Pour le patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, "le pire est à venir"

Par latribune.fr  |   |  299  mots
Le président de Renault n'attend pas de reprise avant 2010 pour le secteur automobile.
Le président de Renault, Carlos Ghosn, a tenu des propos très pessimiste lors d'une conférence à Tokyo. Il envisage une prolongation de la crise financière jusqu'en 2010.

La crise financière est loin d'être finie. C'est, en substance, ce qu'a estimé Carlos Ghosn lors d'une conférence à Tokyo. En des termes directs, le président de Renault a fait part de son pessimisme concernant le secteur automobile estimant que "personne de sensé ne va dire que l'année suivante nous serons sortis de la crise".

"La situation devrait au mieux être mitigée en 2009 et même se prolonger en 2010, si la crise financière perdurait", a précisé l'homme d'affaires, ajoutant que le secteur automobile n'avait "pas encore vu le pire".

La semaine dernière, Renault a révisé à la baisse ses perspectives de marge opérationnelle. Elle ne sera pas de 4,5% comme prévu, mais comprise entre 2,5 et 3% selon le groupe. La marque au losange a également fait état d'une baisse de 2,2% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre.

Les perspectives ne sont pas bonnes, notamment en raison de l'effondrement du marché américain, qui a plongé de 26% en septembre. Ce violent coup de frein a un impact sur les ventes de Nissan, dont Renault détient 44% des parts.

Depuis quelques semaines d'ailleurs, les rumeurs se multipliaient sur une possible alliance entre le partenariat franco-japonais et l'américain Chrysler. Des rumeurs fermement démenties par Carlos Ghosn. "Par les temps actuels, alors que le cash est le maître mot, je ne crois pas qu'on va voir beaucoup de groupe s'engager dans une alliance stratégique", a-t-il déclaré à Tokyo.

Le président du constructeur automobile a insisté sur le fait que l'urgence pour son groupe et l'ensemble du secteur était de gérer ses liquidités. Hier lundi, Standard&Poor's a même abaissé la note de court et long terme de Renault, jugeant la situation du secteur délicate.