Quand deux géants de la banane s'unissent pour créer un empire

Les deux multinationales de la banane, l’américain Chiquita et l’irlandais Fyffes ont passé un accord en vue de leur fusion. L’entitée créée devrait devenir le premier acteur mondial du secteur.
Marina Torre
Au total, la nouvelle entité ainsi créé, baptisée "Chiquitafyffes", comptera 32.000 employés dans le monde. Elle espère pouvoir produire 160 millions de cartons de bananes annuellement, s'octroyant ainsi la première place du marché mondial.

Exotique, la banane? Son commerce brasse pourtant des milliards de dollars par an. Et  il est en passe de connaître une transformation majeure. Deux de ses plus importants producteurs, le groupe américain Chiquita, dont le siège se trouve en Caroline du Nord, et Fyffes, dont les activités sont supervisées depuis l'Irlande, annoncent en effet leur projet de fusion ce lundi.

La naissance d'un géant

Ensemble les deux groupes devraient peser quelque 4,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires (3,2 milliards d'euros) si l'on se fonde sur les résultats de 2013. L'équivalent de leur excédent brut d'exploitation cumulé atteindrait au moins 214 millions de dollars par an, d'après un communiqué commun publié ce 10 mars.

Au total, la nouvelle entité ainsi créé, baptisée "Chiquitafyffes", comptera 32.000 employés dans le monde. Elle espère pouvoir produire 160 millions de cartons de bananes annuellement, s'octroyant ainsi la première place du marché mondial.

16 millions de tonnes de bananes par an

Celui-ci, évalué à 16 millions de tonnes par an par la FAO, est partagé entre une poignée d'acteurs parmi lesquels figurent également les américains Dole et Del Monte. Leurs bateaux réfrigérés transportent chaque année des millions de tonnes du fruit exotique le plus exporté au monde, principalement depuis l'Amérique centrale (46% des exportations) et l'Amérique du Sud (30%). Des régions où les conditions de travail dans les exploitations sont régulièrement mises en cause, malgré le développement du commerce dit "équitable". 

Avec 4,5 millions de tonnes importés, l'Europe en est le premier destinataire. Les Etats-Unis ne sont pas loin derrière (4,3 millions). En matière de consommation, les Suédois, Danois et Britanniques en seraient les plus friands, avec 14 kg consommés chaque année, selon une estimation de Denis Loeillet spécialiste des fruits exotiques au Cirad. Ce dernier évalue la consommation annuelle en France à environ 8 kg. 

Recul des marges et stratégie de survie

En 2012 et 2013, les prix ont connu des turbulences, causées, notamment par des intempéries en Equateur - le premier pays exportateur.  Plus profondément, la fusion entre Chiquita et Fyffes reflèterait "une évolution du marché de la banane depuis les 15 ou 20 dernières années" pointe l'association britannique de défense d'une production de banane durable, Bananalink. En cause, d'après elle : une pression à la baisse sur les marges qui a pour conséquence de faire apparaître la consolidation comme "une stratégie de survie".

L'an dernier Chiquita a ainsi enregistré une perte nette de 16 millions de dollars (contre 405 millions l'année précédente) tandis que son chiffre d'affaires restait stable à environ 3 milliards de dollars.

Ananas, melon, salade... 

En fusionnant, la nouvelle entité espère réaliser pour 40 millions de dollars de synergies. Les deux multinationales comptent mettre en commun leurs circuits de distribution. Et pas seulement dans la banane puisque les deux entreprises peuvent également compter sur la salade empaquetée, des ananas et les melons. La surface cumulée de leurs terres exploitables atteindra 24.000 hectares.

Le nouveau groupe qui devrait naître fin 2014 sera détenu à 50,7% par les actionnaires de Chiquita et 49,3% par ceux de Fyffes. Il devrait conserver les sièges de Charlotte en Caroline du Nord et surtout de Dublin en Irlande, et profiter ainsi, comme le faisait déjà Fyffes, d'un cadre fiscal avantageux. Elle sera présidée par Ed Lonergan, le directeur exécutif de Chiquita et le président exécutif de Fyffes, David McCann, en devient le PDG.

(Article créé le 10/03/2014 à 14:06 mis à jour le 11/03/2014 à 12:20)

Marina Torre

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Commentaires 7
à écrit le 11/03/2014 à 9:38
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La banane est un très bon fruit qui ne contient quasiment aucun résidu dans la pulpe même si elle n'est pas bio.... Contrairement à la pomme qui est traitée "à cœur".

à écrit le 11/03/2014 à 8:30
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dommage que cet article fasse l'impasse sur les répercussions sur la banane antillaise, épine dorsale de l'économie insulaire...

à écrit le 11/03/2014 à 1:24
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32 000 employés ou esclaves ???

à écrit le 10/03/2014 à 21:43
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Bon sang un irlandais dans la banane on aura tout vu .Et nos producteurs de la Réunion Martinique et Guadeloupe vont trouver un géant en face d'eux .Ils vont appeller la mere patrie et l'europe (ils en font parti ) pour faire face.

à écrit le 10/03/2014 à 17:52
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A part la banane bio la banane est un fruit gorge de pesticides ,la reine des pesticides a deconseiller et meme a interdire aux enfants

le 11/03/2014 à 8:45
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Comme le raisin et le vin...

le 11/03/2014 à 9:39
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N'importe quoi

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