L'automobile américaine au bord du gouffre, GM et Ford plongent

Par latribune.fr  |   |  374  mots
L'action GM est tombée au plus bas depuis 66 ans et celle de Ford à son plus faible niveau depuis 26 ans.
La descente aux enfers se poursuit ce mercredi pour les actions deux principaux constructeurs américains. Celle de GM est tombée au plus bas depuis 66 ans et celle de Ford à son plus faible niveau depuis 26 ans.

L'avenir incertain du secteur automobile américain n'a pas manqué d'être une nouvelle fois sanctionné par les investisseurs. A la Bourse de New York, les titres de General Motors et de Ford poursuivent ce mercredi leur descente aux enfers, à des niveaux historiquement bas. L'action de GM est ainsi tombée au plus bas depuis 66 ans, chutant de 9,71% à 2,79 dollars. De son côté, Ford a atteint son plus faible niveau depuis 1982, plongeant de 25% à 1,26 dollar.

Alors que républicains et démocrates se déchirent au Congrès, la situation des constructeurs automobiles américains est en effet de plus en plus préoccupante. En grandes difficultés financières, notamment en raison d'une chute libre de leurs ventes, les Big Three de Detroit (General Motors, Ford et Chrysler) en appellent à l'Etat américain dans l'espoir d'obtenir un nouveau prêt relais de 25 milliards de dollars. En septembre, le Congrès avait déjà voté un premier prêt du même montant, un prêt toujours pas distribué aux constructeurs.

En attendant, les groupes cherchent des solutions. General Motors, qui a déjà prévenu que ses liquidités actuelles ne lui permettraient pas de maintenir l'ensemble de ses activités début 2009, a ainsi vendu sa participation de 3,2% dans le constructeur japonais Suzuki pour 323 millions de dollars. Ford a fait de même en se séparant de 20,4% des 33,4% qu'il détient dans le japonais Mazda Motor. Une opération qui devrait lui rapporter 540 millions de dollars.

Et le PDG de Chrysler a expliqué, lors de son audition devant une commission du Sénat, que son groupe pourrait ne pas avoir assez de liquidités pour assurer normalement ses activités "sans un soutien financier immédiat". 56.000 emplois seraient alors menacés chez le constructeur, sans compter les sous-traitants dont le manque à gagner serait de 35 milliards de dollars par an.

Selon Robert Nardelli, citant des études indépendantes, l'impact de l'effondrement d'un constructeur automobile serait "dévastateur" pour l'ensemble de l'économie américaine, avec au total entre 2,3 millions et 3 millions d'emplois, directs et indirects, perdus. Les trois groupes emploient à eux seuls plus d'un demi-million de personnes dans le monde. Mais les républicains restent toujours réticents à leur accorder une nouvelle aide.