Bilan des soldes : un été pas si morose pour le e-commerce

Le commerce en ligne a vu ses transactions progresser de 18% et son chiffre d'affaires de 6%, selon une étude Fia-net/GfK, corroborée par la Fevad, qui constate des ventes en hausse de 11%. Des soldes d'été fructueuses sur le web, mais très décevantes en boutique.
Malgré un premier jour jugé "correct" par une majorité de professionnels, l'Institut français de la mode a constaté un recul de 4% en valeur des ventes dès début juillet. Seules les Galeries Lafayette, aidées par la clientèle touristique, ont terminé la période sur des ventes stables (+0,3%).

Les soldes d'été qui s'achèvent ce mardi, ont de nouveau un goût amer pour les boutiques de vêtements, avec des ventes en baisse. Malgré un premier jour jugé "correct" par une majorité de professionnels, l'Institut français de la mode a constaté un recul de 4% en valeur des ventes dès début juillet.

A l'issue des cinq semaines réglementaires, 56% des commerçants parisiens concluaient à un résultat "peu ou pas satisfaisant", selon la Chambre de commerce (CCIP).

"Le bilan n'est pas bon du tout"

Le phénomène était encore plus marqué au niveau national chez les indépendants, avec 66% (+20 points) d'insatisfaits, dont 71% ont enregistré une chute de plus de 10% de leur chiffre d'affaires, a indiqué Bernard Morvan de la Fédération nationale de l'habillement. Le bilan "n'est pas bon du tout, quels que soient les secteurs ou les régions", a-t-il déclaré.

Seules les Galeries Lafayette, aidées par la clientèle touristique, ont terminé la période sur des ventes stables (+0,3%).

Les Français dépensent moins

Il faut dire que si les Français sont aussi nombreux à faire les soldes (entre 75 et 80%), ils dépensent moins. Ainsi, selon un sondage Radins.com auprès de 2.420 internautes, 80% ont déclaré avoir dépensé moins cette année pour les soldes. Une tendance confirmée, bien que dans une moindre mesure (46%), par un second sondage mené par Promise Consulting auprès de 4.635 personnes. Cette enquête note une baisse de 5,4% des achats (210 euros contre 222 en 2013), avec un repli notable chez ceux qui étaient traditionnellement de "gros acheteurs".

Et cette "tendance alarmante se vérifie depuis plusieurs années", souligne Philippe Jourdan, fondateur du cabinet d'études.

Des bonnes affaires toute l'année

En cause, selon 78% des commerçants, la baisse du pouvoir d'achat. Et cette année, la météo, très instable en juillet, n'a pas non plus aidé.

Mais au-delà de ces éléments récurrents qui influencent les comportement d'achats toute l'année, les soldes souffrent également d'une désaffection plus profonde. Philippe Jourdan explique à l'AFP:

"Les soldes sont ainsi boudées parce qu'elles ne correspondent plus autant à un moment festif, d'enchantement sur le point de vente"

Des pré-soldes satisfaisants

Car désormais, les bonnes affaires c'est toute l'année, alors que d'autres alternatives de poids sont apparues. C'est le cas notamment des ventes privées, quelques jours avant les soldes (et jusqu'à la veille de celles-ci): 63% des boutiques parisiennes en ont proposé. Notons à cet égard que si les soldes les ont déçus, 70% de ces commerçants se disent satisfaits des pré-soldes.

Or, à l'heure où le pouvoir d'achat se restreint, les sommes dépensées avant les soldes représentent autant de moins au moment des soldes.

Des ventes en hausse de 11% sur internet

Par ailleurs, internet vient grignoter chaque année davantage de parts de marché aux boutiques pendant la période. 64% des commerçants physiques l'ont remarqué cet été, soit 10 points de plus que l'an dernier.

A force de réductions attractives (-70% à -80% dès les premiers jours), un confort d'achat (pas de bousculade), mais aussi de livraisons améliorées (en boutiques ou en casiers) et surtout de retours simplifiés, le e-commerce a vu ses transactions progresser de 18% et son chiffre d'affaires de 6%, selon une étude Fia-net/GfK, corroborée par la Fevad, qui constate des ventes en hausse de 11%.

Pourtant, malgré cette "bonne résilience dans un contexte macro-économique difficile", on reste loin de l'euphorie: même sur internet, "les Français ont majoritairement opté pour des achats raisonnés, (...) délaissant les achats compulsifs", avec des paniers moyens en baisse de 30 euros, commente Christophe Nepveux, directeur général de Fia-net.

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