poulet) on a rien appris. ...

à écrit le 13/04/2013 à 17:34
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ah!ah! quand on vous dit, qu'on vous certifie, que tout va super bien en Allemagne ! on peut la prendre en exemple.. si! si !.........

à écrit le 13/04/2013 à 14:48
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la qualité allemande. !! !

le 14/04/2013 à 11:21
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hummmm...tout à fait de votre avis !

à écrit le 13/04/2013 à 13:20
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La diversite il n'y a que ca de vrai

à écrit le 13/04/2013 à 12:22
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On l'a déjà dit ou écrit à maintes occasions dans les commentaires des articles de la Tribune, les allemands ne sont en rien un modèle, ils ont utilisé l'euro pour amplifier leur points forts dans les secteurs que l'on connait ET NOUS ON LA FERME COM...

le 13/04/2013 à 13:41
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petit oubli ? findus...les abattoirs Spanghero (bel et bien tricolores), Covi, Fraisnor.. la liste est longue. je pense qu'au niveau bouffe industrielle, on est les champions. c'est un sujet glissant. quand à la construction, ses normes pas respectés...

le 13/04/2013 à 14:04
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il y a nettement plus de scandales alimentaires du aux fraudes en Allemagne qu'en France, même si cela semble vous poser un problème de l'admettre.

le 13/04/2013 à 20:09
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La France est certes le pays des scandales alimentaires, pharmaceutiques, sanitaires ou de sécurité civile (tempêtes, risques industriels, retombées de Tchernobyl, et demain probablement risques d'accident nucléaire français ou sait on jamais sabotag...

le 14/04/2013 à 0:23
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@ Non merci. Je doute que vous ayez vécu et même peut-être visité l'Allemagne pour tenir des propos aussi décalés des réalités. Notre recul en France sur bien des secteurs vient précisément de notre ignorance des réalités. Votre commentai...

le 14/04/2013 à 11:21
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+++ 1

à écrit le 13/04/2013 à 10:32
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Résultat de la course aux prix bas de la GMS (les élus/états arrosés de longue date ne peuvent plus faire leur boulot)

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