La guerre des prix dans la grande distribution "détruit l'avenir de la filière agroalimentaire"

Par latribune.fr  |   |  286  mots
"Aujourd'hui, nous ne pouvons ni ne devons plus nous taire. La défiance entre nos entreprises et nos clients de la grande distribution est devenue contre-productive", jugent l'association nationale des industries alimentaires et 29 organisations du secteur.
Dans une tribune, l'association nationale des industries alimentaires et 29 organisations du secteur alertent sur de "nombreuses situations de dépendance économique". Elles estiment que l'avenir de la filière alimentaire "est en réel danger".

"Aujourd'hui, nous ne pouvons ni ne devons plus nous taire. La défiance entre nos entreprises et nos clients de la grande distribution est devenue contre-productive."

Dans une tribune publié sur le JDD, l'association nationale des industries alimentaires
(Ania) et 29 organisations du secteur alertent sur l'effondrement de "l'équilibre du rapport de force" entre l'industrie agroalimentaire et la grande distribution.

"L'avenir de la filière alimentaire française, englobant la production agricole et toute notre industrie, la première du pays, est en réel danger", est-il écrit.

"Dépendance économique"

Selon les organisations signataires de la tribune, "la concentration excessive des centrales d'achat de la grande distribution met en péril l'équilibre même des négociations commerciales", ce qui crée de "nombreuses situations de dépendance économique".

Elles considèrent que les conséquences sont très lourdes pour le secteur:

"Dans les entreprises que nous dirigeons, ce sont des budgets de recherche et de développement qui s'amenuisent, des innovations qui se font plus rares, des investissements qui se réduisent, des engagements sociaux et environnementaux plus difficiles à financer. C'est notre capacité à exporter qui est freinée. [...] Lorsque ce n'est pas l'emploi d'aujourd'hui qui est directement menacé, ce sont les emplois de demain qui ne verront pas le jour."

La guerre des prix "n'améliorera pas significativement le pouvoir d'achat"

En outre, elles assurent que cette guerre des prix "n'améliorera pas significativement le pouvoir d'achat", car "la part de l'alimentation dans le budget des ménages n'a fait que se réduire pour représenter aujourd'hui à peine 10%". L'Observatoire de la formation des prix produits alimentaires révélait le 21 avril que le prix des produits alimentaires avait reculé de 0,7% en 2014.