La maison de couture Sonia Rykiel en liquidation judiciaire

Par AFP et Reuters  |   |  335  mots
(Crédits : Charles Platiau)
Le tribunal de commerce de Paris a prononcé jeudi la liquidation judiciaire de la maison de prêt-à-porter Sonia Rykiel, fondée il y a plus d'un demi-siècle par la créatrice à l'opulente chevelure rousse.

Cédée en 2012 à une holding de Hong Kong, la marque a connu ces dernières années un inexorable déclin, qui s'est traduit par son placement en redressement judiciaire début mai et désormais sa liquidation.

Le décès de la fondatrice a précipité la chute

La griffe a perdu en août 2016 sa signature, surnommée la "reine du tricot", qui avait ouvert en mai 1968 sa première boutique à Saint-Germain-des-Prés, au coeur de Paris.

Née Sonia Flis le 25 mai 1930 à Paris, d'un père français et d'une mère roumaine, la fondatrice de la maison de couture Sonia Rykiel est devenue une légende de la mode par hasard. Mariée à Sam Rykiel en 1954, propriétaire de Laura, une boutique de vêtements du XVIe arrondissement, elle avait demandé à l'un des fournisseurs de son mari de lui créer un pull court, confortable, pratique et discret pour son usage personnel. De ce pull, naîtra l'allure Rykiel.

En 1963, le magazine Elle lui assure la consécration en mettant à la une la chanteuse Françoise Hardy habillée d'une fine maille Rykiel rayée de rose et de rouge.

Une pionnière, devenue icône

Son style né avec mai 68, date de la création de sa griffe et de l'ouverture de sa première boutique, incarnera très vite la libération de la femme. Inventrice de la "démode", elle fait l'apologie du noir et des rayures, inventé les coutures à l'envers, l'absence d'ourlets et de doublures, et surtout la maille qui épouse le corps des femmes.

Dans un communiqué, François Hollande a salué la mémoire d'une "pionnière" et d'une "passionnée de culture" qui "ne concevait pas la mode sans les arts qui étaient toujours présents dans ses créations".

"Elle a inventé non seulement une mode mais aussi une attitude, une façon de vivre et d'être et offert aux femmes une liberté de mouvement", écrit le chef de l'Etat.