Des algues à boire ou en paillettes

Spiruline, wakamé, dulse ou ulve... les algues sont de plus en plus présent dans notre alimentation. En France, quelques industriels s'intéressent à développer leurs utilisations.
La spiruline, microalgue bourrée de protéines et d'oligoéléments. Près de 90% de la spiruline consommée en France est produite en Chine. / DR
La spiruline, microalgue bourrée de protéines et d'oligoéléments. Près de 90% de la spiruline consommée en France est produite en Chine. / DR (Crédits : DR)

«Les hommes mangent des algues depuis des millénaires et ils se tournent de plus en plus vers le maritime. »

C'est en partant de ce double constat qu'Olivier Le Moine, un cadre de l'agroalimentaire passé par plusieurs grands groupes, a décidé, en 2012, de créer Tête en mer, une entreprise spécialisée dans les boissons à base d'algues.

« Il existait déjà beaucoup de produits, entre les algues séchées, déshydratées, congelées, en saumure, en tartare, en terrine, etc. Mais il n'y avait pas d'aliment liquide à base d'algues », explique-t-il.

C'est ce vide qu'il a voulu combler avec un impératif :

« Que le produit soit bon ! Car l'algue a deux facettes pour le consommateur. C'est un produit plein de qualités sur le plan nutritionnel et cosmétique, mais c'est aussi ce qui pue l'été sur les plages... »

Trois algues pour une gamme de produits

Olivier Le Moine a décidé de marier trois sortes d'algues, le wakamé, la dulse et l'ulve (ou laitue de mer), avec d'autres ingrédients, des fruits par exemple, pour élaborer une gamme de boissons sucrées ou salées. Les premiers tests de dégustation ont permis d'améliorer ces boissons, qui seront commercialisées au second semestre 2014.

Hébergé dans une pépinière d'entreprises de Saint-Malo, le dirigeant sous-traitera d'abord la production de ses cocktails marins, mais il espère monter ensuite sa propre usine. S'il se fournit exclusivement en algues bretonnes, il n'a pas cherché à se lancer dans la récolte ou la production de ces végétaux marins.

La spiruline chinoise

Vincent Salmon-Legagneur, lui, a choisi au contraire de devenir producteur de spiruline, une microalgue bourrée de protéines et d'oligoéléments, et de s'installer près de Douarnenez (Finistère).

Architecte de formation, il a créé Spiruline de Bretagne « par envie de reconversion et motivation philosophique, pour lutter contre la malnutrition. C'est une filière très particulière, solidaire, et en croissance exponentielle, puisqu'on est passé en France de 4 spiruliniers en 2000 à 140 aujourd'hui ».

Pourtant, ces producteurs ne fournissent actuellement que 10% de la demande hexagonale, le reste venant essentiellement de Chine. La spiruline a besoin de chaleur et de photosynthèse pour se développer, mais le dirigeant se dit « persuadé qu'elle peut s'adapter au climat breton, avec ses éclairements magnifiques ». Il lance ses premières productions en juillet 2013, dans 200 m2 de bassins abrités mais non chauffés, et les poursuit jusqu'en novembre. Avec des résultats concluants.

« Dès la fin novembre, j'avais vendu toute ma production, se réjouit-il. Fraîche, la spiruline est succulente, mais elle ne se conserve pas. »

Elle est donc surtout vendue en paillettes à saupoudrer sur des salades ou à inclure dans des mayonnaises ou des yaourts. Fort de ces premiers succès, Vincent Salmon-Legagneur a bon espoir de pouvoir agrandir ses installations.

« C'est un travail de longue haleine, laborieux, qui demande de la main-d'oeuvre. On peut en vivre, mais on ne fera pas fortune avec. »

La passion, elle, reste intacte.

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